En 2005, Dargaud publiaient le second des trois tomes de l'intégrale de la série "Cartland", créée par Laurence Harlé (1949-2005) et Michel Blanc-Dumont. Il comprend "La Rivière du vent" (1979), "Les Doigts du chaos" (1982) et "Silver Canyon" (1983). Les aventures de ce volume se déroulent entre 1861 et 1862. "La Rivière du vent" et "Les Doigts du chaos" comptent chacun quarante-six planches ; "Silver Canyon" en compte quarante-deux.
"La Rivière du Vent" commence au printemps 1861, dans le Wyoming. Cartland a été engagé comme guide de chasse par le comte Wilhelm von Kirchenheim et sa compagne Cecilia. Le comte fait ériger un château sur place, bien qu'il s'agisse d'une terre sacrée pour les Cheyennes. Cartland lui expose ses craintes au sujet de la sécurité. Mais von Kirchenheim déclare qu'il veut également faire construire un barrage sur la Rivière du Vent...
Les premières pages de ce scénario sont plutôt prometteuses. La rencontre entre cultures européenne et nord-américaine s'annonce intéressante : Cartland le trappeur d'un côté, Cecilia, véritable héroïne de roman gothique, de l'autre. Mais Harlé s'embourbe dans des détours indigestes ; la captivité de Cartland chez les Cheyennes est interminable et les dialogues sont pénibles à suivre à cause des termes en langue amérindienne. Reste le talent de Blanc-Dumont ; l'artiste signe là de superbes planches et livre un remarquable travail sur chacun des personnages.
"La Rivière du Vent" commence au printemps 1861, dans le Wyoming. Cartland a été engagé comme guide de chasse par le comte Wilhelm von Kirchenheim et sa compagne Cecilia. Le comte fait ériger un château sur place, bien qu'il s'agisse d'une terre sacrée pour les Cheyennes. Cartland lui expose ses craintes au sujet de la sécurité. Mais von Kirchenheim déclare qu'il veut également faire construire un barrage sur la Rivière du Vent...
Les premières pages de ce scénario sont plutôt prometteuses. La rencontre entre cultures européenne et nord-américaine s'annonce intéressante : Cartland le trappeur d'un côté, Cecilia, véritable héroïne de roman gothique, de l'autre. Mais Harlé s'embourbe dans des détours indigestes ; la captivité de Cartland chez les Cheyennes est interminable et les dialogues sont pénibles à suivre à cause des termes en langue amérindienne. Reste le talent de Blanc-Dumont ; l'artiste signe là de superbes planches et livre un remarquable travail sur chacun des personnages.
Mon verdict : ★★☆☆☆
"Les Doigts du chaos" est la suite directe de "La Rivière du Vent". Cartland a survécu à la déroute des Cheyennes face aux Crows et tente de rejoindre les sources de la Rivière du Vent. Il tombe sur un feu de camp auprès duquel est allongé un homme malade de la variole. Avant de mourir, celui-ci fait promettre à Cartland de porter deux lettres à Hemingford, l'une à un certain Ezechiel Cordwainer, l'autre aux enfants de ce dernier, mais sans que leur père l'apprenne...
Harlé écrit une incroyable histoire de vengeance diabolique, dont Cartland va être l'instrument bien malgré lui. Les éléments semés dans "La Rivière du Vent" vont se recouper, bien que cela soit secondaire par rapport à la qualité de l'intrigue des "Doigts du chaos". Le trait de Blanc-Dumont fait encore une fois des merveilles. Les physionomies qu'il a imaginées pour les personnages inventés par Harlé font mouche ; les membres de ce quatuor de fous de Dieu - tels les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse - qui ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins sont particulièrement sinistres.
Harlé écrit une incroyable histoire de vengeance diabolique, dont Cartland va être l'instrument bien malgré lui. Les éléments semés dans "La Rivière du Vent" vont se recouper, bien que cela soit secondaire par rapport à la qualité de l'intrigue des "Doigts du chaos". Le trait de Blanc-Dumont fait encore une fois des merveilles. Les physionomies qu'il a imaginées pour les personnages inventés par Harlé font mouche ; les membres de ce quatuor de fous de Dieu - tels les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse - qui ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins sont particulièrement sinistres.
