"Batman et le moine fou" est un album sorti dans la collection DC Heroes de Panini Comics en 2007. Il s'agit du second des deux volumes consacrés au Batman de l'auteur-dessinateur Matt Wagner. En VO, cette mini-série, intitulée "Batman and the Mad Monk", a été publiée en six épisodes (d'octobre 2006 à mars 2007).
"Batman et le moine fou" a été presque entièrement produit par Matt Wagner ; il en a écrit le scénario, en a réalisé les dessins, l'encrage et en a illustré les couvertures. Les lecteurs francophones de DC Comics connaissent Wagner pour "Trinité", une histoire qui raconte la toute première aventure commune entre Batman, Superman et Wonder Woman. La mise en couleur a été confiée à Dave Stewart, le coloriste qui a été récompensé de neuf Eisner.
L'histoire se déroule quelque temps (pas plus de quelques mois) après "Batman et les monstres". Catwoman est en train de voler des bijoux lorsque Batman la surprend. S'ensuit un affrontement mêlant lutte, étreinte et poursuite. La belle cambrioleuse parvient à égratigner Batman et prend la fuite. Batman, étourdi, comprend que Catwoman avait enduit ses griffes de drogue. Un signal radio l'informe que le commissaire Gordon souhaite le voir.
Au même moment, dans le centre-ville de Gotham City. Julie Madison a rendez-vous avec Bruce Wayne, qui est en retard. Alfred arrive sur place et excuse Wayne, qui est finalement indisponible.
Dans le même temps, Gordon (qui n'est encore capitaine) se trouve sur le toit du commissariat central. Il y attend Batman. Trois agents costauds l'y rejoignent ; ils ont été envoyés par le commissaire Grogan, qui souhaite faire passer un message à Gordon. Gordon n'évite le passage à tabac en bonne et due forme que grâce à l'intervention de Batman, qui montre rapidement aux flics ripoux qu'ils sont dans le mauvais camp. Une fois le danger éloigné, Gordon informe Batman que "quelque chose de nouveau s'est passé". Il invite alors le Chevalier Noir à l'accompagner à la morgue...
Au même moment, dans le centre-ville de Gotham City. Julie Madison a rendez-vous avec Bruce Wayne, qui est en retard. Alfred arrive sur place et excuse Wayne, qui est finalement indisponible.
Dans le même temps, Gordon (qui n'est encore capitaine) se trouve sur le toit du commissariat central. Il y attend Batman. Trois agents costauds l'y rejoignent ; ils ont été envoyés par le commissaire Grogan, qui souhaite faire passer un message à Gordon. Gordon n'évite le passage à tabac en bonne et due forme que grâce à l'intervention de Batman, qui montre rapidement aux flics ripoux qu'ils sont dans le mauvais camp. Une fois le danger éloigné, Gordon informe Batman que "quelque chose de nouveau s'est passé". Il invite alors le Chevalier Noir à l'accompagner à la morgue...
Comme dans "Batman et les monstres", Wagner place son histoire sous le signe du fantastique. Après le savant fou et ses monstres, c'est une autre facette du fantastique qu'il explore : le gothique et les vampires. Batman affronte un vampire qui va donner du fil à retordre au Chevalier Noir. Le Moine fou est un personnage qui a été créé par Gardner Fox (1911-1986) et Bob Kane (1915-1998) dans le "Detective Comics" #31 (septembre 1939). Wagner en modifie le (faux) nom (le Moine fou, au départ, est connu sous le nom de Louis DuBois). L'intrigue, inspirée du numéro d'origine, est bien écrite, cohérente et menée tambour battant. Le lecteur n'a pas le temps de reprendre son souffle ; Batman non plus, car Wagner le pousse au bout de ses limites physiques comme cela a rarement été le cas. Le face-à-face final entre Batman et le Moine fou est trop court et ne tient pas toutes ses promesses ; Wagner s'en tire avec une pirouette scénaristique. De plus, l'auteur - et c'est là le point faible de cette histoire - continue à exploiter la sous-intrigue évoquant les démêlés de Norman Madison, le père de Julie, avec la pègre et décrit comment il sombre progressivement dans la folie. Notons enfin les références littéraires (Sir Conan Doyle et Bram Stoker).
Le style graphique de Wagner, semi-réaliste, correspond autant à l'histoire qu'à l'ambiance. Le découpage classique de l'artiste est limpide. Wagner nous gratifie de scènes remarquables (voir notamment l'entrée en scène du Moine et son premier "repas", la scène de la torture à la vierge de fer) et de très belles planches, dont plusieurs pleines pages. L'omission fréquente des fonds de cases permet au regard du lecteur de s'attarder sur les couleurs de Stewart, en nuances de gris, de noir et de rouge ; c'est un travail superbe, qui crée une atmosphère crépusculaire et horrifique.
La traduction de Géraldine Vignard, très littérale, est passable. Le tutoiement d'Alfred Pennyworth par Bruce Wayne n'est pas approprié et sonne faux. L'omission de la forme négative ne se justifie pas lorsque Bruce Wayne ou Batman prennent la parole.
Wagner sort de la naphtaline l'un des premiers adversaires de Batman. L'opération est réussie, le Moine fou ayant été peu exploité ; le travail de l'auteur est donc sans concurrence et il livre une très bonne histoire, malgré une intrigue secondaire inutile.
En lisant cette histoire, j'avais l'impression d'être revenu au bon vieux temps de la série Legends of the Dark Knight, dans laquelle des auteurs de renom re-racontaient les histoires initiales de Batman à leur sauce. En outre, je suis un grand fan de Matt Wagner pour sa série Grendel, non traduite en français sauf pour le premier album.
RépondreSupprimerJ'aurais voulu que Wagner continue. Je ne sais pas pourquoi il s'est arrêté au bout de deux mini-séries. Dommage.
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