"Le Mercenaire" est une série de bande dessinée créée et réalisée (scénarisée, illustrée, encrée et mise en couleur) par l'artiste espagnol (catalan) Vicente Segrelles. Elle a d'abord été publiée en Espagne à partir de mars 1981, dans le premier numéro du journal "Cimoc", sous le titre "El Mercenario". En France, elle a été publiée dans le magazine Circus, qui appartenait aux éditions Glénat. C'est chez Glénat que paraîtront les treize tomes de cette série médiévale fantastique (qui peut être, hélas, considérée comme finie), entre 1982 et 2004.
"La bola negra" est le titre VO de ce sixième tome, sorti en VF sous le titre "Le Rayon mortel", chez Glénat, en 1994. Il a connu deux éditions. C'est un album de quarante-cinq planches.
Dans le tome précédent, Nan-Tay, en mission d'espionnage, informe le Grand Lama que Claust, l'alchimiste renégat, a fait ériger une forteresse pour y emmagasiner poudre et munitions en quantité. La communauté de la Cité du cratère, afin d'empêcher l'alchimiste d'étendre son pouvoir sur la région, construit un navire, une canonnière, dont le but sera de détruire la forteresse. C'est le Mercenaire qui dirige l'expédition. Celle-ci menace de mal tourner lorsque Nan-Tay, démasquée, est utilisée comme bouclier par les forces de Claust. L'alchimiste réussit presque à renverser la situation lorsque l'un de ses lézards ailés, blessé, s'écrase, avec sa charge explosive, contre la canonnière, causant à celle-ci d'irréparables dégâts. Le Mercenaire tente une opération de la dernière chance et réussit à délivrer Nan-Tay. La forteresse finit par exploser, réduisant la menace à néant, mais Claust parvient néanmoins à s'échapper.
Claust, sur base d'informations qui lui ont été communiquées par un homme ayant découvert un papyrus, a préparé une expédition discrète qui les mène, avec son garde du corps, à un château massif, décrépi et recouvert de neige. De l'une des tours les plus élevées jaillit un rayon lumineux, vertical et continu. Après avoir accosté, les trois hommes pénètrent dans l'enceinte du château. Un soldat semble monter la garde. Le sbire de Claust le poignarde, mais réalise avec dégoût qu'il s'agit d'une momie. Claust devine qu'ils se trouvent dans un ancien cimetière ; ils pourront donc vaquer à leurs occupations sans être dérangés. Arrivé devant la tour, le trio en cherche l'entrée. Le garde du corps déniche une trappe dissimulée dans le sol. Les trois hommes s'y engouffrent et suivent un escalier qui monte au sommet. Ils y découvrent une urne richement décorée, d'où s'échappe le rayon lumineux ; elle est posée à même le sol. L'homme de main de l'alchimiste approche sa main du rayon ; il ne ressent aucune chaleur. Malgré le cri de mise en garde du détenteur du papyrus, l'homme passe se doigts à travers le rayon...
Segrelles produit avec "Le Rayon mortel" son album le plus inspiré depuis "La Formule", même si l'on aurait voulu que certaines idées soient davantage exploitées - la faute au format. Claust comprend rapidement qu'il détient, avec le rayon, une arme de destruction massive. Et évidemment, l'alchimiste criminel va vouloir s'en servir pour se venger du Grand Lama, du Mercenaire et de la Cité du cratère. Ce récit aurait pu être fondu dans le même moule que les précédents, c'est-à-dire en un énième affrontement entre Claust et le Mercenaire et ses alliés, mais Segrelles imagine une quête qui lui permet d'envoyer le Mercenaire et Nan-Tay découvrir d'autres horizons et civilisations. Le résultat est passionnant, depuis les couloirs sombres, cyclopéens et inquiétants de la pyramide, jusqu'à cette rencontre surprenante avec l'enfant géant, qui peut être interprétée comme un clin d'œil aux "Voyages de Gulliver", de Jonathan Swift, et comme une tentative de Segrelles d'éloigner sa série des codes du "merveilleux héroïque" afin de rapprocher ce scénario d'un récit d'aventures classique.
Cette histoire offre à Segrelles l'opportunité de varier l'univers visuel de la série. Les couleurs de l'hiver rappelleraient presque celles de certains tableaux de Brueghel l'Ancien. Le navire que construit Claust (il fait écho à "La Forteresse", le tome précédent), tout droit sorti de "Star Wars", est impressionnant. Les dernières planches, avec leurs jeux de lumière, et la toute dernière case, qui dit tout, sont remarquables.
"Le Rayon mortel" est l'une des grandes réussites de la série. C'est un album plein d'inspiration, d'imagination et d'imaginaire, de fraîcheur, aussi, qui conserve toute sa part de mystère, dans lequel Segrelles dévoile d'autres régions de ce monde fascinant.
