"La Magicienne trahie" est le premier tome de la série "Thorgal". Il est sorti aux éditions Le Lombard en janvier 1980. Le scénario a été écrit par Jean Van Hamme, qui restera scénariste de la série jusqu'en 2007, et les dessins (ainsi que la mise en couleurs) ont été réalisés par Grzegorz Rosiński (à ce jour, il est toujours le dessinateur de la série). Cet album de quarante-six planches comporte deux histoires : "La Magicienne trahie", qui compte trente planches et qui donne donc son titre à l'album, et "Presque le paradis...", (qui en compte seize). "La Magicienne trahie" et le tome suivant, "L'Île des Mers gelées", composent le "Cycle de la Reine des Mers gelées". "Presque le paradis..." peut être considéré comme une histoire courte, indépendante du cycle et de la continuité de la série.
C'est l'hiver. La neige tombe sur les flots. Gandalf-le-Fou, le regard frénétique et un rictus cruel aux lèvres, est descendu de son drakkar et mène Thorgal Ægirsson au bout d'une chaîne. Le dos du jeune homme est lacéré de coups de fouet. Gandalf-le-Fou attache Thorgal à l'Anneau des Sacrifiés, une série d'anneaux fixés à un python rocheux où les condamnés sont abandonnés à la marée montante. Thorgal injurie le Viking ; celui-ci, piqué au vif, dégaine son épée, balafre le visage de Thorgal et regagne son navire. Tandis que Thorgal, au bord du désespoir, jure de le tuer, Gandalf-le-Fou ordonne le départ. Il reproche à sa fille, Aaricia, ligotée au mât du bateau, d'être tombée amoureuse de Thorgal et l'oblige à observer, de loin, son malheureux amant enchaîné. Thorgal tire sur la chaîne jusqu'à en avoir les poignets en sang et implore Odin, mais rien n'y fait, jusqu'à ce qu'une étrange femme, à la chevelure de feu, portant bandeau sur l'œil et accompagnée d'un loup arrive sur les lieux. Elle propose à Thorgal de le libérer, mais celui-ci devra se mettre à son service pendant une période d'un an. Le scalde, comprenant qu'il n'y a aucune autre issue, accepte...
Van Hamme et Rosiński créent Thorgal en 1977. À l'époque, Van Hamme, âgé de près de quarante ans, est déjà un scénariste qui a du métier. "Thorgal" est cependant sa première grande création. D'emblée, tous les ingrédients du succès sont mis en place. Un homme aux origines inconnues, divines pour certains, un amour idéalisé malgré l'adversité et la haine du père de l'aimée, des paysages rudes, des personnages énigmatiques et un monde fantastique, où magiciens, géants et lutins se côtoient. Bien sûr, "L'Odyssée" d'Homère, Ulysse et les tragédies grecques ne sont pas loin. Mais Van Hamme, en plus de sa science du récit, surprend par l'imaginaire de l'univers qu'il crée pour les besoins de "Thorgal". Quant à Rosiński, s'il n'est pas encore arrivé au sommet de son art (les fonds de case sont souvent vides), il marque dès le départ cette série de son empreinte grâce à son style graphique et son travail sur la couleur.
Mon verdict : ★★★★☆
Dans "Presque le paradis...", Thorgal et son cheval Fural traversent les collines enneigées lorsqu'ils sont surpris par une meute de loups affamés. Thorgal lance Fural au galop vers la lisière de la forêt afin d'essayer de leur échapper mais tombe sur une autre bande ; il réalise qu'il a été rabattu et qu'il est tombé dans le piège tendu par la meute. Thorgal fait tournoyer son épée, se débarrassant de l'un des assaillants ; les loups se précipitent pour se repaître de son cadavre, offrant ainsi à Thorgal et à sa monture un instant de répit. Cependant, paniqué, Fural continue son galop et, malgré les injonctions de Thorgal, saute par-dessus un précipice. Ses sabots glissent sur les parois glacées, et monture et cavalier chutent interminablement dans une crevasse...
"Presque le paradis..." est un récit indépendant, hors-continuité. C'est une excellente histoire courte sur le mythe de la jeunesse éternelle qui comporte plusieurs thèmes sous-jacents (le prix de la liberté, le sacrifice, l'égoïsme). La virtuosité avec laquelle Rosiński met ce monde souterrain et ses décors variés en images (voir la végétation luxuriante, le labyrinthe de glace ou les nuées chaudes) laissera le lecteur admiratif.
Mon verdict : ★★★★☆
Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. En un album, deux histoires et quarante-six planches, Van Hamme et Rosiński plongent le lecteur dans un univers nouveau, fantastique et passionnant. La conclusion du cycle est contée dans "L'Île des Mers gelées".
