lundi 22 février 2016

Wonder Woman : "Paradis perdu" (Panini Comics ; février 2006)

"Paradis perdu" est un album à couverture souple de deux cent soixante-douze pages consacré à Wonder Woman et sorti chez Panini Comics en février 2006 dans la collection "Big Books" de l'éditeur.
Ce recueil comprend les numéros 164 à 173 de la série "Wonder Woman" et "Our Worlds at War". Les numéros 164 à 167 (janvier à avril 2001) constituent les quatre parties des "Dieux de Gotham" ("Gods of Gotham" en VO). Les numéros 168 et 169 (mai-juin 2001) sont les deux parties de "Paradis Perdu" ("Paradise Island... Lost?" en VO). Les autres numéros (juillet à octobre 2001) sont des histoires indépendantes ou des extraits de "Our Worlds at War".
Les deux arcs sont les premiers travaux de Phil Jimenez sur le personnage de Wonder Woman. Jimenez réalise entièrement "Les Dieux de Gotham", qu'il écrit (John Marc DeMatteis aide à l'écriture du #164) et dessine seul. Son travail est encré par Andy Lanning et mis en couleur par Pamela Rambo (ça ne s'invente pas). "Paradis perdu" est écrit par George Pérez. Jimenez en coécrit la première partie et en assure les dessins. Il encre son propre travail, toujours mis en couleur par Rambo. Jimenez écrit ou coécrit (le #170 avec Joe Kelly) et dessine les numéros suivants (le #171 est réalisé avec Trevor Moore et Jimenez n'illustre pas "Our Worlds at War", dessiné par Cliff Chiang, Jamal Igle et Buzz).

Dans "Les Dieux de Gotham", Deimos, dieu de la terreur, Eris, déesse de la discorde, et Phobos, dieu de la peur, se réincarnent respectivement dans les corps du Joker, de Poison Ivy et de l'Épouvantail. Ils veulent remodeler Gotham City à l'image de leur père, Arès, dieu de la guerre, et le faire venir par portail dimensionnel...
Dans "Paradis Perdu", Diana, Donna Troy, Iphthimé et Anaya admirent le mémorial qu'Iphthimé a érigé en mémoire des Amazones tombées aux enfers. Lorsqu'Anaya s'approche du mémorial, une violente explosion se produit. Sur Terre, Hippolyte aide la Société de Justice à limiter les dégâts d'un terrible accident de la route...
Dans "Une femme en or", Lois Lane espère dévoiler les faiblesses de Wonder Woman... Dans "Oiseau de malheur", Wonder Woman affronte Silver Swan... Dans "Telle mère, telle fille", Diana et Hippolyte tentent de repousser l'attaque d'Imperiex... Dans "Inspiration", les Amazones rivales de Themyscira et de Bana-Mighdall reviennent sur leurs origines... Enfin, dans "Vengeance", elles s'unissent pour lutter contre Imperiex et Brainiac 13...

La caractérisation du personnage de Wonder Woman par Jimenez est particulièrement réussie ; les différends entre Diana et sa mère ajoutent du piment à l'ensemble. Jimenez pioche d'abord dans le répertoire de la Grèce antique pour forger un scénario dans lequel Wonder Woman et ses alliés vont devoir déjouer le plan de dieux cabotins. Cette histoire longuette et aux dialogues faiblards ne méritait pas quatre parties. "Paradis Perdu" est une bonne histoire sur fond de politique, de rivalités, de traîtrise et de vengeance. L'Île du Paradis est plongée dans les affres de la guerre civile ; les victimes sont nombreuses, et les conséquences, lourdes. "Une femme en or" est finement écrit et très intéressant. Le reste est sans intérêt ou incompréhensible. 
Graphiquement, Jimenez fait un travail remarquable, soigné (la plupart du temps) et détaillé. Ses personnages sont d'allure classique et réaliste. La narration graphique est très lisible, malgré le découpage souvent non conventionnel qu'utilise l'artiste.

Khaled Tadil réalise une traduction passable, souvent littérale, et le texte comprend également plusieurs fautes (d'accord, d'orthographe, noms propres pas traduits).
Dommage que les couvertures d'Adam Hughes figurent en fin de volume ; elles auraient dû être intercalées au début de chaque chapitre pour faciliter les transitions.

"Paradis perdu" est un recueil complexe et compliqué. Complexe du fait des nombreuses références à la continuité de Wonder Woman. Compliqué, parce que Panini Comics, plutôt que d'opter pour un format anthologique, ont publié les numéros à la suite les uns des autres. Mais les #171 à 173 sont tirés de la saga "Our Worlds at War" (2001), à ce jour inédite en version française ; les lecteurs n'ont de cet événement qu'un aperçu incomplet et difficilement compréhensible. Ces histoires ne sont pas mauvaises, mais ce volume n'est pas suffisamment accessible parce que mal conçu.

Mon verdict : ★★☆☆☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Mince : 2 étoiles.

    Après avoir lu ton article, je comprends que c'est dû à la composition incomplète du recueil.

    Je n'ai pas lu ces épisodes. Ils m'attendent dans ma pile sous la forme d'un bel omnibus qui contient Wonder Woman 164 à 188, Wonder Woman: Our Worlds at War #, Wonder Woman Secret Files & Origins 3, Teen Titans/Outsiders Secret Files 2003 1 à 4.

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    1. C'est effectivement dû à la composition du recueil en premier lieu.
      Je déduis du sommaire de ton omnibus que tu n'auras pas les trous narratifs auxquels j'ai été confronté. Peut-être qu'Urban Comics reviendra sur ces épisodes, qui, dans l'absolu, ne m'avaient quand même pas laissé un souvenir impérissable.

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