"Là où va l'Indien..." est le deuxième tome de la série "XIII". Cet album de quarante-six planches est sorti aux éditions Dargaud en janvier 1985 ; c'est la suite du "Jour du soleil noir".
La série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal", "Lady S." ou "Largo Winch" - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries importantes telles que, entres autres, "Ringo", "Bob Morane" ou "Bruno Brazil". Assez curieusement, ces deux géants devaient au départ collaborer sur "Bruno Brazil". Vance est malheureusement atteint de la maladie de Parkinson ; il a dû se retirer il y a quelques années.
Dans le premier tome, XIII (que certains appellent Jake Shelton) découvre l'existence de Kim Rowland. Le colonel Amos lui révèle qu'il est soupçonné d'être l'assassin du président Sheridan. XIII parvient à échapper à ses griffes et décide de revenir au domicile d'Abe et Sally pour y retrouver Martha. Mais il tombe dans la gueule du loup : la Mangouste et ses sbires l'y attendent. Martha s'interpose et est mortellement blessée par un coup de feu. XIII se débarrasse des deux tueurs de la Mangouste, qui prend la fuite avant de promettre à XIII qu'il le retrouvera. Martha meurt dans les bras de XIII. Ce dernier quitte la contrée et prend clandestinement un train vers l'ouest.
Lorsque ce second tome commence, XIII suit les traces laissées par Kim Rowland. Il se rend à une base militaire située dans le grand Ouest. Le major Calhoun, de l'US Army, le reçoit. XIII s'enquiert de Steve Rowland, le mari de Kim. Le major lui répond que Rowland est décédé, mort au combat. XIII tente bien d'obtenir l'adresse de sa veuve, mais sans succès, le major n'ayant pas le droit de divulguer ce type d'information à des civils. XIII prend congé. Cette entrevue laisse le major stupéfait ; son interlocuteur sorti, il se rue sur le téléphone et demande à être mis en communication avec le poste de garde. XIII se dirige vers la sortie du complexe, mais le major Calhoun a donné l'ordre à la police militaire de l'arrêter. Bien que XIII se démène comme un beau diable, des renforts ne tardent pas à arriver ; il est incarcéré sans qu'aucune explication ne lui soit fournie.
Le soir-même, un hélicoptère atterrit sur la base ; le général Benjamin Carrington, de l'État-major fédéral, accompagné de son ordonnance personnelle, le lieutenant Jones, vient rencontrer le prisonnier. Ce n'est pas sans une certaine surprise qu'il découvre le visage de celui-ci. Après quelques joutes verbales avec XIII, le général lui conte l'histoire de Steve Rowland, membre des forces spéciales SPADS mort au combat...
Cet excellent second tome va donner à XIII un second nom, celui de Steve Rowland (Jake Shelton était le premier). XIII y rencontre le général Benjamin Carrington, qui fera office de figure paternelle et protectrice tout au long d'une bonne partie de la saga ; Vance lui a donné les traits de l'acteur américain Lee Marvin (1924-1987). XIII va y faire la connaissance - approfondie - du lieutenant Jones, la sémillante et séduisante ordonnance du général ; Van Hamme introduit donc ici une dimension sentimentale dans sa saga. L'auteur profite de la seconde partie pour introduire une dimension sociale ; de petits agriculteurs, qui louent leurs terres à la famille Rowland, sont confrontés à la réalité financière qui dicte les choix d'un propriétaire terrien dont ils se passeraient bien. Van Hamme évite l'écueil du manichéisme social, comme le démontre la réaction violente et l'esprit revanchard des fermiers.
Le travail de Van Hamme sur ce scénario plein d'action et de rebondissements est remarquable ; l'artiste est au sommet de son art. La double page qui représente l'affrontement entre XIII et le lieutenant Jones est un modèle de dynamisme et de lisibilité, tout comme la scène de la bagarre - au découpage cinématographique - dans le drugstore du vieux Joe ou l'évasion par hélicoptère. L'avant-dernière planche est saisissante ; une véritable étude de style pour laquelle Vance dessine douze visages, tous différents les uns des autres, dans des cases de dimensions identiques.
"Là où va l'Indien..." nous emmène de rebondissement en rebondissement. Cet album au dénouement tragique bénéficie d'un Vance qui est dans une forme épatante. La suite est contée dans le troisième tome, intitulé "Toutes les larmes de l'enfer" (1986).
