jeudi 12 novembre 2015

"Daredevil" : L'Intégrale 1964-1965 (Panini Comics ; juin 2014)

Ce premier tome de l'intégrale consacrée à Daredevil est sorti chez Panini Comics en 2014 et contient tous les numéros du magazine bimestriel "Daredevil" d'avril 1964 (#1) à décembre 1965 (#11).
Tous les scénarios ont été écrits par Stan Lee, à l'exception de celui du #10, conçu par Wallace Wood. William Everett (1917-1973) illustre le #1, et Joe Orlando (1927-1998) les trois suivants. Le poste de dessinateur gagne un semblant de stabilité avec Wallace Wood (1927-1981), qui met en images les épisodes restants. Parmi les encreurs figurent les noms de Vince Colletta, Sol Brodsky et Steve Ditko. Richard Howell a réalisé la mise en couleur.

Au programme de ces onze numéros, dix histoires (la dernière est en deux chapitres) d'une vingtaine de planches chacune :
"Les Origines de Daredevil" : Les sbires du Fixer, un gangster, affrontent un nouveau justicier masqué, Daredevil...
Sous la menace d'Electro !" : Les Quatre Fantastiques chargent Matt Murdock de faire l'état des lieux de leur immeuble...
"Daredevil contre le Hibou, sinistre seigneur du crime !" : Le Hibou est soupçonné d'avoir poussé son comptable au suicide...
"Killgrave, alias l’incroyable Homme pourpre !" : Daredevil affronte un homme capable de plier le monde à sa volonté...
"Le Mystérieux matador masqué !" : Daredevil tente d'arrêter le Matador, un audacieux et insaisissable criminel...
"Le Piège tendu par... le trio de la peur !" : Un homme aigri, Zoltan Drago, se lance dans le crime en devenant Mr. Fear...
"Aux prises avec... le Prince des Mers !" : Daredevil a fort à faire pour empêcher Namor de semer le chaos à New York...
"L'Homme aux échasses" : Un nouveau criminel en armure sème la pagaille et parvient à tenir Daredevil en échec...
"Qu'il puisse voir !" : Sur l'insistance de Karen Page, Murdock se rend au Lichtenbad pour y être opéré des yeux...
"Quand la ville dort !" suivi de "Bas les masques !" : Daredevil va devoir déjouer les plans machiavéliques de l'Organisateur, un mystérieux criminel masqué, qui semble lié au Parti réformiste...

Ce premier tome est une excellente surprise. Les origines du personnage sont donc encore d'actualité aujourd'hui. La mythologie de Daredevil est déjà développée, avec la présence de Foggy Nelson, l'associé de Matt Murdock et leur secrétaire, Karen Page. Certes, Murdock, à part sa cécité et ses aptitudes particulières, ne se démarque pas encore des autres super-héros Marvel. Ses adversaires sont hauts en couleur, mais loin d'être marquants. La caractérisation des personnages est assez superficielle, parfois caricaturale - mais nous sommes en plein Âge d'argent. Lee reprend ici des situations utilisées pour d'autres héros ; le triangle amoureux Murdock - Page - Nelson rappellera un autre trio : Tony Stark, Pepper Potts et Happy Hogan. Même s'il manque une solide intrigue de fond qui relie les épisodes, cela n'enlève rien aux intrigues imaginées par Lee ; aucune n'est inoubliable, mais toutes sont cohérentes et bien rythmées.
Contrairement aux débuts de bien d'autres héros Marvel, Daredevil va bénéficier, dès le départ, de dessinateurs qui ont déjà quelques années de métier : William Everett a un style très personnel qui flirte parfois avec la caricature. Wallace Wood a lui aussi un style affirmé, mais plus réaliste, bien que le visage de son Daredevil soit dénué de toute émotion. Bien que le style graphique de Wallace Wood ait moins de personnalité que les deux autres, c'est sans doute - en tout cas pour ces premiers épisodes - celui qui convient le mieux au personnage. Les trois artistes utilisent un découpage classique.

Laurence Belingard traduit le premier chapitre et Nicole Duclos le reste. La traduction est très bonne, malgré deux faux sens et l'utilisation de "merde" ou "con", déplacée dans ces récits de l'Âge d'argent. Notons que deux bulles ont été inversées dans le #10.
Panini Comics ont ajouté une préface intéressante et instructive de deux pages en début de recueil. Par contre, il est dommage que les couvertures d'origine aient été réunies en fin de volume ; il aurait été plus approprié de les intercaler entre chaque histoire.

La qualité de ce premier tome pourra surprendre plus d'un lecteur. C'est l'occasion de redécouvrir les premiers pas d'un super-héros particulièrement attachant qui a toujours eu une place un peu à part dans l'univers Marvel, d'autant que le meilleur reste à venir.

Mon verdict : ★★★★☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Ce n'est que des années après avoir lu ces épisodes que j'ai découvert la carrière de Bill Everett et de Wallace Wood chez Marvel pour Namor pour le premier, et chez EC Comics pour le second, sans oublier les comics plus osés de Wood, et sa fameuse planche des 22 cases qui fonctionnent tout le temps.

    https://cloudfour.com/thinks/22-panels-that-always-work-wally-woods-legendary-productivity-hack/

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    1. Pareil ; ce n'est qu'après - et grâce à mon libraire - que j'ai découvert l'importance de Wally Wood dans les comics.

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