Le quatrième tome de cette intégrale que Panini Comics consacrent aux Vengeurs comprend les douze numéros de la série régulière "Avengers" de l'année 1967, du #36 de janvier au #47 de décembre, ainsi que le tout premier "Avengers Annual" (septembre 1967). Chaque épisode du volume compte vingt planches : le numéro 'Annual", lui, en compte quarante-neuf. Cet épais volume, au total, comprend pas loin de trois cents planches.
Roy Thomas endosse le rôle de scénariste (il restera jusqu'au #104), même si Stan Lee veille au grain. La tâche de dessinateur est répartie entre Don Heck (1929-1995) et John Buscema (1927-2002). Heck illustre les #36 à 40, le #45 et "Avengers Annual", Buscema, les #41 à 44, le #46 et le #47. Outre Heck, George Bell (pseudonyme de George Roussos, 1915-2000), Vince Colletta (1923-1991) et George Tuska (1916-2009) participent à l'encrage.
C'est, à ce jour, la seule édition de cet album ; l'intégrale est en cours de réédition, au compte-gouttes. La couverture est adaptée de celle du #38 (dessin Gil Kane, encrage Stan Goldberg).
Les Vengeurs, accompagnant Wanda dans les Balkans, sont piégés par l'entité Ixar, qui veut s'approprier leurs pouvoirs afin de conquérir le cosmos. Après leur retour, l'Enchanteresse ensorcelle Hercule pour en faire l'instrument de sa vengeance contre l'équipe. Ensuite, le Penseur fou crée des super-criminels afin de capturer Goliath et les autres. Après cela, les Vengeurs doivent stopper Namor, qui s'attaque à une base de l'US Navy. Plus tard, Diablo l'alchimiste réveille Dragon-Man afin de placer le monde sous sa coupe. Puis vient l'affrontement avec le Garde rouge, version soviétique de Captain America. Dans le numéro "Annual", le Mandarin réunit des super-vilains dont l'objectif est de l'aider à conquérir le monde. Le Mandarin défait, c'est l'Adaptoïde qui se met sur la route des Vengeurs. Après cela, Cyclone s'infiltre au sein du quartier général des Vengeurs afin d'affronter Goliath. Enfin, Pietro et sa sœur Wanda tombent dans le piège de Magnéto...
Les débuts de Roy Thomas sur le titre souffrent sans aucun doute de la présence de Stan Lee en coulisses. Thomas n'a pas encore vingt-sept ans lorsqu'il devient scénariste principal de la série. Les intrigues, tout en restant cohérentes (à l'exception de l'invraisemblable introduction du premier arc), n'apportent rien de novateur, rien d'inoubliable et les dialogues sont généralement peu inspirés. Il y a encore quelques épisodes de propagande anti-communiste. Les adversaires que le scénariste oppose aux Vengeurs ne sont pas toujours dignes de la super-équipe, à part quelques exceptions (Namor, le Mandarin et Magneto). Concernant la caractérisation des personnages, il y a du changement. Captain America est absent une bonne partie des numéros. Goliath est égal à lui-même ; le personnage a néanmoins perdu un peu de son intérêt depuis que ses problèmes de taille ont été résolus. Quant à sa rivalité avec Œil-de-Faucon, elle ne dure qu'un temps. Son épouse, la Guêpe, fait par contre un bond en arrière : Thomas la fait régresser et revenir à la groupie superficielle qu'elle était à ses débuts. Hercule fait sourire plus d'une fois, mais le côté monolithique du fils de Zeus finit par lasser, d'autant que son intégration au sein de l'équipe tarde. Du côté des jumeaux Maximoff, Wanda est constante, tandis que son frère Pietro, dont les pouvoirs évoluent, commence à ressentir un profond mépris à l'égard des homo sapiens, en réaction à leur attitude hostile face aux mutants. Œil-de-Faucon, lui, ne pense qu'à la Veuve Noire et ne vit que par et pour elle. Les Vengeurs apparaissent comme une équipe mouvante, sans stabilité ni réelle cohésion et surtout privée d'un véritable leader en l'absence d'une pointure telle que Captain America (ou Iron Man).
