vendredi 7 octobre 2016

JLA : "Justice" (volume 4) (Panini Comics ; février 2008)

En février 2008, Panini Comics publiaient, dans leur collection DC Icons, le quatrième et dernier tome de "Justice", un album cartonné de quatre-vingt-dix planches. En VO, cette saga consacrée à la Ligue de Justice (intitulée "Justice" aussi) est sortie sous la forme d'une mini-série en douze numéros entre 2005 et 2007.
"Justice" a été réalisé par Jim Krueger, Alex Ross et Doug Braithwaite. L'histoire est de Krueger et Ross ; Krueger en a développé le scénario. Les dessins sont de Braithwaite et l'encrage de Ross.

À l'issue du troisième tome, Batman, après un interrogatoire musclé de Captain Cold, dévoile enfin le projet des super-vilains et comment les robots microscopiques de Brainiac ont affecté la plupart des membres de la Ligue de Justice. Aquaman finit par jurer qu'il tuera Brainiac, d'autant que celui-ci a enlevé son fils, qui est dorénavant sous son contrôle. Batman et les autres réfléchissent à un plan d'attaque, lorsque Doc Magnus propose l'idée de leur façonner des armures qui les mettront à l'abri de toute contamination. Plus tard, tandis que Clark Kent et Bruce Wayne continuent à lever le voile sur les plans de Brainiac, Luthor, qui se méfie de plus en plus de son complice, prend ses mesures.
Lorsque ce dernier tome débute, les super-vilains semblent être parvenus à leurs fins. Chacun (ou presque) gouverne une planète-ville créée par Brainiac. Priscilla Rich, alias Cheetah, gouverne la ville-jungle, par exemple. Les planètes-villes sont peuplées de laissés pour compte qui ont décidé d'abandonner leur quotidien dans l'espoir d'une vie meilleure. Grodd, de son côté, laisse libre cours à sa rancœur envers Brainiac et Luthor auprès du Dr Doris Zeul, alias Giganta ; ni l'un ni l'autre ne se doutent qu'ils sont espionnés par Atom. Gross et Zeul se dirigent vers la salle où les super-vilains participant au projet sont réunis ; chacun a son siège à la table. Lex Luthor, de son estrade, clame victoire et porte un toast à leurs planètes, leurs peuples et leur avenir, sous le regard de Brainiac, qui porte l'enfant d'Aquaman dans ses bras.
Les beaux discours terminés, une ambiance de discorde semble s'installer entre les convives. C'est le moment que choisissent la Ligue de Justice et ses alliés pour intervenir à grand fracas. Dans le chaos ambiant, tandis que les combattants se cherchent sous l'œil amusé de Luthor et que Captain Cold révèle sa véritable identité en se jetant sur Grodd, Zatanna transporte Green Arrow, Black Canary et l'Homme-Élastique dans les égouts. Ils vont devoir y affronter un Gueule d'Argile en furie et tout faire pour le vaincre afin de pouvoir continuer la mission que leur a confiée Batman...

Krueger met en scène une longue bataille rangée aux dimensions homériques. Les personnages sont nombreux - peut-être trop. À la Ligue de Justice viennent ainsi s'ajouter les Metal-Men du docteur Will Magnus, les Jeunes Titans, la Doom Patrol et la Famille Marvel. L'affrontement finit par traîner en longueur et la poursuite de Brainiac semble sans fin. Bien que le propos reste très manichéen, notons, parmi les thèmes sous-jacents, une réflexion sur les armes de destruction massive, sur les dérives eugénistes de la vision de Lex Luthor ainsi que sur l'incapacité des super-vilains, qui finissent par se trahir les uns les autres, à former une équipe (c'est d'ailleurs un thème récurrent chez DC Comics), tandis que, de l'autre côté, les héros font aveuglément confiance à Batman. Les héros (surtout Wonder Woman et l'Homme-Élastique) vont devoir se préparer à tous les sacrifices afin de remporter la bataille.
Ross et Braithwaite composent ici des pages remarquables, bien que le découpage de certaines scènes d'action manque d'un brin de limpidité. Le style graphique hyperréaliste de Ross n'est pas pour autant dénué de mouvement. Les personnages de cet hommage à l'univers DC Comics sont soignés, les cases, détaillées. Retenons la scène des festivités (tous les super-vilains y sont représentés), l'arrivée d'Aquaman sur New Colu (la planète de Brainiac), l'affrontement aux poings entre Hal Jordan et Sinestro, l'intervention du Green Lantern Corps, dont les membres neutralisent les missiles nucléaires piratés par Brainiac, et la scène se déroulant sur les côtes de l'Île du Paradis, lorsqu'une Diana bien mal en point gît dans les bras de sa mère Hippolyte.

Ce dernier tome chargé en action souffre de quelques longueurs et d'un découpage manquant de limpidité. Quoi qu'il en soit, "Justice" reste une saga très réussie dans son ensemble et qui bénéficie, de plus, de l'excellente traduction de Jérémy Manesse.

Mon verdict : ★★★★☆

2 commentaires:

  1. Priscilla Rich : un nom qui m'a pris au dépourvu, tellement je suis habitué à Barbara Minerva dans le rôle de Cheetah. Du coup, je suis allé consulter la page wikipedia : Minerva a été créée par George Perez en 1987, Rich en 1943, et il y a même eu une autre Cheetah entre les deux, appelée Deborah Domaine, et une autre après Minerva appelée Ballesteros.

    Les personnages sont nombreux : c'est toujours une des difficultés dans une histoire avec une équipe, encore pire avec plusieurs équipes comme tu les énumères Metal Men, Teen Titans, Doom Patrol, Marvel Family. Je n'ai même pas le courage de compter combien ça fait de superhéros, sans oublier qu'il faut encore y ajouter les supercriminels.

    Ton avant-dernier § comprend un exercice auquel j'aime bien me livrer : me remémorer les scènes les plus visuellement impressionnantes.

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    1. Il me semble avoir lu quelque part que Braithwaite avait pris ombrage de l'encrage de Ross, tellement ce dernier s'était approprié la partie graphique et l'avait rapprochée de son propre trait. À confirmer.

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