"Au-delà des ombres" est le cinquième tome de la série "Thorgal". Il est sorti aux éditions Le Lombard en août 1983. "Au-delà des ombres" est le second et avant-dernier volume du "Cycle de "Brek Zarith". Les événements qui s'y déroulent font suite à l'album "La Galère noire" et précèdent "La Chute de Brek Zarith".
Le scénario a été écrit par Jean Van Hamme, qui restera le scénariste de la série jusqu'en 2007, date à laquelle il s'est retiré. La couverture, les dessins, l'encrage ainsi que la mise en couleurs ont été réalisés par Grzegorz Rosiński, toujours dessinateur de la série. Cet album compte quarante-six planches.
Dans le tome précédent, Thorgal repousse les avances de Shaniah, une adolescente. Pour se venger, elle le dénonce comme complice à des soldats qui traquent Galathorn, héritier légitime du trône de Brek Zarith. Thorgal est envoyé à la galère de Véronar, fils de Shardar-le-Puissant, monarque actuel de Brek Zarith. Ewing, le lieutenant de Véronar, pense que Thorgal est au service de Galathorn et lui fait part de son désir de rejoindre la rébellion. Véronar les surprend et compte les exécuter, lorsque les drakkars de Jorund-le-Taureau interviennent. Profitant du combat, Ewing rejoint la terre ferme ; ses hommes mettent le village à sac. Lorsque Thorgal le retrouve, Ewing lui annonce la mort d'Aaricia. S'ensuit un duel lors duquel Ewing trouve la mort. Thorgal part, laissant Shaniah enterrer ses morts.
Un homme encapuchonné vêtu de noir traverse une cité sous la pluie. Il se fraie un chemin, tant bien que mal, dans les rues de la ville, entre habitants vidant leurs seaux d'excréments dans la rue, sans prêter attention aux passants, et cavaliers se souciant peu des piétons. L'inconnu, amer devant le peu de civilité des habitants, entre dans une auberge mal famée. Il demande à l'aubergiste si celui-ci détient des renseignements au sujet d'un vaillant chevalier venu du Nord et dénommé Thorgal. Le maître des lieux éclate de rire et répète les propos à ses clients pour les amuser. Agacé, l'homme en noir demande des explications, lorsque l'aubergiste lui montre Thorgal qui entre justement dans l'établissement. Sale, vêtu de haillons, à moitié pieds nus, mal rasé et l'air absent, l'Enfant des étoiles est méconnaissable. Shaniah l'accompagne. Thorgal ne prête aucune attention aux quolibets, insultes, crocs-en-jambe ou jets d'aliments ou de boisson des clients de l'auberge. L'inconnu demande à l'aubergiste de faire cesser la mascarade et lui commande à manger, le payant bien plus qu'il ne le faut. Souhaitant s'assurer qu'il a bien affaire à Thorgal, il écarte les pans de sa chemise, découvrant ainsi la clé du Deuxième Monde. Un colosse armé, ayant écouté la conversation, s'approche, écarte l'homme en noir et arrache la clé du cou de Thorgal...
"Au-delà des ombres" est l'une des histoires les plus imaginatives et les plus fantastiques de la série. Quelle rupture avec "La Galère noire" ! Paysages incroyables ou créatures surnaturelles, tout y est. Thorgal, porté par l'espoir, redevient lui-même, affronte mille dangers et rencontre la créature qui incarne à la fois Mort, Destin, Malheur, Fortune et Vie. Celle-ci lui offre un marché cruel qu'il ne peut se résoudre à accepter. "Au-delà des ombres" est l'histoire de l'amour que Thorgal éprouve pour Aaricia et pour lequel il va aller jusqu'au bout des mondes et de sa volonté. C'est aussi l'histoire du sacrifice et de la rédemption de Shaniah, qui aura décidément bien largement payé les funestes conséquences de la passion qu'elle éprouvait pour Thorgal.
"Au-delà des ombres" offre à Rosiński l'opportunité de repousser les limites de son art. Outre le soin apporté aux visages et la limpidité de la narration, il faut retenir certaines planches : l'auberge, le sanctuaire et le marais. Les sept cases qui illustrent le passage vers le Deuxième Monde sont impressionnantes de par le travail sur la couleur (gris, noir et blanc, arc-en-ciel que fait jaillir la clé) et sur la perspective (gouffre). La variété des paysages et des couleurs est admirable ; après le gris, l'incroyable jardin d'Eden, le vide de l'espace noir strié de fils blancs, dont chacun représente une vie humaine, parcouru par d'étranges et sinistres anges, et, enfin, le labyrinthe de la grotte et les contrastes des tons des couleurs du personnage de Shaniah.
"Au-delà des ombres" est l'une des histoires les plus imaginatives et les plus fantastiques de la série. Quelle rupture avec "La Galère noire" ! Paysages incroyables ou créatures surnaturelles, tout y est. Thorgal, porté par l'espoir, redevient lui-même, affronte mille dangers et rencontre la créature qui incarne à la fois Mort, Destin, Malheur, Fortune et Vie. Celle-ci lui offre un marché cruel qu'il ne peut se résoudre à accepter. "Au-delà des ombres" est l'histoire de l'amour que Thorgal éprouve pour Aaricia et pour lequel il va aller jusqu'au bout des mondes et de sa volonté. C'est aussi l'histoire du sacrifice et de la rédemption de Shaniah, qui aura décidément bien largement payé les funestes conséquences de la passion qu'elle éprouvait pour Thorgal.
"Au-delà des ombres" offre à Rosiński l'opportunité de repousser les limites de son art. Outre le soin apporté aux visages et la limpidité de la narration, il faut retenir certaines planches : l'auberge, le sanctuaire et le marais. Les sept cases qui illustrent le passage vers le Deuxième Monde sont impressionnantes de par le travail sur la couleur (gris, noir et blanc, arc-en-ciel que fait jaillir la clé) et sur la perspective (gouffre). La variété des paysages et des couleurs est admirable ; après le gris, l'incroyable jardin d'Eden, le vide de l'espace noir strié de fils blancs, dont chacun représente une vie humaine, parcouru par d'étranges et sinistres anges, et, enfin, le labyrinthe de la grotte et les contrastes des tons des couleurs du personnage de Shaniah.
"Au-delà des ombres" vaut à Jean Van Hamme et Grzegorz Rosiński le Prix Saint-Michel 1983 de la meilleure bande dessinée. Cette récompense couronne l'un des tout meilleurs albums de la série. Le cycle se termine avec "La Chute de Brek Zarith" (1984).
Mon verdict : CHEF-D'ŒUVRE
Barbuz
Rosiński : respect pour avoir pris la peine de restituer l'accent sur le N.
RépondreSupprimerJe vois le recours à la note au-dessus des étoiles : chef d'œuvre.
Le paragraphe consacré au spectacle de la narration visuelle m'a captivé, pour ce qu'il met en lumière concernant les paysages et les couleurs.
Rosiński - Une simple action de copier-coller. Mais effectivement, j'y tiens, à cet accent. Et j'essaie de toujours rendre justice aux prénoms et aux noms.
RépondreSupprimerOui, je voulais un cran au-dessus des cinq étoiles.
Quel grand, grand album ! Et en plus, il résiste aisément aux relectures.