Captain America, personnage né en 1940 sous les crayons de Joe Simon (1913-2011) et de Jack Kirby (1917-1994), est mis au placard en septembre 1954. En novembre 1963, Stan Lee met en scène un faux retour du super-héros. Le vrai retour du personnage est conté dans "Avengers" #4 (mars 1964). Captain America va alors partager la revue "Tales of Suspense" avec Iron Man. Et en avril 1968, le personnage obtient son propre magazine.
Ce troisième volume de l'intégrale consacrée à Captain America est sorti chez Panini Comics en 2013. Cet album de trois cents planches contient les trois derniers numéros de "Captain America" de 1968, du #106 d'octobre au #108 de décembre, ainsi que les douze mensuels de 1969, du #109 de janvier au #120 de décembre.
À l'issue du recueil précédent, Captain America parvenait à désamorcer une bombe sismique, empêchant aussi le trio composé de Batroc, du Laser Vivant et de Swordsman de mettre la main dessus.
Dans ces pages, Captain America va démasquer des producteurs de cinéma corrompus qui veulent le discréditer, aidés par une nation communiste qui a réussi à créer une réplique du Héros à la bannière étoilée. Plus tard, souhaitant en finir avec ses cauchemars, Captain America va devenir le patient d'un étrange psychiatre, le docteur Faustus. Il va ensuite porter secours à Sharon Carter, tombée entre les griffes du Piégeur alors qu'elle était en mission pour le SHIELD. Puis, malgré lui, Captain America va faire équipe avec Rick Jones ; ils vont affronter Madame Hydra et son organisation. Suite à cela, Steve Rogers va se faire passer pour mort afin de pouvoir rendre à Captain America une identité secrète. Il va prêter main-forte à Sharon Carter, qui s'attaque, seule, à une cellule des AIM. Peu après, Crâne Rouge retrouve le super-héros et va lui faire endurer mille et un tourments et situations impossibles avec le Cube cosmique. Pour finir, Captain America va enquêter sur des troubles sociaux sur le campus de l'université Manning et découvre que les AIM y sont mêlés.
Ce troisième volume est aussi bon, sinon meilleur, que le précédent. Les scénarios de Lee sont de qualité, à l'exception, peut-être, du dernier. Lire les épisodes avec Steranko, bien plus sombres, relève du devoir de chaque amateur de bande dessinée super-héroïque. L'arc du Cube cosmique est, jusque là, l'un des meilleurs que le personnage ait connu. Du côté de la caractérisation du personnage principal, Captain America est un homme seul ; le poids de la solitude pèse plus lourdement que jamais sur ses épaules, à un point tel que l'on en vient à avoir peur pour sa santé mentale (tout cela est parfaitement rendu dans les pages illustrées par Steranko). Dans la relation entre Steve Rogers et Sharon Carter, le point mort semble être définitivement atteint lorsque Captain America demande à la belle de quitter le SHIELD, ce qu'elle refuse. Le Héros à la bannière étoilée est toujours hanté par la mort de Bucky Barnes, bien que Lee et Steranko fassent évoluer la situation en faisant de Rick Jones le nouveau Bucky. Lee abandonne cette idée après le départ de Steranko, mais comprenant que cet état de solitude et cette dépression quasi permanente ont leurs limites, il offre à Captain America un nouveau coéquipier, Sam Wilson, alias le Faucon.
Les trois numéros illustrés par Steranko sont stupéfiants, inégalables, hallucinés et hallucinants. Lors de son passage éclair, autant psychédélique que surréaliste, Steranko réutilise l'une de ses créations, Madame Hydra, personnage tragique qui rappelle Madame Masque (voir l'intégrale Iron Man de 1969). Les planches de Steranko, en plus d'être lisibles, fluides et pleines de mouvement et de contrastes, fourmillent d'inventivité. John Romita et John Buscema dessinent chacun un épisode. La série va retrouver, avec Gene Colan (#116), un artiste donnant la pleine mesure de son talent.
La traduction de ces épisodes est très satisfaisante. Il faut dire que c'est Edmond Tourriol qui en traduit la plupart (sans doute onze). Nicole Duclos traduit le reste (entre deux et quatre numéros). Certains épisodes n'indiquent pas les crédits de la traduction.
La traduction de ces épisodes est très satisfaisante. Il faut dire que c'est Edmond Tourriol qui en traduit la plupart (sans doute onze). Nicole Duclos traduit le reste (entre deux et quatre numéros). Certains épisodes n'indiquent pas les crédits de la traduction.
Bien que l'histoire du dernier numéro soit en dessous du reste, ce troisième volume est excellent. Les quelques épisodes illustrés par Steranko, l'apparition de Madame Hydra et la création de Sam Wilson, alias le Faucon, en font presque un indispensable.
Les scénarios de Lee sont de qualité [...] Lire les épisodes avec Steranko, bien plus sombres, relève du devoir de chaque amateur de bande dessinée super-héroïque. - Ah mais ça ne me va pas du tout : j'avais prévu de m'arrêter avec les épisodes dessinés par Kirby. :)
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SupprimerSteranko, pour moi, ça aura été une claque. Je sais qu'il a dessiné des épisodes de "Nick Fury, Agent of S.H.I.E.L.D.", mais mon désintérêt pour le personnage de Nick Fury l'emporte sur l'admiration que je porte à l'artiste.