"La Galère noire" est le quatrième tome de la série "Thorgal". Il est sorti aux éditions Le Lombard en mai 1982. Les événements qui s'y déroulent font suite à l'album indépendant "Les Trois Veillards du Pays d'Aran". "La Galère noire" est le premier volume du "Cycle de "Brek Zarith", le second de la saga.
Le scénario a été écrit par Jean Van Hamme, qui restera le scénariste de la série jusqu'en 2007, date à laquelle il s'est retiré. La couverture, les dessins, l'encrage ainsi que la mise en couleurs ont été réalisés par Grzegorz Rosiński, toujours dessinateur de la série. Cet album compte quarante-six planches.
Dans le tome précédent, Thorgal et Aaricia, mariés, quittent leur village du Northland. Ils arrivent au Pays d'Aran et y rencontrent le lutin Jadawin, qui les invite à la fête de son village. L'endroit est étrange. Aaricia y remporte une épreuve et est aussitôt proclamée reine de la contrée. Devant un Thorgal abasourdi, les Bienveillants, les seigneurs locaux, organisent un tournoi dont l'enjeu est la main de la reine. Leur objectif est d'en manipuler le vainqueur et de l'envoyer remonter le temps chercher un breuvage leur permettant de rester jeunes un siècle de plus. Thorgal, qui participe à l'épreuve incognito, les punit comme il se doit et quitte, avec Aaricia, ce sinistre endroit.
C'est le temps des moissons. Thorgal et villageois qui les ont accueillis, lui et Aaricia, chargent les gerbes de blé sur les chariots. Caleb, l'un d'entre eux, se félicite de l'aide que Thorgal leur apporte. Ce dernier avoue, en retour, avoir pris goût à cette vie. De retour au village, Shaniah, la fille de Caleb, se précipite vers Thorgal et lui propose de l'aider à nettoyer sa monture. Son père, un peu brusquement, envoie sa fille vaquer à d'autres occupations. Les deux hommes vont examiner les préparatifs de la fête des moissons. Aaricia, enceinte, participe aux travaux de cuisine. Le couple se réjouit d'un bonheur sans nuage. Le soir, les festivités entamées, Thorgal ressent le besoin de prendre l'air. Il lance sa monture au galop sur les plages proches du village, goûtant pleinement ce moment privilégié de liberté et de quiétude. Alors qu'il ralentit l'allure et songe à rentrer au hameau, Shaniah, qui était là, le hèle. Avide de nouveaux horizons et énamourée de Thorgal, elle a décidé de quitter le village et veut que le mari d'Aaricia parte avec elle. Ce dernier ne la prend pas au sérieux. Furieuse, l'adolescente tient des propos peu amènes à l'égard de l'épouse de Thorgal, qui fait cesser la crise par une gifle appuyée. Shaniah restant à terre, il se rapproche d'elle, lorsqu'elle lui jette une poignée de sable aux yeux, s'empare du cheval et file au galop. Plus loin, un homme la surprend, la fait chuter, l'épargne, bien qu'elle ait vu son visage et, à son tour, fuit sur le cheval de Thorgal...
Thorgal, où qu'il aille, se voit refuser le repos pour passer d'une tragédie à l'autre. Il est ici l'objet du désir de Shaniah, une adolescente. Thorgal, en la repoussant, va faire germer une rancœur vengeresse dans le cœur de la très jeune femme, qui ignore que ses actes vont semer la destruction. Suite aux mensonges de Shaniah, Thorgal tombe entre les mains du prince Véronar, un être obèse, décadent et violent ; Véronar, un être que l'exercice du pouvoir a corrompu, affiche une autorité brutale et sadique. Cette réflexion sur la nature du pouvoir sera d'ailleurs très présente dans le troisième et dernier tome du cycle, "La Chute de Brek Zarith". Le scénario de "La Galère noire" est dénué de fantastique et se conclut par un drame funeste et un duel digne d'un western (avec arc contre arbalète) entre le justicier et son ennemi dans un village désert. Deux légers reproches à l'intrigue de Van Hamme. Le premier est la gestion du temps ; Ewing recrute ses mercenaires et accomplit sa sinistre besogne en un laps de temps très (trop) court (le temps que l'abordage se termine et que Thorgal retourne à terre). L'autre est la présence - décidément bien providentielle - de la flotte de drakkars de Jorund-le-Taureau, qui intervient ici tel un deus ex machina.
L'histoire, bien que traitée sur un mode réaliste, permet au talent de Rosiński de briller. Notons, entre autres, la scène du galop nocturne ainsi que les planches, presque sonores, des bancs de galériens. Et, toujours, ces contrastes entre ombre et lumière.
"La Galère noire" ouvre ce second cycle de façon satisfaisante. L'intrigue offre à Thorgal un court répit avant le retour de la tragédie. Le héros n'en est qu'au début de ses peines. La suite est contée dans l'album suivant, "Au-delà des ombres" (août 1983).
