"Sanctuaire" est un double album en noir et blanc de soixante-quinze pages, sorti chez Rackham en avril 2004 et qui comprend deux histoires : "Sanctuaire" ("Sanctum" en VO, publié dans le "Legends of the Dark Knight #54 en novembre 1993), qui compte une vingtaine de pages et qui a donné son titre à l'album, et "Gotham à la lueur des réverbères" ("Gotham by Gaslight" en VO, février 1989), qui en compte une cinquantaine.
"Sanctuaire" a été écrit, illustré et encré par Mike Mignola. Les textes sont de Dan Raspler. "Gotham à la lueur des réverbères" a été écrit par Brian Augustyn, illustré par Mignola et encré par P. Craig Russell.
Dans "Sanctuaire", la nuit est tombée sur le cimetière de Gotham City. Lowther, un meurtrier, semble y invoquer, en pensée, un certain Drood en traçant d'étranges symboles sur un caveau. Batman, qui était sur sa piste, l'enjoint de se rendre. Lowther refuse et une lutte au corps à corps s'ensuit, lors de laquelle Batman est blessé. Le justicier, acculé sur le caveau, repousse son adversaire, qui s'empale sur les pointes de la grille du cimetière. Le couvercle du caveau s'effondre soudainement ; le Chevalier Noir tombe, s'écrase sur le cercueil que contient le caveau et perd connaissance...
"Sanctuaire" baigne dans une ambiance mélancolique et sinistre aux accents lovecraftiens. La chute conserve sa part de mystère, mais il semble que Mignola ait été en panne d'inspiration pour certains aspects de sa conclusion.
Graphiquement, l'artiste est au sommet de son art. Mais le noir et blanc retire toute une dimension à l'ambiance voulue, la couleur ayant une grande importance dans le travail de Mignola.
Mon verdict : ★★★☆☆
"Gotham à la lueur des réverbères" est un "Elseworld", une histoire
alternative de Batman en-dehors de son univers canonique. À Vienne, en 1889, Bruce Wayne, vient d'être initié aux mystères de la psyché humaine par le Dr Freud. Il est sur le point de rentrer à Gotham City. Lors de la traversée, il se confie à son journal intime. Il y évoque un projet né il y a quinze ans, pour lequel il a étudié et s'est entraîné. C'est par hasard qu'il rencontre son oncle Jacob Packer sur le transatlantique à destination des États-Unis. La présence bienvenue d'Oncle Jake lui permet d'échapper à la monotonie du voyage.
À l'arrivée à Gotham City, Alfred Pennyworth, le majordome de Wayne, est présent sur le quai pour l'emmener au manoir. Une fois chez lui, Wayne, sans prendre le temps de se poser, se dirige vers une pièce où semblent l'attendre un masque et une longue cape...
À l'arrivée à Gotham City, Alfred Pennyworth, le majordome de Wayne, est présent sur le quai pour l'emmener au manoir. Une fois chez lui, Wayne, sans prendre le temps de se poser, se dirige vers une pièce où semblent l'attendre un masque et une longue cape...
"Gotham à la lueur des réverbères" est une histoire passionnante, qui conte les débuts de Batman dans la Gotham City du XIXe siècle. Augustyn adapte brillamment les origines de Batman à la réalité du XIXe siècle, exploite avec bonheur le contexte de l'époque en multipliant les références historiques, et met le héros masqué face à son premier super-vilain, un adversaire de taille !
Les illustrations de Mignola sont l'autre réussite de cette aventure. Si le style graphique de l'artiste n'est pas encore tout à fait arrivé à sa maturité, les influences expressionnistes et le travail sur les jeux d'ombres qui le caractérisent sont déjà bien présents.
Mon verdict : ★★★★★
La traduction d'Alain David est correcte, malgré des incohérences entre tutoiement et vouvoiement et une onomatopée non traduite. Le texte, à part une ponctuation aléatoire à quelques endroits, est quasiment impeccable.
Cet album vaut surtout pour la seconde histoire, une véritable réussite. Il est regrettable que l'éditeur ait opté - par économie ou par choix éditorial - pour le noir et blanc ; si cela fonctionne à peu près sur la seconde partie, la première ne pâtit que trop de l'absence de couleur.
"Gotham à la lueur des réverbères" avait déjà été publié par Comics USA ("Appelez-moi Jack !", 1990) et a été réédité par Panini Comics en mai 2009, sous le titre "Gotham au XIXe siècle", dans un double album contenant une suite, "Le Maître du futur" ("Master of the Future" en VO, 1991).
Je ne me souviens pas avoir lu Sanctuaire. Mais vu la popularité de Mike Mignola, il y a fort à parier que DC finira par la rééditer.
RépondreSupprimerDe mon côté, j'avais trouvé que Brian Augustyn ne s'était pas foulé avec sa reconstitution assez superficielle du dix-neuvième siècle, et j'avais préféré de loin "Le maître du futur", avec des dessins plus descriptifs, et une exposition universelle plus consistante.
Je n'ai pas lu "Le Maître du futur". Mais merci du tuyau, je vais essayer de le dégoter.
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