"Nouveaux Masques", sorti dans la collection "DC Signatures" d'Urban Comics en octobre 2012, est le troisième volume des neuf (dont un tome zéro) de la série consacrée à la période de Grant Morrison sur l'univers de Batman. Cet album cartonné comprend les numéros 1 à 9 du magazine mensuel VO "Batman and Robin" (août à avril 2010) et compte approximativement deux cent vingt planches sans inclure les nombreux bonus (explications, croquis).
Morrison écrit les scénarios. Frank Quitely dessine les trois épisodes qui constituent le premier arc, "Nouveaux masques", Philip Tan, les trois du second, "La Revanche de Red Hood", et Cameron Stewart, ceux du troisième et dernier, "Au Cœur des ténèbres". Quitely et Stewart encrent leurs illustrations ; Jonathan Glapion réalise l'encrage de celles de Tan. La tâche de mise en couleurs, enfin, est divisée entre Alex Sinclair, Pete Pantazis et Tony Aviña.
À l'issue du tome précédent, Batman remporte une bataille contre le Gant noir. Mais Bruce Wayne meurt dans "Final Crisis". Richard Grayson redevient alors Batman et Damian Wayne, Robin.
Le Crapaud et deux autres malfrats, Lev et Niko, sont en pleine course-poursuite. Ils tentent de fausser compagnie à la police de Gotham City. Le Crapaud, au volant, pense avoir échappé aux forces de l'ordre, lorsque Lev aperçoit une ombre rattrapant rapidement leur véhicule : c'est Batman et Robin qui leur donnent la chasse. À bord de la Bat-Mobile (volante), Damian, sûr de lui, dit à Grayson sur le ton du reproche qu'il était certain que le plan fonctionnerait. Batman répond qu'il est désolé d'avoir douté de lui, puis ouvre le feu sur les malfrats. Une fusée est tirée depuis la Bat-Mobile et explose sur le sol quelques mètres devant la voiture des fuyards, leur faisant perdre le contrôle du véhicule. Batman arrime l'automobile, évite un accident, et continue avant de la lâcher dans les eaux du port de Gotham City...
Morrison, dans des scénarios pleins d'action, relance une nouvelle version du duo dynamique chargée de références (il est très recommandé de lire les bonus) ; elle fonctionne à merveille. Richard Grayson, en proie au doute, est particulièrement éprouvé par le poids de la cape de Batman. Il tente néanmoins de rester optimiste - tant bien que mal, et doit essayer d'apprivoiser Damian Wayne. Ce dernier est frondeur, indiscipliné, arrogant et individualiste. Malgré son attitude tournée vers la confrontation en permanence, il finit par réaliser qu'il apprécie la compagnie de Grayson. Alfred Pennyworth, le majordome, cherche à maintenir un semblant de cohésion au sein d'une famille et d'un groupe qui ont perdu père, mentor et leader. Et de la cohésion, ils en ont bien besoin, car Morrison les oppose à des adversaires hauts en couleur : le professeur Pyg et El Flamingo sont de véritables détraqués qui valent leurs pesants d'or (le lecteur pourra être étonné par l'absence apparente d'émotion de la part de Batman devant la gravité de la blessure qu'El Flamingo a infligée à Robin). Le scénariste met également sa version du duo dynamique face à une autre bien plus violente, cynique et expéditive, qui maîtrise les techniques de communication de masse et le marketing : Red Hood et Scarlet. L'Écossais exploite cette rivalité avec tout le métier et qui est le sien, et non sans humour. La partie graphique manque sans doute d'homogénéité, les artistes ayant chacun un style qui leur est propre. Quitely, très en forme, produit un travail exceptionnel. Ses cases sont très détaillées et ses pleines ou doubles pages, saisissantes ; son sens de la composition et son utilisation de la perspective sont remarquables. Les illustrations de Tan, qui met en scène des personnages aux silhouettes musclées de son trait réaliste, sont caractérisées par un encrage parfois gras et sombre ; il n'empêche que son art cadre parfaitement à l'affrontement sauvage entre les deux duos de justiciers et El Flamingo. Des trois, le style graphique de Stewart est certainement celui qui convient le moins à l'univers de Batman, mais le découpage séquentiel du combat entre Batman, Batwoman, et le zombie est véritablement impressionnant.
