"La Blanche Morte" est le premier des sept tomes de la série des "Sept Vies de l'Épervier", créée et réalisée par le scénariste Patrick Cothias et le dessinateur André Juillard. "Les Sept Vies de l'Épervier" est la première série d'un cycle bien plus vaste dont elle porte également le nom.
Cothias a écrit la totalité du cycle, qui, outre "Les Sept Vies de l'Épervier", comprend aussi les séries "Masquerouge", "Cœur Brûlé", "Le Masque de fer", "Ninon secrète", "Le Fou du roy", "Plume aux vents", "Le Chevalier, la Mort et le Diable" et "Les Tentations de Navarre". De toutes les séries du cycle, Juillard a illustré "Les Sept Vies de l'Épervier", les trois premiers tomes de "Masquerouge" et "Plume aux vents".
France, 27 septembre 1601. Dans les forêts enneigées d'Auvergne, une femme, enceinte, tente d'échapper à son mari et ses hommes. Elle ne voit pas qu'elle pose les pieds sur la trop fine couche de glace qui recouvre l'étang qu'elle traverse et tombe à l'eau. Elle parvient à en sortir, mais les contractions s'accélèrent et se font de plus en plus fortes. Lorsque son mari, le baron Yvon de Troïl, la retrouve quelques heures plus tard, Blanche de Troïl est morte de froid après avoir donné naissance à une fille. Alors que les hommes du baron protègent l'enfant du froid et recouvrent le corps de la morte, le frère d'Yvon, Gabriel, intervient pour avouer sa culpabilité - mais sans en dire davantage. Yvon, dans un accès de rage, le bannit du domaine familial après l'avoir menacé de son épée.
Le même jour naît le futur Louis XIII. Des messagers quittent le château de Fontainebleau pour répandre la nouvelle dans tout le royaume. L'un d'eux croise une étrange vieille femme en guenilles, apparemment aveugle (ses yeux n'ont ni iris, ni pupille), accompagnée d'un bouc et un hibou perché sur l'épaule. Le cavalier parti, elle ironise sur la nouvelle et prédit que l'enfant né en Auvergne portera l'étendard des désespérés et miséreux.
Plus tard, Gabriel de Troïl, la mine sombre, erre à cheval vers un but inconnu. Il croise cette décidément bien étrange vieille femme, qui s'enquiert de lui. Il lui répond qu'il n'a pas d'avenir et qu'il n'a plus goût à rien. La femme lui rétorque qu'il doit donner sa vie pour une cause et, dans une scène de cauchemar où elle prend l'apparence du Malin puis celle de la Faucheuse, elle montre son avenir à Gabriel de Troïl.
Huit années plus tard, en Auvergne, le comte de Bruantfou, voisin d'Yvon de Troïl, assiste à la messe. Le sermon du curé est interrompu par un étrange personnage masqué qui monte en chaire et tient un prêche dans lequel il remet en question l'ordre établi...
"La Blanche Morte" marque le début d'une grande fresque de bande dessinée historique dans laquelle Cothias va mettre en parallèle les destins de deux enfants nés le même jour - destins qui vont finir par se croiser. L'auteur dépeint une France dans laquelle le sentiment d'injustice sociale se fait de plus en plus pesant, bien que le siècle des Lumières soit encore loin. Un lecteur critique pourrait reprocher à l'auteur un manichéisme social réducteur (les "méchants nobles", le "clergé corrompu" et les "pauvres gueux"), mais il est indéniable que cette vision des choses ait un fond de vérité ; d'ailleurs, si les premiers se comportent souvent comme des personnages odieux, méprisants, voire sadiques, les seconds ne sont pas forcément vus avec davantage d'indulgence.
La jeune héroïne, Ariane de Troïl, est immédiatement attachante, bien que sa maturité, pour une enfant de neuf ans, pourra sembler particulièrement exceptionnelle (le même commentaire s'appliquant au dauphin). Cothias développe tous ses personnages et son travail sur les dialogues et le vocabulaire est brillant (bien que la ponctuation du texte soit parfois aléatoire).
Les planches de Juillard sont d'une qualité et d'une régularité exemplaires : les paysages, les visages, les fonds de cases, les proportions et les perspectives... Tout cela est soigné et détaillé, et l'action est d'une lisibilité remarquable.
France, 27 septembre 1601. Dans les forêts enneigées d'Auvergne, une femme, enceinte, tente d'échapper à son mari et ses hommes. Elle ne voit pas qu'elle pose les pieds sur la trop fine couche de glace qui recouvre l'étang qu'elle traverse et tombe à l'eau. Elle parvient à en sortir, mais les contractions s'accélèrent et se font de plus en plus fortes. Lorsque son mari, le baron Yvon de Troïl, la retrouve quelques heures plus tard, Blanche de Troïl est morte de froid après avoir donné naissance à une fille. Alors que les hommes du baron protègent l'enfant du froid et recouvrent le corps de la morte, le frère d'Yvon, Gabriel, intervient pour avouer sa culpabilité - mais sans en dire davantage. Yvon, dans un accès de rage, le bannit du domaine familial après l'avoir menacé de son épée.