Mon verdict : ★★★★☆
Dans le tome précédent, Thorgal et Aaricia, mariés, quittent leur village du Northland. Ils arrivent au Pays d'Aran et y rencontrent le lutin Jadawin, qui les invite à la fête de son village. L'endroit est étrange. Aaricia y remporte une épreuve et est aussitôt proclamée reine de la contrée. Devant un Thorgal abasourdi, les Bienveillants, les seigneurs locaux, organisent un tournoi dont l'enjeu est la main de la reine. Leur objectif est d'en manipuler le vainqueur et de l'envoyer remonter le temps chercher un breuvage leur permettant de rester jeunes un siècle de plus. Thorgal, qui participe à l'épreuve incognito, les punit comme il se doit et quitte, avec Aaricia, ce sinistre endroit.
C'est le temps des moissons. Thorgal et villageois qui les ont accueillis, lui et Aaricia, chargent les gerbes de blé sur les chariots. Caleb, l'un d'entre eux, se félicite de l'aide que Thorgal leur apporte. Ce dernier avoue, en retour, avoir pris goût à cette vie. De retour au village, Shaniah, la fille de Caleb, se précipite vers Thorgal et lui propose de l'aider à nettoyer sa monture. Son père, un peu brusquement, envoie sa fille vaquer à d'autres occupations. Les deux hommes vont examiner les préparatifs de la fête des moissons. Aaricia, enceinte, participe aux travaux de cuisine. Le couple se réjouit d'un bonheur sans nuage. Le soir, les festivités entamées, Thorgal ressent le besoin de prendre l'air. Il lance sa monture au galop sur les plages proches du village, goûtant pleinement ce moment privilégié de liberté et de quiétude. Alors qu'il ralentit l'allure et songe à rentrer au hameau, Shaniah, qui était là, le hèle. Avide de nouveaux horizons et énamourée de Thorgal, elle a décidé de quitter le village et veut que le mari d'Aaricia parte avec elle. Ce dernier ne la prend pas au sérieux. Furieuse, l'adolescente tient des propos peu amènes à l'égard de l'épouse de Thorgal, qui fait cesser la crise par une gifle appuyée. Shaniah restant à terre, il se rapproche d'elle, lorsqu'elle lui jette une poignée de sable aux yeux, s'empare du cheval et file au galop. Plus loin, un homme la surprend, la fait chuter, l'épargne, bien qu'elle ait vu son visage et, à son tour, fuit sur le cheval de Thorgal...
Thorgal, où qu'il aille, se voit refuser le repos pour passer d'une tragédie à l'autre. Il est ici l'objet du désir de Shaniah, une adolescente. Thorgal, en la repoussant, va faire germer une rancœur vengeresse dans le cœur de la très jeune femme, qui ignore que ses actes vont semer la destruction. Suite aux mensonges de Shaniah, Thorgal tombe entre les mains du prince Véronar, un être obèse, décadent et violent ; Véronar, un être que l'exercice du pouvoir a corrompu, affiche une autorité brutale et sadique. Cette réflexion sur la nature du pouvoir sera d'ailleurs très présente dans le troisième et dernier tome du cycle, "La Chute de Brek Zarith". Le scénario de "La Galère noire" est dénué de fantastique et se conclut par un drame funeste et un duel digne d'un western (avec arc contre arbalète) entre le justicier et son ennemi dans un village désert. Deux légers reproches à l'intrigue de Van Hamme. Le premier est la gestion du temps ; Ewing recrute ses mercenaires et accomplit sa sinistre besogne en un laps de temps très (trop) court (le temps que l'abordage se termine et que Thorgal retourne à terre). L'autre est la présence - décidément bien providentielle - de la flotte de drakkars de Jorund-le-Taureau, qui intervient ici tel un deus ex machina.
L'histoire, bien que traitée sur un mode réaliste, permet au talent de Rosiński de briller. Notons, entre autres, la scène du galop nocturne ainsi que les planches, presque sonores, des bancs de galériens. Et, toujours, ces contrastes entre ombre et lumière.
"La Galère noire" ouvre ce second cycle de façon satisfaisante. L'intrigue offre à Thorgal un court répit avant le retour de la tragédie. Le héros n'en est qu'au début de ses peines. La suite est contée dans l'album suivant, "Au-delà des ombres" (août 1983).
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Paru en 1982 : quarante ans déjà !
RépondreSupprimerThorgal, où qu'il aille, se voit refuser le repos pour passer d'une tragédie à l'autre : c'est le principe du héros d'aventure.
Aaricia, enceinte : j'oublie parfois que cette série faisait réellement évoluer ses personnages, et ce dès le tout début des années 1980.
Les remarques sur les dessins expliquent bien ce qu'ils ont de spécifiques et d'attractifs.
Le héros d'aventure - Avec le recul, il me semble évident que "Thorgal" est une très belle variation - consciente - sur le thème de "L'Odyssée", avec un fil conducteur différente, bien sûr, mais avec toute l'imagination et la variété qui la caractérise.
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