Mon verdict : ★★★★☆
"Silver Canyon" se déroule lors de l'été 1862, dans le Colorado. Cartland est interrogé à Fort Bent par le colonel Drumond, qui demande au trappeur de revenir sur l'assassinat d'un certain Olsen. Cartland narre ce qu'il s'est passé depuis ce matin du 3 juillet à Santa Fe, comment les passagers d'une diligence, suite à un accident, vont se retrouver bloqués dans une ville fantôme et comment la situation va dégénérer en tuerie générale...
"Silver Canyon" se déroule lors de l'été 1862, dans le Colorado. Cartland est interrogé à Fort Bent par le colonel Drumond, qui demande au trappeur de revenir sur l'assassinat d'un certain Olsen. Cartland narre ce qu'il s'est passé depuis ce matin du 3 juillet à Santa Fe, comment les passagers d'une diligence, suite à un accident, vont se retrouver bloqués dans une ville fantôme et comment la situation va dégénérer en tuerie générale...
Harlé imagine un huis clos se déroulant dans une ville minière abandonnée. Les huit passagers d'une diligence, bloqués dans les montagnes, vont être confrontés à la chaleur de l'été du Colorado, à la soif, la faim, la suspicion et la violence. L'idée de départ est originale, mais la scénariste s'enlise dans des complications narratives qui en rendent le développement parfois sibyllin. Blanc-Dumont parvient à retranscrire l'ambiance étouffante de cette inquiétante ville tombée en ruines et vide de toute âme - ou presque. Et encore une fois : quel travail impressionnant sur la variété des visages !
Mon verdict : ★★★☆☆
L'imagination de Harlé et la surprenante créativité de ses intrigues permettent à "Cartland" de se différencier des autres séries du genre. Cependant, ses scénarios manquent parfois d'équilibre à cause de détours longuets ("La Rivière du Vent") et d'un cheminement narratif parfois compliqué ("Silver Canyon"). Le style graphique de Blanc-Dumont a atteint sa pleine maturité et les planches de l'artistes sont épatantes : notons l'abondance de détails et la richesse des cases, la variété et l'originalité des physionomies des personnages, les paysages et la lisibilité générale de l'action.
Une courte préface en début de recueil fait office de dédicace à Harlé . Il y a encore quelques fautes de français, même s'il y a un mieux par rapport au premier tome.
L'imagination de Harlé et la surprenante créativité de ses intrigues permettent à "Cartland" de se différencier des autres séries du genre. Cependant, ses scénarios manquent parfois d'équilibre à cause de détours longuets ("La Rivière du Vent") et d'un cheminement narratif parfois compliqué ("Silver Canyon"). Le style graphique de Blanc-Dumont a atteint sa pleine maturité et les planches de l'artistes sont épatantes : notons l'abondance de détails et la richesse des cases, la variété et l'originalité des physionomies des personnages, les paysages et la lisibilité générale de l'action.
Une courte préface en début de recueil fait office de dédicace à Harlé . Il y a encore quelques fautes de français, même s'il y a un mieux par rapport au premier tome.
Barbuz
L'avantage de commenter ainsi l'intégrale est que tu fais apparaître les caractéristiques d'écriture de la scénariste : créativité & détours. Je n'ai pas résisté à la curiosité d'aller consulter sa page wikipedia qui est à la fois informative et frustrante. Visiblement cette série constitue son œuvre majeure en BD ; d'un autre côté, je reste sur ma faim pour savoir pour quelle raison elle n'a pas continué dans cette profession. L'intrigue de Silver Canyon est effectivement très alléchante.
RépondreSupprimerC'est exact.
SupprimerElle est morte jeune, à cinquante-six ans ; certains sources évoquent "une longue maladie", sans autre détail (j'ai retrouvé un article du Monde qui précise qu'il s'agissait d'un cancer).
Quelques années avant sa mort, elle avait écrit un nouveau western, semble-t-il, qui devait être illustré par Michel Crespin ; le décès de celui-ci en 2001 a empêché la concrétisation de ce projet.