"Extinction" est un album de près de cent cinquante pages sorti chez SEMIC en février 2005. En VO, cette histoire a été publiée sous le titre "The Final Night" en novembre 1996. Les lecteurs de VO prendront garde à ne pas confondre le titre de cette parution VF avec "Extinction", une aventure de la Ligue de Justice signée Dennis O'Neil et Tan Eng Huat, parue dans les numéros #91 à #93 de la revue "Justice League of America" entre février et avril 2004.
Cette histoire de la Ligue de Justice a été écrite par Karl Kesel. Ron Marz en écrit l'épilogue, "Parallax". Stuart Immonen illustre "The Final Night", encré par José Marzan Jr. et mis en couleur par Lee Loughridge et Patricia Mulvihill. Mike McKone dessine "Parallax", encré par Mark McKenna et mis en couleur par John Kalisz.
"Extinction" s'inscrit dans la continuité de l'univers de DC Comics : nombreuses y sont les références à la saga de "La Mort de Superman" et à "Emerald Twilight". Certaines scènes de l'histoire serviront de fondation à l'intrigue de "Carquois" ("Quiver" en VO), qui ramènera le personnage de Green Arrow sur le devant de la scène.
La planète Nouvelle Tamaran - foyer de la race extraterrestre du même nom, celle de la princesse Koriand'r, alias Starfire, a toujours été accablée par le soleil et la sécheresse, jusqu'à récemment ; lumière et chaleur ont brusquement disparu, le ciel s'est entièrement obscurci et les paysages ont été recouverts de neige. Les autorités s'inquiètent de ce changement météorologique brutal, d'autant que les soldats tamarans ont capturé un vaisseau spatial piloté par une jeune femme d'une autre planète. Les responsables, la soupçonnant d'espionnage (à l'exception de Starfire), tentent de lui soutirer des informations sans ménagement, mais, aucun ne parlant la langue de l'autre, chacun campe sur ses positions. L'étrangère mise en prison, Komand'r, reine des Tamarans, envoie une partie de la flotte installer des générateurs thermiques et l'autre partie au combat. Mais la flotte d'attaque est entièrement détruite. Furieuse, Komand'r a bien l'intention de se venger sur la prisonnière, mais Starfire parvient à libérer celle-ci. Elle la ramène à sa navette et l'escorte hors de l'espace aérien de la Nouvelle Tamaran. Dans un accès de rage, Komand'r exige que le générateur thermique soit poussé à fond et que sa puissance soit dirigée sur les canons, mais une réaction en chaîne se déclenche et la Nouvelle Tamaran explose.
Plus tard, la navette spatiale de la jeune extraterrestre libérée par Starfire arrive sur Terre, où l'attend un comité d'accueil composé de Superman, de la Légion des Super-Héros et de la police de Metropolis. Saturn Girl, grâce à ses pouvoirs télépathiques, parvient à établir la communication avec la jeune femme. Dusk - c'est son nom - est venue sur Terre prévenir ses habitants que leur monde va mourir : le Mange-Soleil arrive...
Kesel a écrit son scénario comme le script d'un film catastrophe hollywoodien. Les super-héros vont devoir faire face à une menace cosmique, maintenir un semblant d'ordre, porter secours aux plus démunis et composer avec la perte de ses pouvoirs par le plus iconique d'entre eux. Bien entendu, le salut va venir, mais pas de ceux que tout le monde attend. L'histoire est relativement cohérente, mais elle comporte de trop nombreuses digressions qui en réduisent l'impact. Le scénariste, au fil des pages, délaisse les situations catastrophiques pour permettre à certains personnages de laisser libre cours à leurs soliloques. Malgré tout cela et malgré quelques tentatives humoristiques, l'émotion est absente de cette histoire, qui pèche par manque d'ambition artistique.
Le moins que l'on puisse dire est que les illustrations d'Immonen sont très loin d'être réussies. Le dessinateur n'a pas soigné grand-chose : ni les visages, ni les postures, ni les décors, ni les fonds de case. Le résultat donne la sensation d'un véritable travail bâclé.
Dans l'absolu, la traduction de Nick Meylaender est correcte (bien que souvent littérale), mais le texte n'a pas été suffisamment relu et comprend malheureusement quelques fautes. L'éditeur a cru bon d'intégrer une préface bavarde signée Karl Kesel.
Une histoire dénuée d'émotions qui se focalise trop sur le point de vue des super-héros, un personnage inutilement sorti des limbes et des illustrations trop peu soignées font de "Extinction" un album très dispensable, malgré une idée de départ remarquable.
Mon verdict : ★★☆☆☆
Un des crossovers / events de l'époque que je n'ai pas relus. Je l'ai feuilleté i y a quelques mois par curiosité pour voir ce que faisait Stuart Immonen à l'époque, et je e retrouve bien dans ton appréciation : les illustrations n'ont pas l'air d'être soignées. C'est assez étonnant au vu du savoir-faire de cet artiste, peut-être des délais de production pas très raisonnables.
RépondreSupprimerKarl Kesel avait commencé sa carrière en tant qu'encreur, avec une approche similaire à celle de Terry Austin, en particulier sur la série Superman réalisée par John Byrne. Progressivement il est devenu un scénariste d'abord avec son épouse Kathryn (sur la série Hawk & Dove, dessinée par un petit débutant : Rob Liefeld), puis tout seul, avec souvent une approche tout public un peu naïve.
Quelques souvenirs de cet album, mais très peu ; merci mes résumés ☺ !...
SupprimerJe crois que lire cette histoire sortie de son contexte global sans avoir pu lire - et sans connaître vraiment, en dehors des quelques articles sur Internet - ce qu'il y a eu avant ne m'avait pas encouragé à rendre un verdict plus enthousiaste que celui-là. Autant la responsabilité de l'éditeur français que celle de l'équipe artistique.