vendredi 9 juin 2017

"Starman" : Omnibus (tome 3) (Panini Comics ; octobre 2010)

Entre 2009 et 2011, DC Comics ont publié l'intégrale (six tomes) du travail de James Robinson sur le personnage de Starman, du #0 d'octobre 1994 au #81 de mars 2001, avec mini-séries, numéros annuels, etc. En France, Panini Comics en ont sorti les trois premiers recueils dans la collection DC Omnibus. Dommage qu'ils n'aient pas pu continuer la publication de l'intégrale, le transfert de la licence à Urban Comics (2011) les en ayant empêchés. Le troisième volume est sorti en octobre 2010. Cet album à couverture cartonnée avec jaquette compte un peu plus de quatre cents planches. Il reprend le contenu du troisième volume VO, soit les "Shade" #1-4 (avril à juillet 1997), les "Starman" #30-38 (mai 1997 à janvier 1998), le "Starman Annual" #2 (janvier 1997) et enfin le "Starman Secret Files & Origins" #1 (avril 1998).
James Robinson écrit la totalité des scénarios. Les chapitres de "Shade" sont chacun illustrés par un artiste différent : Gene Ha, J. H. Williams III, Bret Blevins et Michael Zulli. Tony Harris dessine les épisodes 30-32 et 37, cosigne le 33 avec Mark Buckingham et le 35 avec Steve Yeowell. Buckingham et Yeowell réalisent le 34, Richard Pace, le 36, Dusty Abell, le 38, Mitch Bird, l'"Annual", et Lee Weeks et Phil Jimenez, le "Secret Files & Origins". Ha, Blevins, Zulli, Yeowell et Jimenez (avec Robert Campanella) encrent leur propre travail. Wade Von Grawbadger (principalement), Drew Geraci, Mick Grau, Ray Snyder, Wayne Faucher, Dexter Vines et Norman Lee encrent le matériel restant.

À l'issue du tome précédent, Jake reçoit une lettre de Nash et apprend qu'elle a eu un enfant de lui. Elle lui écrit qu'elle l'aime, mais qu'elle compte bien élever leur fils dans la haine de son père.
L'Ombre affronte, à travers les âges, les descendants des Ludlow, une famille animée par une inextinguible soif de vengeance. À Opal City, Jon Valor (Black Pirate), vient en aide à Starman afin de lui demander un service. La relation entre Jake et Sadie Falk devient sérieuse, tandis que Starman fait tout pour contrecarrer les plans du retors Dr Pip et du Crotale. Grundy est mortellement blessé en protégeant des vies lors d'un attentat organisé par Pip. Sentinel, Batman et Jason Woodrue (l'Homme "floronique") retrouvent Jack et Ted pour tenter de sauver Grundy en se transportant dans son monde. Un retour quelques années en arrière met en scène Starman V dans l'une de ses aventures les plus marquantes. Jake conte ensuite à Sadie une partie de l'histoire de Brian Savage, alias Scalphunter, puis la relation charnelle entre son père et Black Canary avant de retrouver son frère et les membres de la Société de Justice autour d'un banquet. Pendant ce temps, en France, à Paris, Nash décime la branche locale de la Ligue de Justice. Enfin, tandis que Ted parle avec Sadie de Jake, son fils se confie à son tatoueur, au sujet de son père.

Robinson utilise le même mélange doux-amer de tragédie et d'humour que précédemment. Il continue à explorer les différentes incarnations de Starman. Ici, c'est Starman V (Will Payton) qui est à l'honneur. Ce volume, peut-être plus que les autres, fait la part belle aux dialogues (leur intelligence est l'un des nombreux points forts de cette série), aux introspections, aux sentiments (amitié, amour, désir de vengeance) et met en exergue l'humanité des super-héros. L'auteur fait descendre le justicier de son piédestal, le dévêtit de son aura mythique et explore, comme peu l'ont fait avant lui, ses peurs, ses désirs, ses remords. Jake et son père apparaissent ainsi comme dépouillés de leurs attributs et attitudes de justiciers. L'exploit passe à l'arrière-plan, devient secondaire, voire anecdotique et est évoqué sous l'angle du risque qu'il représente, et ses conséquences pour les proches du héros. Robinson étonne également par sa connaissance encyclopédique de l'Âge d'or de DC Comics, en témoigne la présence de personnages aujourd'hui oubliés (Red Bee ou Phantom Lady).
Les planches réalistes de Tony Harris sont toujours aussi réussies, embellies par l'encrage minutieux de Von Grawbadger. Il faut retenir le travail remarquable de Richard Pace (#36), ainsi que celui de Mitch Bird ("Annual"), capable de varier son style avec maestria. Ce tome-là est un condensé de talent artistique (Ha, Williams, Zulli, etc.). Notons la qualité des illustrations des bonus (plan d'Opal City, bâton cosmique).

Ce troisième et dernier volume VF (au texte un poil moins soigné), légèrement supérieur au précédent, est captivant, passionnant. Quel dommage que l'aventure "Starman" en VF s'arrête ici. Urban Comics proposeront-ils l'intégralité de cette saga ?

Mon verdict : ★★★★★

Barbuz

6 commentaires:

  1. Présence24 juillet

    C'est vraiment avec ce tome que j'ai réussi à rentrer dans l'histoire et à comprendre l'engouement pour l'écriture de James Robinson qui, comme tu le dis si bien, "fait descendre le justicier de son piédestal, le dévêtit de son aura mythique et explore, comme peu l'ont fait avant lui, ses peurs, ses désirs, ses remords".

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  2. Présence25 juillet

    L'auteur fait descendre le justicier de son piédestal, le dévêtit de son aura mythique. -C'est tout à fait mon ressenti. En fait, c'est à partir de ce tome que j'ai enfin pu apprécier les raisons pour lesquelles la série Starman a accédé au rang des indispensables. Robinson fait évoluer ses personnages qui gagne en épaisseur d'épisode en épisode, et en complexité, avec une gamme élargie de sentiments crédibles, avec des envies et valeurs personnelles. En plus, je ne pouvais qu'être sensible à des dessinateurs comme Gene Ha, JH Williams III ou Michael Zulli.

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    1. Je suppose que tu as lu cette série en VO ?
      Je reste malgré tout sur un petit goût de frustration, celui de ne pas pouvoir lire les trois derniers tomes en VF (et rien ne me fera passer à la VO).
      Je vois mal Urban Comics rééditer cette somme dans l'immédiat.

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  3. Présence26 juillet

    Oui, je l'ai lue en VO. L'éditeur DC Comics avait également donné l'impression de caler en route. Je la lisais mensuellement à ses débuts, mais je me suis lassé d'attendre 1 mois entre chaque épisode, avec en plus l'impression de dilettantisme du scénariste qui passait d'un personnage à l'autre, avec des intrigues secondaires sur un très long terme. Du coup, je l'ai lue en entier quand j'ai repris les comics en 2010. Il y a avait les 6 tomes de l'intégrale disponibles, mais en relié rigide pour les 4 à 6, la réédition en souple n'ayant concerné que les 1 à 3. A l'occasion d'une interview, James Robinson avait expliqué que même cette réédition en relié rigide n'avait vu le jour que grâce à l'opiniâtreté d'un responsable éditorial qui avait dû batailler pour la mener à son terme.

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    1. Cela me conforte malheureusement dans l'idée qu'Urban Comics n'est pas près de rééditer le run de Robinson de sitôt.

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    2. Au fait, tu écris que tu avais abandonné les comics pendant un moment. Pourquoi ? Et qu'est-ce qui t'a poussé à t'y remettre ?

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