Actualité cinématographique oblige, les feux de la rampe sont braqués sur le Docteur Strange. Ce personnage, créé en 1963 dans la revue "Strange Tales", se voit offrir une intégrale que l'on n'attendait pas forcément, mais dont on espère qu'elle rencontrera un succès commercial suffisant pour être publiée régulièrement et éviter les sorties au rythme trop espacé (comme l'intégrale "Iron Man", et son rythme de publication biennale).
Cet épais volume (c'est un album cartonné avec jaquette qui compte près de trois cents planches) regroupe tous les numéros de "Strange Tales", du #110 de juillet 1963 au #141 de février 1966.
Tous les épisodes sont écrits par Stan Lee et dessinés par Steve Ditko. Ditko aura, entre autres, créé le personnage de Spider-Man avec Lee. Il restera sur le titre jusqu'au "Strange Tales" #146.
Le docteur Strange vient successivement en aide à un homme hanté par ses cauchemars, et à l'Ancien, malmené par le baron Mordo. Plus tard, il reçoit un étrange appel téléphonique en provenance de Londres. Après cela, la police lui fait part d'étranges cas d'hypersomnie. Cette affaire résolue, il tombe dans le piège de Mordo, qui le transporte dans un autre plan. Revenu de cet affrontement, il déjoue les plans d'invasion de créatures issues d'une dimension proche. Les envahisseurs vaincus, deux malfrats lui volent un joyau magique. Cette affaire réglée, il est mêlé à un reportage sur une maison hantée. L'histoire éclaircie, il répond à un appel à l'aide sous sa forme astrale, mais son corps est enlevé. De retour, il est enlevé par Cauchemar. Après cela, c'est Loki qui tente de le manipuler pour vaincre Thor. Strange secourt ensuite une mystérieuse jeune femme ensorcelée, avant de retrouver l'Ancien, enlevé par Mordo. L'histoire suivante l'oppose au terrible Dormammu. Puis, c'est à un disciple du Démon qu'il porte assistance, avant de combattre Tiboro, le tyran de la sixième dimension. Enfin, Dormammu et Mordo sont à ses trousses, et une longue cavale le mène de New York en Orient.
Les toutes premières histoires ne dépassent pas cinq planches. Elles sont ensuite progressivement rallongées : huit, puis neuf planches et enfin, dix. Les intrigues ne durent qu'un seul numéro et sont, au début, rudimentaires et simples. Lee utilise le même modèle : Strange se défend de ses ennemis jurés, qui tentent de le piéger ou de se débarrasser de l'Ancien. L'intrigue, linéaire la plupart de temps, est bouclée en quelques pages et se conclut inévitablement par la victoire de Strange, qui, à la différence de ses adversaires, utilise autant, sinon plus, sa matière grise que sa magie. Lee écrit d'abord un premier arc (avec Dormammu), puis se lance dans un second, bien plus ambitieux, bien plus long et qui se révèle absolument captivant, avec un Strange aux aguets, poursuivi partout où il se rend par les alliés de Mordo. "Docteur Strange" est loin de la production super-héroïque "habituelle". Ambiance et discours sont différents ; il s'agit, bien entendu, de sauver le monde, mais le docteur Strange n'est pas un super-héros. Longiligne, studieux, hermétique (sans jeu de mots) et introverti, le sorcier est bien éloigné du reste de l'univers Marvel. Il paraît d'abord moins attachant que les grandes figures marveliennes, mais cela change vite.
Cet épais volume (c'est un album cartonné avec jaquette qui compte près de trois cents planches) regroupe tous les numéros de "Strange Tales", du #110 de juillet 1963 au #141 de février 1966.
Tous les épisodes sont écrits par Stan Lee et dessinés par Steve Ditko. Ditko aura, entre autres, créé le personnage de Spider-Man avec Lee. Il restera sur le titre jusqu'au "Strange Tales" #146.
