En juillet 2006, Dargaud publiaient le troisième et dernier tome de l'intégrale de la série "Cartland", créée par Laurence Harlé (1949-2005) et Michel Blanc-Dumont. Il comprend trois histoires : "Les Survivants de l'ombre" (1987), "L'Enfant lumière" (1989) et "Les Repères du diable" (1995). "Les Survivants de l'ombre" compte quarante-deux planches, "L'Enfant lumière", quarante-six, et "Les Repères du diable", cinquante-sept. "Les Survivants de l'ombre" avait reçu l'Alfred (le prix) du meilleur album de l'année au festival d'Angoulême en 1988.
"Les Survivants de l'ombre" commence à la fin de l'été 1862. Cartland traîne sa mule à travers une étendue semi-désertique. Il arrive près d'une étendue d'eau dont les bords sont jonchés de cadavres. Au milieu de cette scène de désolation, un superbe cheval semble affolé. Cartland attend que la bête se calme. Il découvre un collier et une lettre adressée à un certain Manuel Morales par son épouse, Violante, dans les fontes de la selle...
Cartland va être confronté aux drames de la guerre (de Sécession) en devant affronter, malgré lui, deux déserteurs dont l'un semble fou à lier. Le scénario est bien écrit et Harlé fait intervenir deux nouveaux personnages hauts en couleur qui vont croiser le chemin de Cartland. Le talent de Blanc-Dumont fait le reste : travail détaillé et soigné sur les paysages, sur les personnages (notamment Shadrach et ses fantômes) et lisibilité de l'action.
"Les Survivants de l'ombre" commence à la fin de l'été 1862. Cartland traîne sa mule à travers une étendue semi-désertique. Il arrive près d'une étendue d'eau dont les bords sont jonchés de cadavres. Au milieu de cette scène de désolation, un superbe cheval semble affolé. Cartland attend que la bête se calme. Il découvre un collier et une lettre adressée à un certain Manuel Morales par son épouse, Violante, dans les fontes de la selle...
Cartland va être confronté aux drames de la guerre (de Sécession) en devant affronter, malgré lui, deux déserteurs dont l'un semble fou à lier. Le scénario est bien écrit et Harlé fait intervenir deux nouveaux personnages hauts en couleur qui vont croiser le chemin de Cartland. Le talent de Blanc-Dumont fait le reste : travail détaillé et soigné sur les paysages, sur les personnages (notamment Shadrach et ses fantômes) et lisibilité de l'action.
Mon verdict : ★★★★☆
"L'Enfant lumière" démarre lors de l'hiver 1862. Cartland arrive au camp d'hiver des Oglalas. Le trappeur, après six années, a hâte de retrouver le fils que lui avait donné Petite Neige. Rongé par le désespoir suite au meurtre sauvage de son épouse par des Shoshones, il avait confié l'enfant aux Oglalas. Mais les retrouvailles avec son fils s'avèrent compliquées. Comment faire accepter à Enfant Lumière - c'est le nom indien du fils de Cartland - que son père est un homme blanc ?...
Harlé développe le personnage du fils de Cartland, un garçonnet téméraire qui finit par s'attacher à son père. Ce lien naissant entre père et fils est ici mis à rude épreuve. La première partie de l'histoire comprend des longueurs et il y a des trous dans la narration, mais l'action est au rendez-vous et la poudre parle ! Blanc-Dumont effectue un travail notable sur les physionomies et réalise des scènes d'affrontement spectaculaires.
Harlé développe le personnage du fils de Cartland, un garçonnet téméraire qui finit par s'attacher à son père. Ce lien naissant entre père et fils est ici mis à rude épreuve. La première partie de l'histoire comprend des longueurs et il y a des trous dans la narration, mais l'action est au rendez-vous et la poudre parle ! Blanc-Dumont effectue un travail notable sur les physionomies et réalise des scènes d'affrontement spectaculaires.
Mon verdict : ★★★☆☆
"Les Repères du diable" se déroule pendant l'été 1863 à San Juan Bautista, en Californie, où Cartland vient annoncer à doña Violante Morales la mort de son mari (voir "Les Survivants de l'ombre"). Le prêtre de la petite ville accompagne Cartland à l'hacienda Morales. Le trappeur remet les affaires personnelles de don Manuel à Violante, y compris une lettre que celle-ci s'empresse de brûler, affirmant ne pas croire à la mort de son mari...
