samedi 10 septembre 2016

"The Avengers" : L'Intégrale 1963-1964 (Panini Comics ; janvier 2006)

Le premier tome de cette intégrale que Panini Comics consacrent aux Vengeurs, sans doute considérée comme la plus grande et la plus puissante équipe de superhéros Marvel, comprend les onze premiers numéros de la série "Avengers", du #1 de septembre 1963 au #11 de décembre 1964. La série est d'abord bimestrielle ; elle devient mensuelle en juillet 1964. En moyenne, chaque épisode de cet épais volume compte une bonne vingtaine de pages. 
Comme la plupart des séries Marvel à leur lancement, celle-ci est créée et scénarisée par Stan Lee. Lee va en rester le scénariste jusqu'au numéro #35 (décembre 1966), période lors de laquelle il va passer le flambeau à Roy Thomas (qui restera lui-même jusqu'au #104 d'octobre 1972). La tâche de dessinateur est partagée entre Jack Kirby (1917-1994) et Don Heck (1929-1995). Kirby illustre les huit premiers numéros ; Heck réalise les trois derniers. 
Il s'agit de la troisième édition de ce volume ; l'intégrale est en cours de réédition. La couverture, signée Alex Ross, est un hommage à la couverture du #4 de mars 1964 (dessinée par Kirby). 

Loki, exilé par Odin, souhaite prendre sa revanche sur Thor. Le dieu de la discorde projette son corps astral sur Terre, à la recherche de Thor, mais c'est Hulk qu'il trouve. Loki va manipuler le colosse de jade et tenter d'en faire l'ennemi public numéro un. Rick Jones et sa Brigade des Teens se mettent à la recherche de super-héros assez puissants pour réussir à disculper Hulk et envoient un appel à l'aide par radio aux Quatre Fantastiques. Loki détourne le message et fait en sorte que le Dr Blake - l'alter ego de Thor - le reçoive. Le dieu du tonnerre n'est pas le seul ; l'Homme-Fourmi et la Guêpe le captent également, ainsi que Tony Stark, alias Iron Man. Thor pressent cependant une supercherie de Loki et rentre en Asgard afin de tirer l'affaire au clair. Alors qu'Iron Man et les autres tentent - tant bien que mal - de contenir Hulk, Thor finit par démasquer Loki, innocentant Hulk. Suite à cela, les super-héros décident de s'unir pour fonder les Vengeurs...

Deux des thèmes communs à la plupart de ces premiers épisodes sont le principe de manipulation et l'impossibilité de contrôler Hulk. Loki, par exemple, manipule les futurs Vengeurs en utilisant le colosse de jade ; le Fantôme de l'Espace recourt plus ou moins au même procédé afin de vaincre l'équipe de super-héros et d'envahir la Terre. Côté caractérisation, il n'y a ici rien d'intéressant du point de vue de la psychologie des personnages. Hulk semble tellement décalé que le personnage en est presque ridicule. Lee semble avoir des difficultés à lui trouver une place au sein des Vengeurs ; Hulk ne fera partie de la fameuse équipe que le temps de cinq épisodes, avant de disparaître (temporairement). Captain America est toujours en butte à ses interminables remords suite à la mort de Bucky. Les autres sont sans substance ; le seul personnage féminin est dépeint en midinette légère et superficielle. Quant à leurs adversaires, ils ont tous, sans exception, un ego surdimensionné jusqu'à en être infantilisés. Les histoires sont manichéennes, en noir et blanc sans nuance de gris ; il n'y a encore aucune trace de dissension au sein de l'équipe. Aucun scénario n'est marquant ; la narration de Lee étant compressée, beaucoup d'épisodes sont expédiés.

Les tout premiers épisodes des Vengeurs ne sont pas ce que Kirby a fait de mieux. Les fonds de cases sont peu détaillés. Peut-être l'artiste n'avait-il pas suffisamment de temps ? Son travail devient néanmoins plus soigné à partir du cinquième numéro. Heck a sans doute un style graphique plus classique que celui de Kirby, mais s'en sort avec les honneurs, bien que le dernier numéro soit d'une qualité inférieure au reste.

La traduction a été réalisée par de Geneviève Coulomb, avec tout ce que cela peut comporter : traduction littérale, utilisation de termes ridicules qui n'appartiennent qu'au vocabulaire de la traductrice, etc. Cela renforce le côté désuet des dialogues.

Ces épisodes pourront se voir accorder, tout au plus, une certaine valeur documentaire. Mais ce n'est pas ici que l'on trouvera le meilleur du comics. Les autres premiers épisodes d'autres franchises Marvel sont d'ailleurs, en général, nettement plus réussis.

Mon verdict : ★★☆☆☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. J'ai lu le premier épisode, peut-être un ou deux après, et encore je n'en suis pas sûr. Je découvre la suite avec ton article. Si Kirby n'est pas très impliqué, il est peu probable que j'en tente la lecture.

    Aucun scénario n'est marquant : a posteriori, on peut supposer une volonté de disposer d'un équivalent de Justice League, mais peut-être avec une phase de conception trop courte pour Stan Lee également.

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    1. J'avais lu ces épisodes deux fois à quelques années d'intervalle, et mon sentiment n'avait pas évolué à la seconde lecture. Heureusement, le titre a connu bien mieux après, mais - et ce propos n'engage que moi - sans jamais vraiment connaître les sommets.

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