Mon verdict : ★★★★★
Dans le tome précédent, Nan-Tay, en mission d'espionnage, informe le Grand Lama que Claust, l'alchimiste renégat, a fait ériger une forteresse pour y emmagasiner poudre et munitions en quantité. La communauté de la Cité du cratère, afin d'empêcher l'alchimiste d'étendre son pouvoir sur la région, construit un navire, une canonnière, dont le but sera de détruire la forteresse. C'est le Mercenaire qui dirige l'expédition. Celle-ci menace de mal tourner lorsque Nan-Tay, démasquée, est utilisée comme bouclier par les forces de Claust. L'alchimiste réussit presque à renverser la situation lorsque l'un de ses lézards ailés, blessé, s'écrase, avec sa charge explosive, contre la canonnière, causant à celle-ci d'irréparables dégâts. Le Mercenaire tente une opération de la dernière chance et réussit à délivrer Nan-Tay. La forteresse finit par exploser, réduisant la menace à néant, mais Claust parvient néanmoins à s'échapper.
Claust, sur base d'informations qui lui ont été communiquées par un homme ayant découvert un papyrus, a préparé une expédition discrète qui les mène, avec son garde du corps, à un château massif, décrépi et recouvert de neige. De l'une des tours les plus élevées jaillit un rayon lumineux, vertical et continu. Après avoir accosté, les trois hommes pénètrent dans l'enceinte du château. Un soldat semble monter la garde. Le sbire de Claust le poignarde, mais réalise avec dégoût qu'il s'agit d'une momie. Claust devine qu'ils se trouvent dans un ancien cimetière ; ils pourront donc vaquer à leurs occupations sans être dérangés. Arrivé devant la tour, le trio en cherche l'entrée. Le garde du corps déniche une trappe dissimulée dans le sol. Les trois hommes s'y engouffrent et suivent un escalier qui monte au sommet. Ils y découvrent une urne richement décorée, d'où s'échappe le rayon lumineux ; elle est posée à même le sol. L'homme de main de l'alchimiste approche sa main du rayon ; il ne ressent aucune chaleur. Malgré le cri de mise en garde du détenteur du papyrus, l'homme passe se doigts à travers le rayon...
Segrelles produit avec "Le Rayon mortel" son album le plus inspiré depuis "La Formule", même si l'on aurait voulu que certaines idées soient davantage exploitées - la faute au format. Claust comprend rapidement qu'il détient, avec le rayon, une arme de destruction massive. Et évidemment, l'alchimiste criminel va vouloir s'en servir pour se venger du Grand Lama, du Mercenaire et de la Cité du cratère. Ce récit aurait pu être fondu dans le même moule que les précédents, c'est-à-dire en un énième affrontement entre Claust et le Mercenaire et ses alliés, mais Segrelles imagine une quête qui lui permet d'envoyer le Mercenaire et Nan-Tay découvrir d'autres horizons et civilisations. Le résultat est passionnant, depuis les couloirs sombres, cyclopéens et inquiétants de la pyramide, jusqu'à cette rencontre surprenante avec l'enfant géant, qui peut être interprétée comme un clin d'œil aux "Voyages de Gulliver", de Jonathan Swift, et comme une tentative de Segrelles d'éloigner sa série des codes du "merveilleux héroïque" afin de rapprocher ce scénario d'un récit d'aventures classique.
Cette histoire offre à Segrelles l'opportunité de varier l'univers visuel de la série. Les couleurs de l'hiver rappelleraient presque celles de certains tableaux de Brueghel l'Ancien. Le navire que construit Claust (il fait écho à "La Forteresse", le tome précédent), tout droit sorti de "Star Wars", est impressionnant. Les dernières planches, avec leurs jeux de lumière, et la toute dernière case, qui dit tout, sont remarquables.
"Le Rayon mortel" est l'une des grandes réussites de la série. C'est un album plein d'inspiration, d'imagination et d'imaginaire, de fraîcheur, aussi, qui conserve toute sa part de mystère, dans lequel Segrelles dévoile d'autres régions de ce monde fascinant.
Mon verdict : ★★★★★
Barbuz
À te lire, j'ai l'impression que l'imagination de Vincente Segrelles est intarissable, avec une capacité extraordinaire à donner forme à des images saisissantes (il me semble que c'est ce qui m'avait le plus séduit des quelques tomes que j'avais lus), sur la base de scénarios pas toujours aboutis, en particulier un peu basiques dans les motivations du méchant ?
RépondreSupprimerP.S. : Faust parvient néanmoins à s'échapper. - Est-ce que le héros du conte populaire allemand s'est invité en cours de route, ou est-ce la similitude des 2 noms l'a inconsciemment emporté quand tu as formulé ta phrase ?
Disons que Segrelles trouve ici de nouvelles sources d'inspiration, notamment dans l'Égypte ancienne et "Les Voyages de Gulliver" ; ça lui permet de proposer quelque chose de différent des tomes précédents.
SupprimerEt merci pour le "Faust" ! La similitude des deux noms m'a en effet trompé ! Je corrige !