La traduction est signée Alex Nikolavitch. Hélas, son texte contient plusieurs coquilles ou fautes. La relecture n'a pas été assurée ; c'est regrettable. Côté éditorial, des bonus aident à s'y retrouver dans les enchevêtrements de tous ces événements.
Morrison, dans des scénarios pleins d'action, relance une nouvelle version du duo dynamique chargée de références (il est très recommandé de lire les bonus) ; elle fonctionne à merveille. Richard Grayson, en proie au doute, est particulièrement éprouvé par le poids de la cape de Batman. Il tente néanmoins de rester optimiste - tant bien que mal, et doit essayer d'apprivoiser Damian Wayne. Ce dernier est frondeur, indiscipliné, arrogant et individualiste. Malgré son attitude tournée vers la confrontation en permanence, il finit par réaliser qu'il apprécie la compagnie de Grayson. Alfred Pennyworth, le majordome, cherche à maintenir un semblant de cohésion au sein d'une famille et d'un groupe qui ont perdu père, mentor et leader. Et de la cohésion, ils en ont bien besoin, car Morrison les oppose à des adversaires hauts en couleur : le professeur Pyg et El Flamingo sont de véritables détraqués qui valent leurs pesants d'or (le lecteur pourra être étonné par l'absence apparente d'émotion de la part de Batman devant la gravité de la blessure qu'El Flamingo a infligée à Robin). Le scénariste met également sa version du duo dynamique face à une autre bien plus violente, cynique et expéditive, qui maîtrise les techniques de communication de masse et le marketing : Red Hood et Scarlet. L'Écossais exploite cette rivalité avec tout le métier et qui est le sien, et non sans humour. La partie graphique manque sans doute d'homogénéité, les artistes ayant chacun un style qui leur est propre. Quitely, très en forme, produit un travail exceptionnel. Ses cases sont très détaillées et ses pleines ou doubles pages, saisissantes ; son sens de la composition et son utilisation de la perspective sont remarquables. Les illustrations de Tan, qui met en scène des personnages aux silhouettes musclées de son trait réaliste, sont caractérisées par un encrage parfois gras et sombre ; il n'empêche que son art cadre parfaitement à l'affrontement sauvage entre les deux duos de justiciers et El Flamingo. Des trois, le style graphique de Stewart est certainement celui qui convient le moins à l'univers de Batman, mais le découpage séquentiel du combat entre Batman, Batwoman, et le zombie est véritablement impressionnant.
La traduction est signée Alex Nikolavitch. Hélas, son texte contient plusieurs coquilles ou fautes. La relecture n'a pas été assurée ; c'est regrettable. Côté éditorial, des bonus aident à s'y retrouver dans les enchevêtrements de tous ces événements.
Morrison conçoit une trilogie d'arcs aussi passionnants que différents. Dommage, sans doute, que Quitely n'ait pas dessiné la totalité des aventures. Il est curieux que l'éditeur DC Comics ait attendu ces récits pour lancer une série "Batman and Robin".
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Je garde un bon souvenir de ces épisodes, mais en relisant mon propre commentaire, je me rends compte que j'avais le même avis que toi sur la prestation de Cameron Stewart. Par curiosité, quelles sont les références indiquées dans les bonus ?
RépondreSupprimerDans les bonus, tu as :
Supprimer- Une bio courte de chaque artiste ;
- Une explication de chaque couverture, par Morrison ;
- Une explication sur l'élaboration du logo de la série ;
- Des recherches pour le costume de Batman, la Bat-Mobile, le professeur Pyg, Sexton, Red Hood et Scarlet ;
- Quatre pages sur les super-vilains britanniques ;
- Quelques croquis et autres esquisses.
Merci beaucoup, c'est très détaillé.
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