La bonne surprise vient du côté des dessins. Heck réalise un travail solide, mais son style graphique est tellement classique et lisse qu'il semble figé dans une époque. Tout change avec l'arrivée de Buscema. À quarante ans, Buscema est un artiste chevronné et au style affirmé. Il soigne ses physionomies ; le résultat est remarquable, surtout sur des personnages tels qu'Hercule ou Magneto. Il travaille les contrastes entre ombres et lumières nettement plus que son collègue. La différence de personnalité et de qualité de style graphique entre les deux dessinateurs est évidente.
Les débuts de Roy Thomas sur le titre souffrent sans aucun doute de la présence de Stan Lee en coulisses. Thomas n'a pas encore vingt-sept ans lorsqu'il devient scénariste principal de la série. Les intrigues, tout en restant cohérentes (à l'exception de l'invraisemblable introduction du premier arc), n'apportent rien de novateur, rien d'inoubliable et les dialogues sont généralement peu inspirés. Il y a encore quelques épisodes de propagande anti-communiste. Les adversaires que le scénariste oppose aux Vengeurs ne sont pas toujours dignes de la super-équipe, à part quelques exceptions (Namor, le Mandarin et Magneto). Concernant la caractérisation des personnages, il y a du changement. Captain America est absent une bonne partie des numéros. Goliath est égal à lui-même ; le personnage a néanmoins perdu un peu de son intérêt depuis que ses problèmes de taille ont été résolus. Quant à sa rivalité avec Œil-de-Faucon, elle ne dure qu'un temps. Son épouse, la Guêpe, fait par contre un bond en arrière : Thomas la fait régresser et revenir à la groupie superficielle qu'elle était à ses débuts. Hercule fait sourire plus d'une fois, mais le côté monolithique du fils de Zeus finit par lasser, d'autant que son intégration au sein de l'équipe tarde. Du côté des jumeaux Maximoff, Wanda est constante, tandis que son frère Pietro, dont les pouvoirs évoluent, commence à ressentir un profond mépris à l'égard des homo sapiens, en réaction à leur attitude hostile face aux mutants. Œil-de-Faucon, lui, ne pense qu'à la Veuve Noire et ne vit que par et pour elle. Les Vengeurs apparaissent comme une équipe mouvante, sans stabilité ni réelle cohésion et surtout privée d'un véritable leader en l'absence d'une pointure telle que Captain America (ou Iron Man).
La bonne surprise vient du côté des dessins. Heck réalise un travail solide, mais son style graphique est tellement classique et lisse qu'il semble figé dans une époque. Tout change avec l'arrivée de Buscema. À quarante ans, Buscema est un artiste chevronné et au style affirmé. Il soigne ses physionomies ; le résultat est remarquable, surtout sur des personnages tels qu'Hercule ou Magneto. Il travaille les contrastes entre ombres et lumières nettement plus que son collègue. La différence de personnalité et de qualité de style graphique entre les deux dessinateurs est évidente.
Les premières histoires de Thomas sont laborieuses, et ses intrigues sans originalité. Stan Lee réécrivait certains des dialogues ; cela a dû avoir un impact. La traduction vulgaire de Coulomb n'arrange rien. Buscema ou pas, 1967 n'est pas une grande année.
Mon verdict : ★★☆☆☆
Barbuz
Je me rends qu'il s'agit encore d'épisodes que je n'ai pas lus. Finalement je n'ai pas lu tant que ça d'aventures du début de l'équipe.
RépondreSupprimerAvec le recul, je me demande s'il y avait à l'époque des lecteurs assidus qui auraient pu râler comme aujourd'hui sur le changement de scénariste, la diminution de la qualité des histoires, etc.
Le style de Don Heck style graphique est tellement classique et lisse qu'il semble figé dans une époque : l'occasion faisant le larron, je suis retourné consulter son article wikipedia. J'ai vu qu'il avait débuté sa carrière au début des années 1950, en dessinant surtout des histoires de guerre, des westerns, des histoires de science-fiction, des aventures dans la jungle et de la Fantasy. J'ai été surpris qu'il n'ait pas dessiné de comics de romance.
Les lecteurs assidus qui auraient pu râler : ça, j'en suis sûr. Avec le recul, ça serait marrant de lire des extraits de courriers.
SupprimerJ'ai lu cet article aussi, et j'ai trouvé la conclusion de Roy Thomas assez élogieuse, en fin de compte.