mercredi 28 juin 2017

Superman : "Super Fiction" (tome 1) (Urban Comics ; février 2012)

Fin 2011, Urban Comics (la filiale nouvellement créée du groupe Média Participations) succèdent à Panini Comics et deviennent le nouvel éditeur de DC Comics en France. "Super Fiction" (collection "DC Classiques") est le premier album qu'ils consacrent à Superman. C'est une compilation en deux tomes d'histoires tirées de la série VO "Adventures of Superman". Ce premier recueil est composé, dans l'ordre, des numéros #612 à 616 et #610 du titre "Adventures of Superman" (mars à juillet, et janvier 2003). C'est un volume de cent trente-deux pages, à la couverture cartonnée.
Joe Casey scénarise et Derec Aucoin dessine (et encre). Jose Marzan Jr et John Stanisci participent à l'encrage. Rob Ro, Richard Horie, Tanya Horie, et Alex Bleyaert réalisent la mise en couleur.

Le domicile du Major Victoire, un super-héros, est sens dessus dessous. La porte a été enfoncée. L'intérieur, en désordre, porte plusieurs traces de lutte. Le Major Victoire a reçu la visite d'un étrange trio. Après leur départ, il gît prostré sur son lit. Son corps est d'une teinte grisâtre, comme s'il avait été privé de ses couleurs.
Un pénitencier, au Texas. Un détenu est sur le point d'être exécuté par injection létale. Les murs de la salle s'effondrent pour ouvrir le chemin à un homme dont on ne voit que le "S" au centre du logo sur son torse et la cape rouge. Il informe bourreau et gardiens qu'ils sont sur le point s'exécuter un innocent, leur livre le véritable coupable et leur amène aussi le gouverneur, afin que celui-ci confirme ses dires et procède à la libération de l'innocent.

Casey nous conte une série de récits passionnants, dans lesquels Superman est confronté à son propre reflet, à un entrepreneur sans scrupule qui amasse fortune en commercialisant des produits dérivés aux emblèmes des justiciers costumés les plus populaires, puis découvre un village hors du temps, entièrement peuplé de super-héros. Le fil conducteur ? Les Hommes creux, des créatures sorties de l'imagination d'un écrivain qui uniformisent le monde autour d'eux en aspirant idéalisme et énergie, au risque de le détruire. Aucoin dessine d'un style graphique semi-réaliste. Hélas, ses illustrations, à cause de l'utilisation d'aplats de noir, manquent terriblement de lumière (un comble pour Superman) et donnent l'impression que les scènes se produisent dans une semi-pénombre quasi permanente.
Mon verdict : ★★★★

Clark Kent et Perry White se retrouvent dans un café du Suicide Slum, un quartier défavorisé de Metropolis. Ils évoquent le prochain reportage de Clark : prouver que la compagnie minière Mars, qui extrait un minerai dangereux et illégal, est un sous-traitant de la LexCorp. Évidemment, la situation géopolitique et le fait que Luthor soit président compliquent les choses. Clark s'est créé une fausse identité et a l'intention d'infiltrer l'entreprise en tant qu'ouvrier. Avant qu'ils ne se séparent, White tend à Kent une liasse de lettres adressées à Superman et il lui demande de les lui remettre.

Kent affronte ici le regard du commun des mortels (un mineur et un jeune garçon soudainement orphelin après avoir perdu sa mère) sur Superman. La critique est désabusée. Les auteurs livrent une vision d'un Superman perçu par l'homme de la rue comme inaccessible, distant. Quel est le rôle de Superman ? Est-il suffisamment proche de l'humanité ? Doit-il améliorer son quotidien ? Uniquement lutter contre les menaces de grande ampleur ? Aucoin est un très bon dessinateur, mais ses planches pâtissent d'une couleur sombre, à cause de l'utilisation trop marquée d'aplats de noir.
Mon verdict : ★★★★

Laurent Queyssi fournit une traduction de qualité. Deux fautes d'accent ont survécu à la relecture. La préface comprend nombre d'informations sur l'historique de publication de Superman et les différentes façons dont il a été traité au fil du temps.

Malgré une partie visuelle qui a déjà vieilli quinze ans plus tard à cause d'aplats de noir lourds et trop fréquents, "Super Fiction" est un album agréable à lire qui présente une vision de Superman pas tout à fait nouvelle, c'est vrai, mais qui reste captivante.

Barbuz

1 commentaire:

  1. Présence27 juillet

    Voilà des épisodes que j'aurais bien aimé lire en VO car j'aime bien Joe Casey comme scénariste. Malheureusement ce recueil n'existe qu'en VF. Je dois dire que je reste curieux de savoir comment les responsables d'Urban ont opéré leur choix, les critères qui les ont amenés à choisir ces épisodes.

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