lundi 26 juin 2017

Batman : "Sombre Reflet" (volume 1) (Urban Comics ; février 2012)

Fin 2011, la maison Urban Comics (une filiale nouvellement créée du groupe Média Participations) succède à Panini Comics et devient le nouvel éditeur de DC Comics en France. "Sombre Reflet" ("The Black Mirror" en VO), publié dans leur collection "DC Classiques", est le premier album qu'elle consacre à Batman. C'est une compilation en deux tomes d'histoires tirées de la série VO "Detective Comics". Ce premier volume est composé des numéros #871 à 875 de "Detective Comics" (janvier à mai 2011). Il comprend les épisodes VO "The Black Mirror" (en trois parties), "Skeleton Cases" (idem) et le récit "Lost Boys". C'est un recueil de cent quarante-quatre pages à la couverture cartonnée.
Les intrigues ont été conçues par Scott Snyder. Ce sont ici les tout premiers "Batman" que Snyder scénarise. Le premier chapitre est dessiné par le Britannique Jock (Mark Simpson de son vrai nom) ; le second, par l'Italien Francesco Francavilla (un "Eisner"). La couverture, signée Jock, est celle du "Detective Comics" #871.

À l'issue des événements de "Final Crisis", Bruce Wayne est envoyé dans le temps par Darkseid. Wayne passant pour mort, c'est Dick Grayson, qui officiait jusqu'alors sous l'identité de Nightwing, qui endosse le costume de Batman afin de continuer à maintenir l'ordre à Gotham City. Depuis, Wayne est revenu et a fondé "Batman Incorporated", une association de super-héros s'inspirant du Chevalier noir et rendant la justice aux quatre coins de la planète. Grayson est cependant chargé de poursuivre en tant que Batman de Gotham City, pendant que Wayne dirige Batman Inc. Grayson est ici assisté de Tim Drake, qui incarne Red Robin depuis que Damian Wayne, le fils de Bruce, est devenu Robin.

Premier chapitre. Les vestiaires d'une piscine. Un garçonnet subit les moqueries et bousculades d'autres élèves. Enragé, il pousse le plus costaud d'entre eux à l'eau. L'autre sort, fait à son tour tomber le gamin, et le maintient sous l'eau. Ce dernier se métamorphose en monstre mi-homme mi-caïman et arrache la main de son agresseur...

Snyder imagine une enquête de Batman dans laquelle des membres de toutes les couches sociales de Gotham, cette ville qui fait ressortir le pire de chacun, sont corrompues. Un super-vilain, le Priseur, offre ses services pour que ces consommateurs d'un nouveau genre assouvissent leurs fantasmes criminels. Jock produit des dessins spectaculaires, mais parfois peu expressifs, et aux fonds de cases souvent nus.
Mon verdict : ★★★★

Second chapitre. Le commissaire Gordon est appelé en pleine nuit par Bullock depuis la volière de la ville. Les cages des oiseaux se sont mystérieusement ouvertes. Hady, le maire, est nerveux ; il attend une visite officielle. Bullock, sur son ordre, a visionné les vidéos de surveillance. Il pense avoir identifié Jim, le fils dérangé du commissaire, sur l'une d'elles. Gordon, abasourdi, feint de ne pas reconnaître son fils...

Cette histoire donne la chair de poule. Elle est centrée sur Gordon. Batman n'y apparaît presque pas. Le face-à-face et le dialogue entre père et fils sont captivants : une réussite ! "Lost Boys" est du même acabit. Snyder y revient sur l'enfance de James Gordon Jr. Mention très bien à Francavilla (il encre son propre travail et réalise lui-même la mise en couleur), dont le style graphique rappelle celui de Mazzucchelli.
Mon verdict : ★★★★

Jérôme Wicky réalise une excellente traduction dans un français de qualité. Il y a deux fautes de français dans la préface. La frise chronologique des événements majeurs de l'univers DC Comics, ajoutée en début de recueil, est une très bonne idée.

"The Black Mirror" (première partie) est une histoire d'une facture très solide, mais ce sont surtout "Skeleton Cases" et sa suite, "Lost Boys", qui sont passionnants, grâce à un suspense magistral, des dialogues excellents et les superbes dessins de Francavilla.

Barbuz

2 commentaires:

  1. Présence27 juillet

    Je m'étais braqué contre les tics d'écriture de Scott Snyder dès ces premières histoires. Il a l'art et la manière d'incorporer et de développer des références aux récits essentiel à la mythologie de Batman (Year One, The killing joke, A death in the family). Mais il a une fâcheuse propension à privilégier le spectaculaire sur la solidité du récit, avec des passages un peu gauches. J'avais été très surpris que ce scénariste assez novice hérite juste après du titre Batman.

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    1. À ma première lecture, à la sortie de cet album, j'avais été bien plus enthousiasmé par la première partie. Avec le recul, je me que c'était dû aux espoirs que je plaçais dans la transmission de licence.

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