mercredi 15 avril 2015

Green Arrow : "Carquois" (tome 2) (SEMIC ; novembre 2002)

En 2002, les éditions SEMIC ont publié "Carquois", un diptyque consacré au retour de Green Arrow. En VO, cette histoire a été publiée entre avril 2001 et janvier 2002, en dix numéros, sous le titre "Quiver".
Olivier Queen trouve la mort dans les numéros 100-101 (1995) de sa propre série. Son corps est désintégré par une bombe qu'il actionne lui-même afin d'éviter qu'elle ne soit lâchée sur Metropolis. Son fils, Connor Hawke, va endosser le costume de l'Archer d'Émeraude en mémoire de son père, mais ce nouveau Green Arrow ne rencontrera pas les faveurs du public et DC Comics décident donc de mettre en scène le retour d'Oliver Queen, objet de ce récit.
Ce second tome, qui compte cent dix planches comprend les cinq derniers chapitres. L'équipe artistique n'a pas changé : le scénario a été écrit par Kevin Smith, les illustrations ont été réalisées par Phil Hester, encrées par Ande Parks et mises en couleur par Guy Major. La couverture est de Matt Wagner.

Green Arrow et Batman sont aux prises avec Etrigan. Celui-ci semble surtout en vouloir à Green Arrow et fait, lors de ses tirades, référence à une mission d'une importance capitale qui lui aurait été confiée par l'Enfer, ajoutant qu'Oliver Queen, pensant être l'archer, n'est en réalité que le carquois. Green Arrow finit par le mettre hors d'état de nuire et Batman lui ordonne à Etrigan de redevenir Jason Blood. Blood explique alors aux deux héros qu'Etrigan était à la recherche d'un creux. Alors qu'il propose aux deux hommes de l'accompagner chez lui pour tout leur en expliquer, Roy Harper, alias Arsenal et Dinah Lance, alias Black Canary, arrivent sur les lieux. Queen est surpris de voir son pupille devenu adulte et est ravi de retrouver le grand amour de sa vie, Dinah Lance. Blood, pressé, demande à examiner Oliver Queen et l'équipe se met en route.
À Star City, Stanley Dover gare sa voiture. Sur le point d'en ouvrir le coffre, il est surpris par Mia Dearden, qui lui annonce qu'Arsenal et Black Canary sont à la recherche d'Oliver Queen. Dover est circonspect ; il pense que revoir deux personnes importantes de son ancienne vie pourrait causer un choc à Oliver.
Pendant ce temps, dans le jet des Jeunes Titans, Dinah tente de faire remonter certains souvenirs à la mémoire d'Oliver, mais sans succès. Toujours blessée par l'attitude frivole que Queen a eue dans le passé, elle devient plus distante.
À leur arrivée, Blood et Oliver Queen s'isolent. Blood demande à Queen de se placer au centre d'un pentagramme qu'il trace au sol avec du sang. Priant Queen de rester au centre du cercle, il commence son incantation. Blood va ouvrir les portes de l'Enfer...

Ce second tome, dans une veine très fantastique, est également très bon. Les intrigues se multiplient : démonisme, mysticisme, occultisme, meurtres en série ou recherche de la vie éternelle ; le scénario part dans tous les sens mais reste captivant, et Smith a suffisamment de métier pour en maintenir la cohérence. Le ton reste très adulte (il y a, comme dans le tome précédent, beaucoup de références sexuelles) et l'humour est toujours présent.
Le style graphique de Hester se rapproche plus du cartoon que du réalisme. Ses illustrations sont dynamiques et lisibles, mais l'encrage de Parks est gras et sombre, et les couleurs de Major semblent ternes et manquent de contrastes.

L'éditeur aurait pu insérer les couvertures des numéros VO au début de chaque chapitre mais ne l'a pas fait ; cela aurait pourtant permis d'aérer la lecture.
Alex Nikolavitch nous livre une traduction avec un vrai travail sur les mots. Mais plusieurs termes ("crisis", "speed force") n'ont pas été traduits. Le texte comporte une faute d'orthographe, une de français et la ponctuation manque à plusieurs endroits.

DC Comics, après le passage de Mike Grell sur le titre, n'avaient pas réussi à faire évoluer Olivier Queen, ce personnage particulièrement attachant et haut en couleur. Cinq années plus tard, Smith le ramène sur le devant la scène dans un scénario fantastique et rocambolesque, qui s'adresse peut-être, en premier lieu, aux lecteurs qui ont une bonne connaissance de la continuité de DC Comics (ou qui ont lu "Final Night").

Mon verdict : ★★★★☆

Barbuz
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4 commentaires:

  1. Plus personne ne dessine comme Phil Hester aujourd'hui - Je n'avais pas trouvé que Phil Hester avait tellement évolué pour Shipwreck (2016-2018) de Warren Ellis. Je viens d'entamer la lecture de la série Invincible de Robert Kirkman et je retrouve des caractéristiques similaires dans le dessin de Ryan Ottley qui est maintenant le dessinateur semi-régulier de la série Amazing Spider-Man de Nick Spencer.

    J'ai bien aimé cette deuxième moitié du récit, la manière dont au travers de son héros Kevin Smith fait le constat de ce que sont devenus les superhéros depuis son absence, avant 1985 dans la réalité. Le récit devient une comparaison entre la notion de superhéros datant de 2 époques différentes. Par la bouche d'Oliver Queen, le scénariste décoche des piques sur le caractère artificiel de certains aspects de la maturité des superhéros des années 2000.

    Je suis surpris que Semic n'ait pas publié la fin des épisodes écrits par Kevin Smith.

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    1. Je ne sais pas non plus pourquoi Semic n'a pas publié la suite. À mon avis, il est probable que l'éditeur ait voulu se limiter à cet arc-là, "Quiver", qui mettait en scène le retour de Green Arrow, sans vouloir nécessairement aller plus loin. Semic, d'ailleurs, fonctionnait par arc, pas par série.
      La politique d'Urban Comics, à l'égard du personnage, est curieuse : aucune anthologie, rien que du très récent, comme les "New 52" et le "Rebirth", et le "Year One" comme introduction (je ne compte pas les épisodes avec Green Lantern). Mais "Quiver" pourrait être réédité, et - tu vas dire que je me répète - j'espère que le travail de Mike Grell sera un jour proposé aux lecteurs de VF.

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  2. Merci pour ces explications sur la politique éditoriale de Semic : j'avais déjà basculé en VO et je n'ai jamais acheté un de leurs magazines. Je te confirme que l'intégralité des épisodes écrits par Mike Grell ont été réédités récemment en VO. Il ne manque à l'appel que la minisérie consacrée à Shado: Song of the dragon, par Grell, Michael Davis Lawrence et Gray Morrow.

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    1. Merci pour ces informations.
      Peut-être Urban Comics s'inspireront-ils de cette réédition ?

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