"Les Repères du diable" se déroule pendant l'été 1863 à San Juan Bautista, en Californie, où Cartland vient annoncer à doña Violante Morales la mort de son mari (voir "Les Survivants de l'ombre"). Le prêtre de la petite ville accompagne Cartland à l'hacienda Morales. Le trappeur remet les affaires personnelles de don Manuel à Violante, y compris une lettre que celle-ci s'empresse de brûler, affirmant ne pas croire à la mort de son mari...
Harlé nous invite à découvrir la conclusion de la macabre découverte de Cartland dans "Les Survivants de l'ombre". Cette tragique histoire d'amour interdit est tordue et le suspense et l'ambiance sinistre que la scénariste essaye de créer ne prennent pas, malgré les scènes-chocs et l'abondance de sang. Blanc-Dumont reste excellent, bien que certaines cases donnent l'impression qu'il ne s'agit peut-être pas là de son travail le plus soigné.
Mon verdict : ★★☆☆☆
La série se clôt sur trois histoires pleines d'idées : un soldat victime d'un trouble de stress post-traumatique qui devient progressivement tueur en série, un affrontement avec des brigands digne de Fort Alamo, dans la grande tradition du western, et un drame passionnel.
L'éditeur a (enfin) ajouté une préface de quatre pages revenant sur la genèse de la série, de 1973, lorsque Claude Moliterni, rédacteur en chef du mensuel Lucky Luke, donne carte blanche à Blanc-Dumont pour "un projet différent", jusqu'au décès de Harlé, en 2005.
Il est souvent dit de "Cartland" qu'il s'agit d'un western humaniste. Disons plutôt que Cartland est un personnage humaniste condamné à errer dans un monde qui ne l'est pas, un monde qui change brutalement, entre guerre civile, déclin inexorable et impitoyable des nation indiennes, conquêtes territoriales et appétits individualistes qui mènent à la folie ; un monde dont Cartland semble condamné à côtoyer l'omniprésente violence.
La série se clôt sur trois histoires pleines d'idées : un soldat victime d'un trouble de stress post-traumatique qui devient progressivement tueur en série, un affrontement avec des brigands digne de Fort Alamo, dans la grande tradition du western, et un drame passionnel.
L'éditeur a (enfin) ajouté une préface de quatre pages revenant sur la genèse de la série, de 1973, lorsque Claude Moliterni, rédacteur en chef du mensuel Lucky Luke, donne carte blanche à Blanc-Dumont pour "un projet différent", jusqu'au décès de Harlé, en 2005.
Il est souvent dit de "Cartland" qu'il s'agit d'un western humaniste. Disons plutôt que Cartland est un personnage humaniste condamné à errer dans un monde qui ne l'est pas, un monde qui change brutalement, entre guerre civile, déclin inexorable et impitoyable des nation indiennes, conquêtes territoriales et appétits individualistes qui mènent à la folie ; un monde dont Cartland semble condamné à côtoyer l'omniprésente violence.
Barbuz
J'étais curieux de découvrir ton avis sur un album ayant reçu l'Alfred du meilleur album en 1988. Incapable de ne pas le faire, je suis allé consulter la page wikipedia de la série. Visiblement la série a marqué son époque pour les caractéristiques que tu relèves : des histoires pleines d'idées avec des thèmes adultes et réalistes, ainsi que pour les dessins de Blanc-Dumont. Il évoque aussi une vision pessimiste de la nature humaine, et le peu d'impact des efforts du héros. Il parle d'une touche fantastique, avec des saveurs gothiques qui n'ont pas l'air de t'avoir marqué.
RépondreSupprimerIl y a souvent des saveurs gothiques dans "Cartland", en effet. Peut-être ne les ai-je pas toutes notées, en effet. L'album le plus gothique est - à mon avis - "La Rivière du vent", repris dans le second tome de l'intégrale, et dans lequel on a la forte impression d'assister à un choc des cultures entre ancien et nouveau mondes.
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