Le second tome (deux cent quarante planches) de cette intégrale que Panini Comics consacrent aux Vengeurs comprend les douze numéros de la série régulière "Avengers" de l'année 1965, du #12 de janvier au #23 de décembre. La série est devenue mensuelle en juillet 1964. Chaque épisode du volume compte vingt planches.
Stan Lee est toujours au scénario ; il va rester le scénariste unique de la série jusqu'au numéro #35 (décembre 1966), période lors de laquelle il aura l'excellente idée de passer le flambeau à Roy Thomas. La tâche de dessinateur est partagée entre Jack Kirby (1917-1994) et Don Heck (1929-1995). Kirby n'illustre qu'un seul des douze épisodes, le #5 ; il réalise néanmoins les esquisses des 3# et #4, finies par Heck. Ce dernier dessine donc tout le reste.
C'est la troisième édition de ce volume (juin 2015) ; l'intégrale est en cours de réédition. La couverture est celle du #23, de décembre 1965 (esquisses de Kirby et finitions de John Romita).
Henry Pim (Giant-Man) reçoit une alerte envoyée par une colonie de fourmis. Aucun de ses coéquipiers ne le prend au sérieux. Et pourtant ; il s'agit pourtant d'un complot ourdi par l'Homme-Taupe afin de se rendre maître du monde. Thor et les autres vont ensuite devoir affronter le comte Nefaria, qui se rend aux États-Unis afin de reprendre la main sur les opérations clandestines de la Maggia, qui vient de subir plusieurs déconvenues. Lorsque la Guêpe est grièvement blessée lors du combat, Giant-Man et les autres vont tout faire pour la sauver ; cela va passer par un voyage éclair en Norvège, l'ingérence dans un conflit entre deux races extraterrestres et une course contre la montre. Plus tard, tandis que Captain America poste une lettre de candidature au SHIELD, il reconnaît l'Enchanteresse et l'Exécuteur dans un taxi. Ces derniers sont en cheville avec le baron Zemo, qui souhaite plus que jamais sa revanche sur Captain America. C'est à la suite de ce combat difficile que quatre des cinq membres, au bord de l'épuisement, jettent l'éponge et décident de quitter le groupe...
Outres les aspects pratiques (gestion éditoriale des séries solo), Lee s'est peut-être fait la réflexion que si une équipe parvenait à réunir, de façon durable, des poids lourds tels que Thor, Iron Man ou Hulk, il n'y aurait plus grand-chose à lui opposer et que la routine finirait par guetter. C'est dans ces épisodes que les prémices de tensions internes se font ressentir, ce qui les rend, d'emblée, nettement plus intéressants que les tout premiers de la série. Alors que Hulk est toujours aux abonnés absents, Thor, Iron Man, Giant-Man et la Guêpe - les membres fondateurs - quittent l'équipe (pour une durée indéterminée). Ne reste que Captain America, qui a pour projet personnel de rejoindre le SHIELD. De nouveaux Vengeurs sont alors recrutés : Œil-de-Faucon ainsi que Vif Argent et sa sœur la Sorcière Rouge. Le leadership de Captain America est, dans un premier temps, constamment évalué par ses coéquipiers, puis va être progressivement remis en cause et contesté, donnant à l'équipe des Vengeurs un côté instable et laissant envisager le pire pour la pérennité de l'équipe.
Il faut noter le numéro #18, de juillet 1965, un numéro de pure propagande anti-communiste incroyablement manichéen et naïf, un type de discours qui est réservé à Iron Man ou, dans une mesure bien plus anecdotique, à Captain America (en solo).
Ces épisodes sont visuellement plus agréables que les précédents ; c'est notable à partir du #19 (août 1965). Le style de Heck est très classique, particulièrement représentatif de l'époque. Si les contours restent parfois trop épais, les fonds de cases sont souvent plus détaillés et il y a davantage de variété dans les plans utilisés ; les gros plans sur les visages sont d'ailleurs soignés, surtout ceux des visages féminins.
Ces épisodes sont visuellement plus agréables que les précédents ; c'est notable à partir du #19 (août 1965). Le style de Heck est très classique, particulièrement représentatif de l'époque. Si les contours restent parfois trop épais, les fonds de cases sont souvent plus détaillés et il y a davantage de variété dans les plans utilisés ; les gros plans sur les visages sont d'ailleurs soignés, surtout ceux des visages féminins.
La traduction a été réalisée par de Geneviève Coulomb. Est-il encore nécessaire de revenir sur le travail de la traductrice ? Entre autres, forme négative souvent omise, utilisation de termes inconnus et ridicules qui n'existent que dans son vocabulaire...
À peine créée, l'équipe des Vengeurs évolue déjà. Lee la rend plus "accessible" (moins puissante), dans le sens où plusieurs poids lourds fondateurs n'en font plus partie. Captain America va devoir établir son leadership auprès de ses nouveaux coéquipiers.
Mon verdict : ★★★☆☆
Barbuz
Voilà qui me remet les idées en place : je n'avais pas idée que Stan Lee était resté 3 ans à la tête de la série. A nouveau, je suis épaté par le volume d'épisodes qu'il a pu écrire (ou diriger pour certains) pendant ces années.
RépondreSupprimerDe même, je pensais que cette composition de l'équipe datait de Roy Thomas. Elle est restée célèbre sous l'appellation de l'excentrique quartet de Cap (Cap's kooky quartet) et elle a marquée des générations de lecteurs.
https://www.cbr.com/avengers-caps-kooky-quartet-first-mission-hulk/
Si une équipe parvenait à réunir, de façon durable, des poids lourds tels que Thor, Iron Man ou Hulk, il n'y aurait plus grand-chose à lui opposer et que la routine finirait par guetter : c'est toute la question ! Cela me fait penser à la Justice League dont la composition a souvent oscillé entre les deux extrêmes : une équipe de seconds couteaux permettant de développer et faire évoluer les personnages (la JLA dite de Detroit, par Gerry Conway, JM DeMatteis, Chuck Patton et Luke McDonnell) ou au contraire que les personnages les plus en vue (la JLA de Grant Morrison & Howard Porter).
Beau paragraphe sur les case de Don Heck : j'y prêterai plus d'attention la prochaine fois que je relirai des épisodes dessinés par lui, parce que plus jeune je n'aimais pas ses visages et l'encrage un peu sec et anguleux.
Lee reste jusqu'en décembre 1966 ; il coécrit le dernier numéro de l'année (le #35) avec Roy Thomas. Ce n'est qu'à partir du #36 de janvier 1967 que Thomas signe vraiment seul les scénarios.
SupprimerMon avis concernant Heck a peut-être évolué depuis cet article. Il faut dire qu'à l'époque, je me reconnectais tout doucement aux Marvel de l'époque. C'est en lisant Iron Man et en découvrant les planches de Tuska que j'ai réalisé qu'Heck n'était pas le dessinateur le plus talentueux de l'écurie. Quoi qu'il en soit, je conserve une certaine affection pour ses planches, tout en étant conscient de leurs défauts.