lundi 8 août 2016

Seven Soldiers of Victory (volume 4) : "À jamais dans nos mémoires" (Panini Comics ; novembre 2007)

"Seven Soldiers of Victory" est une saga (de 2005 pour la VO) composée d'un prologue, de sept mini-séries de quatre épisodes chacune et d'un épilogue. Panini Comics France en ont publié une intégrale en quatre tomes dans leur collection DC Heroes, entre janvier et novembre 2007. Ce quatrième et dernier tome contient les huit numéros suivants : "Frankenstein" #2 à 4, "Mister Miracle" #3 et #4, "Bulleteer" #3 et #4, et "Seven Soldiers #1".
Grant Morrison a écrit tous les épisodes, dessinés par Doug Mahnke ("Frankenstein"), Freddie Williams II ("Mister Miracle"), Yanick Paquette ("Bulleteer") et J. H. Williams III ("Seven Soldiers" #1).
"Seven Soldiers of Victory" s'inscrit dans la continuité de l'univers DC Comics ; les événements qui s'y déroulent se produisent une semaine avant ceux qui seront narrés dans la saga "Infinite Crisis".

Des enfants ont disparu et des combinaisons spatiales ont été volées. Les indices mènent à la planète Mars. Frankenstein, monté sur un cheval extraterrestre, parcourt les ruines de cités cyclopéennes. C'est là, quelque part, que se cache Melmoth. Il met pied à terre et s'enfonce dans les entrailles des vestiges d'un tombeau...
Shilo Norman confie à son psychiatre qu'un nouvel artiste de l'évasion, Baron Bedlam, parvient à faire de l'ombre à Mister Miracle. Sur la suggestion de son psychiatre, Norman va proposer à Bedlam la première partie de son spectacle. En visionnant les vidéos des exploits de son rival, il réalise que celui-ci est sacrément doué...
C'est le salon du super-héros à Zenith City. Bulleteer est garde du corps de Stellamaris, une capricieuse sirène vedette de cinéma. Lors d'un entretien, la starlette semble prise d'un malaise. Bulleteer brise la paroi de l'aquarium de la sirène, lui sauvant la vie et attirant ainsi l'attention de la presse et celle de prétendus super-héros...

Morrison met en évidence le côté série B mêlant horreur et science-fiction de "Frankenstein" ; chevauchant une jument infernale, la créature fantastique se rend sur Mars pour y traquer Melmoth dans un décor de "space opera" horrifique dont les décors évoquent de nombreuses références cinématographiques ou littéraires (Bradbury ou Lovecraft). "Mister Miracle" oscille entre science-fiction, thriller psychologique et histoire de gangsters digne du "Reservoir Dogs" de Tarantino tant le héros souffre le martyre lors d'une scène coup de poing et iconoclaste. "Bulleteer" a un ton décalé, cynique et satirique avec une bonne dose de "soap opera" et d'érotisme ; super-héros et super-héroïnes de dernière catégorie y sont tournés en ridicule, les hommes n'ayant que des envies puériles de célébrité et une soif inextinguible de reconnaissance, et les femmes étant réduites à l'état de poupées écervelées et d'objets fantasmatiques.
Bien que le "Mister Miracle" de Freddie Williams II soit en dessous, les dessins de cette saga auront été remarquables du début à la fin. Il est impressionnant de voir à quel point les artistes auront réussi à s'approprier le ton et l'atmosphère des mini-séries qui leur ont été confiées. Bien que le travail de J. H. Williams III dans l'épilogue soit épatant tant l'artiste parvient à reproduire plusieurs styles graphiques différents (celui de Kirby en plus de celui des autres dessinateurs de la saga), c'est au "Frankenstein" de Mahnke, franchement mémorable, que revient la mention spéciale.

Malgré une méchante faute de français, la traduction de Khaled Tadil est honorable, commentaire qui vaut pour ce tome-ci comme pour l'entièreté de la saga. Il est probable que le travail sur le texte ait été accompagné d'un gros travail de recherche.

Malgré un concept intéressant et quelques trouvailles surprenantes (dont la nature des Sheedas), la conclusion de "Seven Soldiers of Victory" en laissera plus d'un sur sa faim. De nombreuses questions restent en suspens et les connexions entre tous les éléments que Morrison a semés au gré des mini-séries restent souvent sibyllines. La complexité narrative et les innombrables références parfois hermétiques dont l'auteur use - et abuse - empêchent un peu de profiter pleinement de cette saga, dont il faut surtout retenir l'incroyable créativité scénaristique, le fabuleux travail des dessinateurs ainsi que le concept de départ, c'est-à-dire une équipe dont les membres ne se rencontrent pas mais qui affrontent - chacun de leur côté - une menace commune.

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Présence19 août

    Doug Mahnke forever, je suis d'accord.

    La carrière de J.H. Williams III atteste du niveau de ses ambitions artistiques, sans commune mesure avec celles de Mahnke (ce qui ne m'empêche pas d'apprécier les 2). Si j'ai bien vu, le prologue / épilogue de Sandman arrive chez Urban, à la fin de l'année, illustrer par JH Williams III.

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    1. D'accord.
      Je connais très mal Sandman et cette lecture ne m'intéresse que peu (sans doute l'effet Gaiman, moi qui suis assez classique dans mon approche du super-slip), malgré tout le bien que l'on en dit.
      Je regarderai ce qu'Urban Comics sortiront malgré tout.

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