C'est l'hiver. La neige tombe sur les flots. Gandalf-le-Fou, le regard frénétique et un rictus cruel aux lèvres, est descendu de son drakkar et mène Thorgal Ægirsson au bout d'une chaîne. Le dos du jeune homme est lacéré de coups de fouet. Gandalf-le-Fou attache Thorgal à l'Anneau des Sacrifiés, une série d'anneaux fixés à un python rocheux où les condamnés sont abandonnés à la marée montante. Thorgal injurie le Viking ; celui-ci, piqué au vif, dégaine son épée, balafre le visage de Thorgal et regagne son navire. Tandis que Thorgal, au bord du désespoir, jure de le tuer, Gandalf-le-Fou ordonne le départ. Il reproche à sa fille, Aaricia, ligotée au mât du bateau, d'être tombée amoureuse de Thorgal et l'oblige à observer, de loin, son malheureux amant enchaîné. Thorgal tire sur la chaîne jusqu'à en avoir les poignets en sang et implore Odin, mais rien n'y fait, jusqu'à ce qu'une étrange femme, à la chevelure de feu, portant bandeau sur l'œil et accompagnée d'un loup arrive sur les lieux. Elle propose à Thorgal de le libérer, mais celui-ci devra se mettre à son service pendant une période d'un an. Le scalde, comprenant qu'il n'y a aucune autre issue, accepte...
Van Hamme et Rosiński créent Thorgal en 1977. À l'époque, Van Hamme, âgé de près de quarante ans, est déjà un scénariste qui a du métier. "Thorgal" est cependant sa première grande création. D'emblée, tous les ingrédients du succès sont mis en place. Un homme aux origines inconnues, divines pour certains, un amour idéalisé malgré l'adversité et la haine du père de l'aimée, des paysages rudes, des personnages énigmatiques et un monde fantastique, où magiciens, géants et lutins se côtoient. Bien sûr, "L'Odyssée" d'Homère, Ulysse et les tragédies grecques ne sont pas loin. Mais Van Hamme, en plus de sa science du récit, surprend par l'imaginaire de l'univers qu'il crée pour les besoins de "Thorgal". Quant à Rosiński, s'il n'est pas encore arrivé au sommet de son art (les fonds de case sont souvent vides), il marque dès le départ cette série de son empreinte grâce à son style graphique et son travail sur la couleur.
Mon verdict : ★★★★☆
Dans "Presque le paradis...", Thorgal et son cheval Fural traversent les collines enneigées lorsqu'ils sont surpris par une meute de loups affamés. Thorgal lance Fural au galop vers la lisière de la forêt afin d'essayer de leur échapper mais tombe sur une autre bande ; il réalise qu'il a été rabattu et qu'il est tombé dans le piège tendu par la meute. Thorgal fait tournoyer son épée, se débarrassant de l'un des assaillants ; les loups se précipitent pour se repaître de son cadavre, offrant ainsi à Thorgal et à sa monture un instant de répit. Cependant, paniqué, Fural continue son galop et, malgré les injonctions de Thorgal, saute par-dessus un précipice. Ses sabots glissent sur les parois glacées, et monture et cavalier chutent interminablement dans une crevasse...
"Presque le paradis..." est un récit indépendant, hors-continuité. C'est une excellente histoire courte sur le mythe de la jeunesse éternelle qui comporte plusieurs thèmes sous-jacents (le prix de la liberté, le sacrifice, l'égoïsme). La virtuosité avec laquelle Rosiński met ce monde souterrain et ses décors variés en images (voir la végétation luxuriante, le labyrinthe de glace ou les nuées chaudes) laissera le lecteur admiratif.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Van Hamme, âgé de près de quarante ans : précision intéressante, je ne m'étais jamais posé cette question.
RépondreSupprimerL'Odyssée" d'Homère, Ulysse et les tragédies grecques, auxquels on peut ajouter une bonne louche de mythologie nordique. - Je me souviens que j'avais trouvé ce melting pot un peu déstabilisant.
Je ne sais plus pour quelle raison je n'avais pas accroché à cette série. Je vais redécouvrir les premiers albums par tes yeux, peut-être se produira-t-il un déclic...
Je comprends que l'on puisse trouver le melting pot de l'univers de Thorgal déstabilisant. Pas évident d'accepter des légionnaires romains dans un album et des chevaliers dans l'autre. Mais c'est aussi unique, et pour moi c'est cela - entre beaucoup d'autres éléments - qui fait la force de cette série.
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