Le troisième tome de cette intégrale que Panini Comics consacrent aux Vengeurs comprend les douze numéros de la série régulière "Avengers" de l'année 1966, du #24 de janvier au #35 de décembre. Chaque épisode du volume compte vingt planches. Au total, l'épais volume comprend deux cent quarante planches.
Stan Lee est toujours au scénario, mais il va transmettre le flambeau à Roy Thomas. La passation des pouvoirs se fait lors du numéro #35 (de décembre). La tâche de dessinateur est entièrement assumée par Don Heck (1929-1995). Frank Giacoia (1924-1988) et Dick Ayers (1924-2014) participent au travail d'encrage.
C'est la seconde édition de ce volume (octobre 2015) ; l'intégrale est en cours de réédition. La couverture est adaptée de celle du #25, de février 1966 (dessin de Jack Kirby avec encrage d'Ayers).
Les Vengeurs affrontent d'abord Kang le Conquérant, qui les a transportés dans le futur. Kang veut prouver sa valeur à la princesse Ravonna. Revenus à leur époque, ils vont faire face à Fatalis ; le despote veut défaire une équipe de super-héros, espérant que les Quatre Fantastiques le craindront. Plus tard et ailleurs, Hank Pym (Giant-Man) et Janet Van Dyne (la Guêpe), à bord d'un navire, repèrent Namor qui nage vers la côte Est. Pym envoie la Guêpe prévenir les Vengeurs. Mais la super-héroïne disparaît lors du combat contre Attuma et tombe entre les mains du Collectionneur. C'est le moment que choisit Pym pour réintégrer l'équipe sous l'alias de Goliath. De l'autre côté du globe, les communistes ont lavé le cerveau de la Veuve Noire et la renvoient en Amérique avec pour mission d'éliminer les Vengeurs ; elle va recruter Power Man et Swordsman. Goliath, à la recherche d'un certain Dr Anton, tombe sur des guerriers descendants du peuple inca qui ont enlevé le savant. Les Vengeurs vont ensuite lutter contre les Fils du Serpent, une organisation qui s'attaque aux étrangers. Enfin, ils vont se battre contre le Laser vivant, qui veut conquérir le Costa Verde et le cœur de la belle Janet Van Dyne.
Il s'agit ici des meilleurs numéros de la série depuis son lancement. Les histoires ne sont plus confinées à un seul et unique numéro ; elles deviennent des arcs et couvrent souvent deux numéros. Lee entremêle les intrigues et ne laisse aucun répit à ses créations. La caractérisation des personnages évolue ; si Captain America est en retrait, sa rivalité avec Œil-de-Faucon pour le poste de leader de l'équipe est toujours réelle. Œil-de-Faucon, lui, est de plus en plus détestable, jusqu'à ce qu'il finisse par reconnaître les qualités de Captain America. Lee fait germer plusieurs tragédies : Vif Argent et la Sorcière Rouge, sentant leurs pouvoirs diminuer, quittent temporairement l'équipe afin d'aller se ressourcer au pays. Quant à Goliath, il sombre dans la déprime lorsque sa taille est bloquée à trois mètres suite à un stress violent. Par contre, certaines sous-intrigues ne sont pas poussées ; ainsi, au début, un triangle amoureux se dessine entre Œil-de-Faucon, qui a des sentiments pour Wanda Maximoff, qui, elle, éprouve une attirance certaine pour Captain America, qui, de son côté, ne remarque rien. Le retour de la Veuve Noire va changer la donne. Il y a en tout cas une constante : la pérennité de l'équipe est sans cesse mise à mal.
Notons l'arc des Fils du Serpent, un scénario propagandiste doublé d'un appel à l'unité. Lee fait appel aux valeurs de l'Amérique (voir la devise "United We Stand") et met en scène des communistes voulant semer le chaos au sein de la société américaine.
Heck améliore son art de façon continue, comme en témoignent ces épisodes. Le style graphique de l'artiste est d'un superbe classicisme de l'Âge d'or de Marvel. Son trait s'affine, les personnages sont plus soignés et les physionomies sont plus variées.
C'est toujours Geneviève Coulomb qui officie au poste de traductrice. Si le texte s'améliore et qu'elle pioche moins dans son propre lexique, on relèvera par exemple des fautes de vocabulaire ou des incohérences de dialogue (tutoiement et vouvoiement).
Après avoir créé la série, Stan Lee clôt brillamment ses derniers épisodes en tant que scénariste : il s'agit là des meilleurs épisodes depuis le lancement de la série. Le flambeau passe maintenant à Roy Thomas, qui va marquer le titre de son empreinte.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Rien qu'en lisant ta présentation des histoires, j'ai ressenti une amélioration des scénarios pour les aventures et pour les dissensions internes.
RépondreSupprimerPauvre Hank Pym : le début de son instabilité mentale.
Ta remarque sur Don Heck m'a fait prendre conscience que je ne l'ai jamais considéré que comme un artiste âgé. Du coup, je suis allé chercher ses dates : 1929-1995. Il avait donc 37 ans lorsqu'il a réalisé ces épisodes, en ayant commencé sa carrière de dessinateur en 1952. Intéressant de voir qu'il améliore son art de façon continue, que son trait s'affine et les physionomies sont plus variées.
J'ai un bon souvenir de ces épisodes.
SupprimerJe suis sans doute très positif à l'égard du trait de Heck ; ou alors, en avoir entendu dire tant de mal m' donné envie d'être plus clément à son égard, je ne sais pas.