"Superman for All Seasons" est un diptyque sorti chez SEMIC en 2001 (en VO, il s'agit d'une mini-série en quatre parties, une pour chaque saison, publiée entre juillet et octobre 1998). Ce premier tome, qui date de juillet 2001, comprend les deux premières parties, le printemps et l'été. Curieusement, SEMIC n'ont pas traduit le titre de la VO pour leur édition. Panini Comics rééditeront cette histoire en octobre 2009 en un seul tome intitulé "Les Saisons de Superman".
"Superman for All Seasons" a été entièrement écrit par Jeph Loeb et illustré par Tim Sale ; la mise en couleur a été réalisée par le Danois Bjarne Hansen.
Jonathan Kent laisse libre cours à ses réflexions au sujet de Clark, son fils adoptif. C'est avec nostalgie qu'il se remémore ces moments privilégiés où Clark n'était encore que son fils. Il se souvient de ce jour où un nourrisson est arrivé dans une fusée qui s'est écrasée dans son champ et comment leur vie a changé.
C'est avec amertume qu'il revit l'instant où il a compris que son fils changeait. C'est un après-midi de printemps. Clark est encore lycéen. Alors que Jonathan peine à retirer une grosse pierre de son champ, Clark, venu aider son père adoptif et, pensant bien faire, soulève le rocher avec une facilité déconcertante. Son père, réalisant brusquement qu'une page vient de se tourner définitivement, ne dit rien.
Le même soir, alors que Clark s'est retiré dans sa chambre, Jonathan se confie à Martha. Il lui avoue qu'il craint l'étendue des pouvoirs de leur fils. Son épouse lui demande de garder la foi. Le couple de fermiers ignore que leur fils adoptif, du haut de sa chambre, n'a rien perdu de leur conversation grâce à sa super-ouïe.
Un après-midi, Clark réalise soudainement qu'il a oublié son rendez-vous chez le coiffeur. Il s'y rend immédiatement. Mais au premier coup de ciseaux, ceux-ci se brisent sur sa tignasse. Sentant la panique monter en lui, Clark s'enfuit et rentre chez lui afin de reprendre ses esprits. Martha s'inquiétant, Jonathan va retrouver son fils et lui offrir le réconfort d'un père.
Quelques jours plus tard, une tornade frappe Smallville. Clark intervient pour sauver la vie de Morris Klugh. Il file ensuite vers la ferme de ses parents et constate avec soulagement qu'ils sont sains et saufs. Après avoir constaté l'étendue des dégâts en ville, il affirme à ses parents qu'il aurait pu en faire plus. Son père comprend alors que cette réflexion va continuer à tenailler son fils...
Loeb nous conte comment Clark Kent prend conscience de l'étendue de ses pouvoirs et devient Superman. C'est une histoire de liens familiaux qui restent solides même après que le fils prodigue a quitté le domicile familial pour la métropole. Clark Kent, devenu un homme, va partir de Smallville pour Metropolis au grand désarroi de son père, qui espère avoir été à la hauteur dans l'éducation de son fils. Clark va être embauché au Daily Planet, va tomber amoureux de Lois Lane, rencontrer Jimmy Olsen, et Superman ne va pas tarder à être confronté à Lex Luthor.
Le Superman de Loeb est un être profondément bon, façonné par les leçons d'humanisme de son père et l'éducation provinciale et rurale des Kent ; ce Superman-là est naïf au sens littéraire du terme, c'est-à-dire naturel, sincère et spontané.
Les illustrations de Sale sont excellentes dans la première partie, qui se passe principalement au Kansas. La campagne semble l'avoir davantage inspiré que la ville ; malgré quelques perspectives vertigineuses, le contraste entre environnements rural et urbain aurait peut-être pu être davantage prononcé. Le travail de l'artiste bénéficie des superbes couleurs de Hansen.
Dans l'ensemble, la traduction d'Alex Nikolavitch est bonne, bien qu'elle soit peut-être perfectible à un ou deux endroits. Le texte comporte une faute de conjugaison.
Ce premier tome, très satisfaisant, annonce une autre réussite du tandem Loeb - Sale. La première partie parvient toujours à faire revenir un sentiment de tendresse empreint de nostalgie au fil des relectures.
Mon verdict : ★★★★☆
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J'avais été enthousiasmé par ce récit, sans aucune retenue. Comme toi, j'avais beaucoup apprécié le portrait de Clark Kent.
RépondreSupprimerLoeb a l’art et la manière pour faire apparaître les doutes de Clark, le prix à payer pour être Superman, ce qu’il abandonne derrière lui, et encore plus émouvant les limites contre lesquelles il se heurte. Sans une once de niaiserie ou de scène tire-larme, Loeb emmène le lecteur à la rencontre d’un jeune homme fragile et attendrissant, trouvant du réconfort auprès de ses parents.
http://www.brucetringale.com/un-bijou-de-sensibilite-et-de-nuances/
Je conserve précieusement mon édition Semic. J'avais fait l'impasse sur la réédition Panini Comics par peur d'une traduction trop mauvaise. Je viens de vérifier : je m'étonne de voir - sauf erreur de ma part - que cette histoire n'a pas encore été rééditée par Urban Comics.
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