Le même jour naît le futur Louis XIII. Des messagers quittent le château de Fontainebleau pour répandre la nouvelle dans tout le royaume. L'un d'eux croise une étrange vieille femme en guenilles, apparemment aveugle (ses yeux n'ont ni iris, ni pupille), accompagnée d'un bouc et un hibou perché sur l'épaule. Le cavalier parti, elle ironise sur la nouvelle et prédit que l'enfant né en Auvergne portera l'étendard des désespérés et miséreux.
Plus tard, Gabriel de Troïl, la mine sombre, erre à cheval vers un but inconnu. Il croise cette décidément bien étrange vieille femme, qui s'enquiert de lui. Il lui répond qu'il n'a pas d'avenir et qu'il n'a plus goût à rien. La femme lui rétorque qu'il doit donner sa vie pour une cause et, dans une scène de cauchemar où elle prend l'apparence du Malin puis celle de la Faucheuse, elle montre son avenir à Gabriel de Troïl.
Huit années plus tard, en Auvergne, le comte de Bruantfou, voisin d'Yvon de Troïl, assiste à la messe. Le sermon du curé est interrompu par un étrange personnage masqué qui monte en chaire et tient un prêche dans lequel il remet en question l'ordre établi...
"La Blanche Morte" marque le début d'une grande fresque de bande dessinée historique dans laquelle Cothias va mettre en parallèle les destins de deux enfants nés le même jour - destins qui vont finir par se croiser. L'auteur dépeint une France dans laquelle le sentiment d'injustice sociale se fait de plus en plus pesant, bien que le siècle des Lumières soit encore loin. Un lecteur critique pourrait reprocher à l'auteur un manichéisme social réducteur (les "méchants nobles", le "clergé corrompu" et les "pauvres gueux"), mais il est indéniable que cette vision des choses ait un fond de vérité ; d'ailleurs, si les premiers se comportent souvent comme des personnages odieux, méprisants, voire sadiques, les seconds ne sont pas forcément vus avec davantage d'indulgence.
La jeune héroïne, Ariane de Troïl, est immédiatement attachante, bien que sa maturité, pour une enfant de neuf ans, pourra sembler particulièrement exceptionnelle (le même commentaire s'appliquant au dauphin). Cothias développe tous ses personnages et son travail sur les dialogues et le vocabulaire est brillant (bien que la ponctuation du texte soit parfois aléatoire).
Les planches de Juillard sont d'une qualité et d'une régularité exemplaires : les paysages, les visages, les fonds de cases, les proportions et les perspectives... Tout cela est soigné et détaillé, et l'action est d'une lisibilité remarquable.
Un savant mélange d'histoire (avec un grand "H"), de personnages hauts en couleur, de tragédies, d'humour, et de scènes de combats spectaculaires font de ce premier tome une indéniable réussite, et un classique de la bande dessinée.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
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Cycle qui comprend Les Sept Vies de l'Épervier, Masquerouge, Cœur Brûlé, Le Masque de fer, Ninon secrète, Le Fou du roy, Plume au vent, Le Chevalier, la Mort et le Diable et Les Tentations de Navarre : j'avais lu Les 7 vies de l'épervier, une partie de Masquerouge, le début de Plume aux vents. C'est vrai qu'à l'époque j'avais du mal à m'y retrouver dans l'articulation entre toutes ces séries.
RépondreSupprimerUne grande fresque de bande dessinée historique [...] un manichéisme social réducteur : quand je l'avais lu dans les années 1990, je ne prétais pas attention aux dates de parution, et j'y avais vu la rémanence d'habitude de bandes dessinées des décennies passées.
Sa maturité, pour une enfant de neuf ans, pourra sembler particulièrement exceptionnelle : plus le temps passe, plus je me rends compte qu'il me devient impossible de me souvenir de ma manière de penser des jeunes années. Je trouve que c'est très difficile pour un adulte d'écrire un enfant, encore plus quand celui-ci est promis à un destin exceptionnel.
Cette série m'avait également marqué par sa qualité et j'avais offert l'intégrale à mon fils il y a quelques années.
De toute la saga de Cothias, je n'a pas lu d'autre série que "Les Sept Vies de l'Épervier". Il y a même une suite qui est sortie assez récemment, je crois.
SupprimerTu as offert l'intégrale à ton fils ; et moi, c'est mon père qui m'a donné les sept tomes.