Mon verdict : ★★★★☆
Lorsque ce second tome commence, XIII suit les traces laissées par Kim Rowland. Il se rend à une base militaire située dans le grand Ouest. Le major Calhoun, de l'US Army, le reçoit. XIII s'enquiert de Steve Rowland, le mari de Kim. Le major lui répond que Rowland est décédé, mort au combat. XIII tente bien d'obtenir l'adresse de sa veuve, mais sans succès, le major n'ayant pas le droit de divulguer ce type d'information à des civils. XIII prend congé. Cette entrevue laisse le major stupéfait ; son interlocuteur sorti, il se rue sur le téléphone et demande à être mis en communication avec le poste de garde. XIII se dirige vers la sortie du complexe, mais le major Calhoun a donné l'ordre à la police militaire de l'arrêter. Bien que XIII se démène comme un beau diable, des renforts ne tardent pas à arriver ; il est incarcéré sans qu'aucune explication ne lui soit fournie.
Le soir-même, un hélicoptère atterrit sur la base ; le général Benjamin Carrington, de l'État-major fédéral, accompagné de son ordonnance personnelle, le lieutenant Jones, vient rencontrer le prisonnier. Ce n'est pas sans une certaine surprise qu'il découvre le visage de celui-ci. Après quelques joutes verbales avec XIII, le général lui conte l'histoire de Steve Rowland, membre des forces spéciales SPADS mort au combat...
Cet excellent second tome va donner à XIII un second nom, celui de Steve Rowland (Jake Shelton était le premier). XIII y rencontre le général Benjamin Carrington, qui fera office de figure paternelle et protectrice tout au long d'une bonne partie de la saga ; Vance lui a donné les traits de l'acteur américain Lee Marvin (1924-1987). XIII va y faire la connaissance - approfondie - du lieutenant Jones, la sémillante et séduisante ordonnance du général ; Van Hamme introduit donc ici une dimension sentimentale dans sa saga. L'auteur profite de la seconde partie pour introduire une dimension sociale ; de petits agriculteurs, qui louent leurs terres à la famille Rowland, sont confrontés à la réalité financière qui dicte les choix d'un propriétaire terrien dont ils se passeraient bien. Van Hamme évite l'écueil du manichéisme social, comme le démontre la réaction violente et l'esprit revanchard des fermiers.
Le travail de Van Hamme sur ce scénario plein d'action et de rebondissements est remarquable ; l'artiste est au sommet de son art. La double page qui représente l'affrontement entre XIII et le lieutenant Jones est un modèle de dynamisme et de lisibilité, tout comme la scène de la bagarre - au découpage cinématographique - dans le drugstore du vieux Joe ou l'évasion par hélicoptère. L'avant-dernière planche est saisissante ; une véritable étude de style pour laquelle Vance dessine douze visages, tous différents les uns des autres, dans des cases de dimensions identiques.
"Là où va l'Indien..." nous emmène de rebondissement en rebondissement. Cet album au dénouement tragique bénéficie d'un Vance qui est dans une forme épatante. La suite est contée dans le troisième tome, intitulé "Toutes les larmes de l'enfer" (1986).
Mon verdict : ★★★★☆
Je me souviens de ces révélations qui entament un long processus de découvertes, de mensonges recouverts par des machinations. Avec le recul, je me souviens que j'ai fini par me perdre dans cette dynamique de manipulations imbriquées à tiroir. Je me demande s'il t'arrivais de relire ou de consulter les albums précédents pour t'assurer d'un point particulier de l'intrigue.
RépondreSupprimerUne véritable étude de style pour laquelle Vance dessine douze visages, tous différents les uns des autres : coïncidence, j'ai lu un comics d'Howard Chaykin cette semaine et il réalise en ouverture trois pages de trombinoscope pour un total de 51 visages différents.
Oui, ça m'arrivait, assez souvent, même. Je me souviens avoir lu une interview de Van Hamme où il avouait qu'il y avait dans "XIII" une "invraisemblance" ; il ne l'a jamais dévoilée, et je n'ai rien trouvé de concluant à ce sujet. Je n'ai pas non plus eu le courage de tout relire en bloc pour la trouver.
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