Le huitième tome de cette intégrale que Panini Comics consacrent aux Vengeurs comprend les onze numéros de la série régulière "Avengers" de l'année 1971, du #84 de janvier au #94 de décembre (onze et pas douze, car il n'y eut pas de numéro d'octobre) et le "Hulk" #140 de juin 1971. Chaque épisode compte dix-neuf planches, le #93, trente-quatre, et le #94, vingt-trois ; au total, cet épais album en comporte environ près de deux cent cinquante.
Roy Thomas a écrit tous les scénarios, sauf le #88 et le "Hulk" #140, qui ont été coécrits avec Harlan Ellison. John Buscema (1927-2002) ne dessine que deux épisodes et demi, son frère Sal s'en octroie sept, Neal Adams, un et demi, et Herb Trimpe (1939-2015), le "Hulk". Outre Sal Buscema, Tom Palmer, Frank Giacoia (1924-1988), Jim Mooney (1919-2008), Sam Grainger (1930-1990) et George Roussos (1915-2000) ont participé à l'encrage.
C'est, à ce jour, la seule édition de ce tome ; l'intégrale est en cours de réédition, au compte-gouttes. La couverture (signée Neal Adams et Tom Palmer) est adaptée de celle du #92 (septembre).
À l'issue du tome précédent, les Vengeurs libéraient Manhattan d'envahisseurs et mettaient fin aux machinations de la Valkyrie. Ici, ils affrontent à nouveau Arkon, manipulé par l'Enchanteresse. Mjöllnir les guide au retour, mais certains se retrouvent dans une autre dimension et tombent sur l'Escadron Suprême, à qui ils s'allient pour contrecarrer les plans du Têtard. Une fois réunis, ils écoutent T'Challa leur conter ses origines. Ailleurs, Red Richards et le professeur Xavier pensent avoir trouvé un moyen de maîtriser Hulk, mais Psyklop enlève le colosse de jade. Revenus de ce périple, les Vengeurs soignent Captain Marvel, irradié lors de son séjour dans la Zone négative. Ils empêchent ensuite Ronan l'Accusateur de renvoyer l'humanité à la préhistoire, mais gèrent mal cette affaire et s'attirent les foudres du gouvernement et des membres fondateurs. La Vision revient à l'Hôtel pour réclamer l'aide de ces derniers, mais il s'effondre soudainement...
En 1971, Nixon lance la diplomatie du ping-pong, tandis que le Viêt-cong remporte un succès militaire important. 1971, c'est aussi le début de "La Guerre Kree-Skrull". Si l'arc avec Hulk est hautement dispensable, l'année finit en beauté avec le début de cette saga, riche en thèmes et en événements. Thomas y fait resurgir le spectre du maccartisme et de la chasse aux sorcières et applique aux Vengeurs un traitement qui est, d'habitude, réservé aux X-Men. Quant à la configuration du groupe, elle est mouvante plus que jamais ; le Chevalier Noir perd son épée enchantée au combat, T'Challa retourne en son fief wakandais et "Pourpoint Jaune" ("Yellowjacket" est un type de frelon, rappelons-le) et la Guêpe quittent (encore) l'équipe. La plupart du temps, Vif-Argent, la Sorcière Rouge, la Vision et Goliath sont donc livrés à eux-mêmes. Captain America, Iron Man et Thor interviennent pour reprendre les rênes ; la discorde entre membres fondateurs et actuels est à son paroxysme et la super-équipe atteint une cote d'impopularité record. La caractérisation des personnages est stable et fonctionne comme une horloge suisse sous l'œil attentif de Thomas. Les sentiments d'attirance mutuelle entre la Vision et la Sorcière Rouge se confirment, comme le prouve la scène du baiser à la fois désiré et refusé par la Vision (1971, c'est aussi la révision d'un certain nombre d'articles de la fameuse Comics Code Authority).
La qualité des dessins, en moyenne, est bonne, mais elle est plombée par Herb Trimpe ("Hulk"), dont le style graphique est commun. Le travail de John Buscema est toujours aussi bon, comme en témoigne l'excellent premier épisode. Celui de son frère est sérieux et solide, à défaut d'être exceptionnel. Par contre, lorsque Neal Adams arrive sur le titre (#93), c'est la claque. En quelques planches, qu'il faut absolument voir, il fait montre de son génie dans un épisode incroyable, dont il faut retenir l'originalité des plans utilisés, l'expressivité des visages et le sens de l'action.
La qualité des dessins, en moyenne, est bonne, mais elle est plombée par Herb Trimpe ("Hulk"), dont le style graphique est commun. Le travail de John Buscema est toujours aussi bon, comme en témoigne l'excellent premier épisode. Celui de son frère est sérieux et solide, à défaut d'être exceptionnel. Par contre, lorsque Neal Adams arrive sur le titre (#93), c'est la claque. En quelques planches, qu'il faut absolument voir, il fait montre de son génie dans un épisode incroyable, dont il faut retenir l'originalité des plans utilisés, l'expressivité des visages et le sens de l'action.
Edmond Tourriol traduit une moitié ; son travail est très bon, malgré une faute ("convulser" est un verbe transitif). Laurence Belingard traduit l'autre ; elle s'en sort plutôt bien, malgré la prépondérance du "on" et d'onomatopées pas toujours traduites.
Cette année-là, les Vengeurs embarquent pour une saga interstellaire de grande ampleur qui voit revenir trois membres fondateurs, Captain America, Iron Man et Thor.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Beaucoup de beau monde pour ces épisodes, avec l'écrivain assez médiatique Harlan Ellison et bien sûr Neal Adams.
RépondreSupprimer3ème tome d'affilée à mériter 4 étoiles.
Eh bien : Toad a été traduit par le Têtard, ça ne le grandit pas... et déjà qu'il partait de loin.
La configuration du groupe est mouvante plus que jamais : en y repensant, c'est d'autant plus impressionnant que Roy Thomas ait réussi à donner une cohésion à la série malgré ces allers et et venues.
Herb Trimpe : un artiste dont les planches ne m'attirent pas, mais qui a ses admirateurs à commencer par Mike Mignola.
Certes, c'est le troisième tome à quatre étoiles, mais le dernier avant un petit moment. Pour moi, c'est la fin de la première grande période des Avengers.
RépondreSupprimerLe Têtard n'est pas Toad, mais Brain-Child : https://marvel.fandom.com/wiki/Arnold_Sutton_(Earth-712)
J'avais confondu entre Toad et Brain-Child : je comprends mieux le choix de traduction. Merci.
Supprimer