"Dans les bas-fonds" est un album de plus de cent trente planches, sorti en octobre 2012 dans la collection DC Signatures d'Urban Comics. C'est le second des quatre volumes de la quasi-intégrale de la période d'Ed Brubaker sur le personnage de Catwoman. Il comprend les #5-10 de la série "Catwoman" (mai à octobre 2002).
Brubaker écrit les scénarios de tous les épisodes. Les dessins sont réalisés par Brad Rader, surtout connu pour son travail dans le domaine de l'animation. Cameron Stewart et Rick Burchett se partagent le rôle d'encreur. Lee Loughridge ou Matt Hollingsworth (avec Giulia Brusco pour une partie) signent les mises en couleurs.
À l'issue du tome précédent, Catwoman met le tueur de prostituées hors de combat. Elle embauche Holly pour être ses yeux et oreilles dans la rue. Elle fait un don à la clinique du Dr Thompkins.
Dexter Garcia, un revendeur de drogue, passe un sale moment dans la salle d'interrogatoire d'un commissariat de Gotham City. Son poignet droit est menotté à la table. Un flic lui ordonne de répéter sa version des faits. Garcia étant un brin exaspéré, le policier le frappe avec un magazine roulé. D'un geste, il menace le malfrat de continuer, mais celui-ci se dit prêt à coopérer. Par l'interphone, l'enquêteur demande par quoi il doit démarrer. Derrière le miroir sans tain, deux hommes observent dans l'ombre. L'un d'eux ordonne que Garcia commence son histoire par le début.
Gotham City, dix jours plus tôt, la nuit. Un plongeon, elle plante les lames de ses bottes dans la façade du bâtiment à l'endroit choisi, ouvre la fermeture de la fenêtre avec un aimant, et ça y est : retenue par un harnais et une corde, Catwoman entre dans une chambre d'hôpital. Sur le lit repose un jeune garçon inconscient : Brendan. Catwoman ne peut que pousser un soupir de regret ; l'adolescent est donc passé à l'acte. Elle se remémore sa première rencontre avec lui lorsqu'Holly Robinson le lui avait présenté et le potentiel qu'elle avait immédiatement décelé en lui...
Gotham City, dix jours plus tôt, la nuit. Un plongeon, elle plante les lames de ses bottes dans la façade du bâtiment à l'endroit choisi, ouvre la fermeture de la fenêtre avec un aimant, et ça y est : retenue par un harnais et une corde, Catwoman entre dans une chambre d'hôpital. Sur le lit repose un jeune garçon inconscient : Brendan. Catwoman ne peut que pousser un soupir de regret ; l'adolescent est donc passé à l'acte. Elle se remémore sa première rencontre avec lui lorsqu'Holly Robinson le lui avait présenté et le potentiel qu'elle avait immédiatement décelé en lui...
La lecture du premier tome n'est pas indispensable. Les histoires de ce second tome sont pleines d'énergie, bien ficelées (seule la scène de la fusillade dans le bureau de Slam Bradley pâtit d'une pincée d'invraisemblance) et dynamiques. Brubaker maîtrise son sujet et surprend le lecteur avec des dénouements inattendus (la chute de la première partie, ou le coup de la valise de diamants). L'auteur, qui là encore privilégie une atmosphère de polar urbain qui n'a rien à voir avec les super-héros, y aborde de nombreux thèmes, sociaux ou en rapport avec les valeurs personnelles : entre autres, la dépendance à la drogue, la vie dans la rue, la marginalité, toutes trois dépeintes avec une approche quasiment naturaliste, le respect de la parole donnée, et le paiement de ses dettes. Le
scénariste ne sombre pour autant ni dans la violence gratuite ni dans le "noir, c'est noir", car
l'humour est présent tout au long du recueil. Les seconds rôles (Holly Robinson, la jeune
amie de Selina, le détective privé Slam Bradley, l'inspecteur Crispus Allen, Karon, la petite copine d'Holly, sans parler de cette belle brochette de flics ripoux) sont réussis et bien exploités : ils ne se contentent pas de faire de la
figuration et font partie intégrante de l'histoire. La trame n'est pas systématiquement linéaire, et Brubaker empile les lignes temporelles comme des poupées gigognes, surtout dans le premier chapitre. Les dessins de Rader sont très satisfaisants. L'artiste possède un style graphique net, arrondi et harmonieux, avec un encrage léger qui donne un résultat lisse et clair ; les influences de l'univers de l'animation sont perceptibles. Le découpage, d'une rare limpidité, est cinématographique (parfois en gaufrier, avec jusqu'à douze vignettes par planche). Les cases sont sans surcharge, sobres, presque minimalistes. Les détails d'arrière-plan sont souvent simplifiés à l'extrême. L'illustrateur retranscrit ici un langage corporel travaillé (voir la scène de l'East Side Diner, avec le détective Farrucci, par exemple). Les contrastes entre ombre et lumière sont remarquables.
Thomas Davier remplace Doug Headline à la traduction. La qualité du texte a été significativement améliorée après la déconvenue du premier tome. Les encarts des monologues d'Holly sont difficiles à décrypter ; la taille des lettres est trop petite.
Thomas Davier remplace Doug Headline à la traduction. La qualité du texte a été significativement améliorée après la déconvenue du premier tome. Les encarts des monologues d'Holly sont difficiles à décrypter ; la taille des lettres est trop petite.
"Dans les bas-fonds" est un album qui procure un indéniable plaisir de lecture ; une intrigue captivante, riche en rebondissements, des protagonistes développés, travaillés, et une partie graphique réussie viennent confirmer la qualité de la série.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Mais... c'est qu'un tel commentaire est des plus alléchants, vil tentateur. C'est étonnant qu'Urban n'ait pas publié l'intégralité des épisodes écrits par Brubaker, soit jusqu'au numéro 37.
RépondreSupprimerJe sais que tu n'avais pas accroché aux premiers épisodes de cette série.
SupprimerIl manque une dizaine d'épisodes en tout (je n'inclus pas ceux de "War Games").
J'aurais pu pousser jusqu'à cinq étoiles, mais quatre me paraît raisonnable, sans doute parce qu'il est trop difficile de passer après Darwyn Cooke.