vendredi 27 mai 2016

Seven Soldiers of Victory (volume 1) : "Étranges Aventures" (Panini Comics ; janvier 2007)

"Seven Soldiers of Victory" est une saga composée d'un prologue, de sept mini-séries de quatre épisodes chacune et d'un épilogue. Panini Comics en ont publié une intégrale en quatre tomes dans leur collection DC Heroes entre janvier et novembre 2007. Ce premier tome (janvier 2007) comporte les numéros suivants : "Seven Soldiers of Victory" #0, "Shining Knight" #1 et 2, "Manhattan Guardian" #1 et 2, "Zatanna" #1 et 2 et "Klarion the Witch Boy" #1.
Cette saga a été conçue et écrite par Grant Morrison. Pour la partie graphique, l'Écossais s'est entouré d'artistes de premier ordre. Le prologue a été confié à J. H. Williams III, connu pour son travail sur la série "Batwoman". Simone Bianchi, plutôt familier de l'univers Marvel, illustre les pages de la "Shining Knight". Cameron Stewart illustre "Manhattan Guardian" ; il retrouvera Morrison pour "Batman & Robin" (2010) et "Batman Incorported" (2012). Ryan Sook, qui a, entre autres, réalisé "Arkham Asylum: Living Hell" avec Dan Slott, est le dessinateur de "Zatanna", et Frazer Irving, qui collaborera lui aussi avec Morrison sur "Batman & Robin" et sur "Batman Incorporated", est celui de "Klarion the Witch Boy".
"Seven Soldiers of Victory" est une œuvre complexe qui s'inscrit dans la continuité de l'univers de DC Comics ; les événements qui s'y déroulent se produisent une semaine avant ceux d'"Infinite Crisis". C'est est une saga riche en références à l'univers DC Comics qui paraîtra hermétique aux lecteurs connaissant mal cet univers.

Thomas Ludlow-Dalt se rend au Slaughter Swamp (non loin de Gotham), un inquiétant marais magique. Désorienté, il y rencontre un mystérieux groupe de sept individus qui font appel à ses services...
Les Sheedas donnent l'assaut à la cité de Camelot. Arthur est mort, mais les Chevaliers de la Table brisée, menés par Lancelot, font face. Parmi eux, le jeune Justin et Vanguard, son destrier ailé...
Jake Jordan est un ex-flic dépressif hanté par une bavure. Son couple bat de l'aile. Le père de sa fiancée trouve une annonce : le Guardian, un quotidien de Manhattan, engage un protecteur pour défendre ses valeurs...
Zatanna et d'autres héroïnes évoquent les difficultés liées à leur condition dans un "atelier pour super-héros en mal de confiance". La jolie magicienne revient sur la mort de son père puis se souvient de sa dernière confrontation avec les forces du mal...
Klarion se lamente à sa fenêtre. Il sait que le jour de sa mort, ses enfants le sortiront de sa tombe pour le faire travailler. Sa sœur Beulah le surprend en pleine rêverie et lui rappelle fermement qu'il doit être présent à la cérémonie du prédicateur Judas...

Morrison, d'emblée, surprend le lecteur comme il sait si bien le faire. L'intrigue est simple (une race maléfique veut détruire notre monde), mais ses ramifications multiples, et Morrison en répartit des éléments entre toutes ses mini-séries, la moins abordable étant certainement "Zatanna". L'auteur est friand de détails lui permettant d'ajouter une couche supplémentaire de complexité (références pointues à la continuité, jargon magique, dialogues sibyllins, bribes de celtique). Il faut décrypter chaque planche avec attention en restant concentré sur le fil conducteur.
Associer un artiste différent à chaque mini-série est original. Les pages de Williams sont peut-être les plus belles de ce tome. Bianchi est brillant, mais la frontière avec la caricature ne semble jamais très loin. Le punch de Stewart est parfait pour le Manhattan Guardian. Sook est talentueux, mais sans doute le plus classique ici. Quant à Irving, il retranscrit à merveille l'univers de fable morbide et fantastique de Klarion.

La traduction est signée Khaled Tadil. Dans l'absolu, elle est solide, mais il est dommage que le texte n'ait pas été relu, car il comporte une dizaine de boulettes : incohérences de dialogue (tutoiement-vouvoiement), fautes d'accord, de conjugaison.

Avec "Seven Soldiers of Victory", Morrison crée une saga foisonnante qui pâtit parfois de cette complexité de narration qui lui est chère. Toujours est-il que l'originalité du concept, la créativité du scénariste et le talent des dessinateurs sont indiscutables.

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Anonyme03 juin

    Étonnamment, je n'avais pas été trop déstabilisé par les questions de continuité, alors que je n'avais pas encore lu Infinite Crisis, et encore moins les "épisodes des séries mensuelles des mois précédents. J'avais été très déconcerté par la version de Camelot présentée par Morrison, et totalement sous le charme des lavis de Bianchi au point de le suivre dans sa carrière par la suite. Par contre, je n'avais rien compris à la minisérie de Mister Miracle.

    Présence

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  2. Merci Présence.
    J'imagine que nous aurons l'occasion d'en reparler.
    À bientôt.

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