dimanche 18 septembre 2016

Le Mercenaire (tome 2) : "La Formule" (Glénat ; mai 1983)

"Le Mercenaire" est une série de bande dessinée créée et réalisée (scénarisée, dessinée, encrée et mise en couleur) par l'artiste espagnol (catalan) Vicente Segrelles. Elle a d'abord été publiée en Espagne à partir de mars 1981, dans le premier numéro du journal "Cimoc", sous le titre "El Mercenario". En France, elle a été publiée dans le magazine Circus, qui appartenait aux éditions Glénat. C'est chez Glénat que paraîtront les treize tomes de cette série médiévale fantastique (que l'on peut hélas considérer comme achevée), entre 1982 et 2004.
"La fórmula" est le titre VO de ce second tome (quarante-cinq planches), sorti en VF en 1982 sous le titre "La Formule". Il a connu cinq éditions en tout, dont une en format poche ("J'ai lu").

Après être parvenu à libérer la fille du chef d'une cité, qui était retenue prisonnière par le Peuple du Feu (voir le premier tome), le Mercenaire retourne à ses occupations. Ayant perdu la totalité de son équipement (y compris ses armes) lors de cette mission, il se trouve dans l'échoppe d'un artisan afin de s'y fournir un matériel. Il essaie d'abord un heaume, qui ne lui convient pas à cause d'une visibilité trop limitée. Son attention est ensuite attirée par une superbe armure blanche. Mais l'artisan est réticent ; l'ensemble est cher et il ne veut pas offrir au Mercenaire les conditions (de paiement) dont son client bénéficie habituellement. Un homme les écoute ; il est relativement âgé et porte la barbe. Il est vêtu d'une longue robe et porte un couvre-chef qui laisse supposer qu'il est magicien. Ses oreilles sont ornées d'anneaux. Il s'immisce dans la discussion ; l'artisan le reconnaît, il s'agit de l'alchimiste Claust. Claust est à la recherche d'un garde du corps pour un voyage de plusieurs jours et se dit prêt à rémunérer le Mercenaire avec l'armure blanche. Lorsque le Mercenaire s'enquiert de la destination, Claust répond qu'il s'agit de la Grande Plaine. Le Mercenaire est perplexe ; l'endroit est difficile d'accès, soumis à un climat rude et est peuplé d'animaux féroces. Mais Claust affirme s'y être déjà rendu plusieurs fois. Le Mercenaire hésitant, Claust ajoute à l'offre toutes les armes dont celui-ci aura besoin et le Mercenaire accepte.
Les deux hommes décollent, installés sur le dragon de Claust, équipé pour la circonstance. La créature ailée les mène à la frontière de la Zone des Grands Froids. Le Mercenaire suit les conseils et les indications de Claust, qui semble bien connaître l'endroit. L'alchimiste lui ordonne de prendre une gorge, mais il s'aperçoit avec stupeur que le passage est bloqué par un amoncellement de roches dû à un éboulis...

Ce second tome est excellent. Le Mercenaire (c'est le seul nom qu'il portera tout au long de la série) se fait engager par un alchimiste ambitieux, peu scrupuleux et ne reculant devant rien pour arriver à ses fins. Le Mercenaire, n'écoutant que sa conscience, va ici se faire un ennemi puissant. C'est également dans cet album qu'il rencontre le Lama (le grand maître) de la Cité du cratère ainsi que la belle Nan-Tay. Le texte est réparti avec plus d'équilibre que dans le tome précédent. L'album compte toujours plusieurs cases sans texte, ce qui donne plus de poids aux dessins.
Graphiquement, certaines planches sont à couper le souffle. La narration de Segrelles est toujours très décompressée, surtout lors des scènes d'action, ce qui a pour effet à la fois de figer l'instant, mais aussi de donner davantage d'impact aux détails et de renforcer la lisibilité de l'ensemble. La scène lors de laquelle Nan-Tay fiche un carreau d'arbalète en pleine gueule du monstre marin, lui enlevant quasiment la moitié de la tête, est absolument remarquable, tout comme celle de la joute aérienne, spectaculaire. Notons le travail sur l'expressivité des visages et les couleurs.

Si le premier tome ne précisait aucun crédit pour la traduction, le tir est ici rectifié. Le traducteur (ou peut-être la traductrice ?) de ce second tome est un(e) certain(e) M-F (Marie-France ?) Cenci, inconnu(e) au bataillon. Il n'y a rien à redire.

Ce second tome est important, car il met en scène plusieurs personnages récurrents dans la continuité de la série. Les illustrations sont somptueuses. La suite des aventures du Mercenaire est contée dans le troisième volume, intitulé "Les Épreuves".

Mon verdict : ★★★★★

Barbuz

2 commentaires:

  1. Présence04 novembre

    Damned ! Je viens de regarder sur le site de ma bibliothèque et ils ne l'ont pas en stock. Pourtant je pense que je l'aurais relu avec plaisir.

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    1. J'imagine ! J'ai découvert cette série un peu tardivement, il y a une bonne dizaine d'années. La relire est un petit bonheur.

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