Le docteur Strange vient successivement en aide à un homme hanté par ses cauchemars, et à l'Ancien, malmené par le baron Mordo. Plus tard, il reçoit un étrange appel téléphonique en provenance de Londres. Après cela, la police lui fait part d'étranges cas d'hypersomnie. Cette affaire résolue, il tombe dans le piège de Mordo, qui le transporte dans un autre plan. Revenu de cet affrontement, il déjoue les plans d'invasion de créatures issues d'une dimension proche. Les envahisseurs vaincus, deux malfrats lui volent un joyau magique. Cette affaire réglée, il est mêlé à un reportage sur une maison hantée. L'histoire éclaircie, il répond à un appel à l'aide sous sa forme astrale, mais son corps est enlevé. De retour, il est enlevé par Cauchemar. Après cela, c'est Loki qui tente de le manipuler pour vaincre Thor. Strange secourt ensuite une mystérieuse jeune femme ensorcelée, avant de retrouver l'Ancien, enlevé par Mordo. L'histoire suivante l'oppose au terrible Dormammu. Puis, c'est à un disciple du Démon qu'il porte assistance, avant de combattre Tiboro, le tyran de la sixième dimension. Enfin, Dormammu et Mordo sont à ses trousses, et une longue cavale le mène de New York en Orient.
Les toutes premières histoires ne dépassent pas cinq planches. Elles sont ensuite progressivement rallongées : huit, puis neuf planches et enfin, dix. Les intrigues ne durent qu'un seul numéro et sont, au début, rudimentaires et simples. Lee utilise le même modèle : Strange se défend de ses ennemis jurés, qui tentent de le piéger ou de se débarrasser de l'Ancien. L'intrigue, linéaire la plupart de temps, est bouclée en quelques pages et se conclut inévitablement par la victoire de Strange, qui, à la différence de ses adversaires, utilise autant, sinon plus, sa matière grise que sa magie. Lee écrit d'abord un premier arc (avec Dormammu), puis se lance dans un second, bien plus ambitieux, bien plus long et qui se révèle absolument captivant, avec un Strange aux aguets, poursuivi partout où il se rend par les alliés de Mordo. "Docteur Strange" est loin de la production super-héroïque "habituelle". Ambiance et discours sont différents ; il s'agit, bien entendu, de sauver le monde, mais le docteur Strange n'est pas un super-héros. Longiligne, studieux, hermétique (sans jeu de mots) et introverti, le sorcier est bien éloigné du reste de l'univers Marvel. Il paraît d'abord moins attachant que les grandes figures marveliennes, mais cela change vite.
Le style graphique de Ditko (qui n'a pas encore quarante ans à l'époque) évolue de façon perceptible tout au long des planches. La physionomie du docteur change ; son visage est plus expressif, plus ouvert, moins impénétrable. Il faut reconnaître à l'artiste une imagination débridée qui a fait les beaux jours de la série, et qui se traduit dans les personnages de la mythologie de Strange, dans les incroyables paysages des différentes dimensions ou dans les affrontements magiques. N'oublions pas les années de métier du bonhomme, reflétées par un découpage limpide et exemplaire.
Saluons l'excellent travail de la traductrice, Nicole Duclos. Son texte est irréprochable, soigné, et ne comporte aucune faute. Espérons qu'elle continuera cette série.
Saluons l'excellent travail de la traductrice, Nicole Duclos. Son texte est irréprochable, soigné, et ne comporte aucune faute. Espérons qu'elle continuera cette série.
Malgré l'aspect rudimentaire des premiers scénarios, ce volume est un véritable bonheur de lecture qui conviendra à tous. C'est une excellente décision de Panini Comics d'avoir sorti ces pépites de l'oubli pour les rééditer. Pour ceux qui veulent commencer une intégrale dont les premiers numéros ne sont pas encore vendus à des prix écœurants par des spéculateurs cyniques et éhontés, "Docteur Strange" est l'occasion.
Barbuz
J'avais également été étonné de la lisibilité (dans le bon sens du terme) de ces épisodes, et de la visualisation poétique et inventive des mondes du dehors par Steve Ditko.
RépondreSupprimerMerci Présence.
SupprimerJ'attends la suite ; je trouve que Panini Comics ont été très rapidement opportunistes avec ce personnage.
Sans doute trop rapidement, d'ailleurs.