samedi 25 février 2017

Superman : "Le Monde selon Atlas" (Panini Comics ; juillet 2010)

"Le Monde selon Atlas" est un album cartonné de quatre-vingt-seize planches, sorti en juillet 2010 dans la collection DC Icons de Panini Comics. En VO, cette aventure de Superman a été publiée sous le titre "The Coming of Atlas". Il y a une différence entre l'édition VO et l'édition VF : les deux publications comprennent les #677-680 (août à novembre 2008) de la série régulière "Superman". Panini Comics n'ont cependant pas repris (c'était d'ailleurs inutile) le "DC 1st Issue Special" #1 (avril 1975), intégré dans l'album VO, consacré au personnage d'Atlas et à ses origines.
C'est le Britannique James Robinson, surtout connu pour son travail sur Starman et sur les premiers épisodes de la Société de Justice (1999), qui écrit le scénario. Le Brésilien Renato Guedes a réalisé les dessins. Son travail est encré par son compatriote José Wilson Magalhães. La mise en couleur a été confiée au studio Hi-Fi. La couverture, celle du #678, est d'Alex Ross. L'artiste a également illustré celle des trois autres numéros de "Superman".
Dans l'absolu, cet album peut être lu comme un récit indépendant, au risque d'ignorer les sous-intrigues semées par Robinson, d'autant qu'il s'agit d'un prélude au cycle de "La Nouvelle Krypton".

L'espace. Sous le regard du Green Lantern Hal Jordan, Superman lance un frisbee à Krypto. Le joyeux canidé le lui ramène inlassablement. Jordan trouve étrange qu'un homme ayant ces pouvoirs joue avec un chien. Superman lui rétorque qu'il devrait être habitué à l'étrange et ajoute qu'il est comblé, Lois et Krypto favorisant tous les deux son bonheur. Intérieurement, Jordan réalise que la naïveté de Supes contribue également à sa grandeur.
Metropolis. Un monstre géant sème la pagaille. La police scientifique, en l'absence de Superman, est dépassée. Un bolide de rouge et de bleu survient pour traverser la créature de part en part...

"Le Monde selon Atlas", c'est un peu plus qu'un combat titanesque et longuet. C'est d'abord un personnage, celui d'Atlas. Il n'a rien à voir avec le géant condamné par Zeus à soutenir la voûte du ciel sur ses épaules parce qu'il avait pris parti pour les Titans contre les dieux. Cette version existe ; elle est apparue dans "Action Comics" #121 (juin 1948). Mais le super-vilain de cet album est une création de Jack Kirby pour le "DC 1st Issue Special" #1 (avril 1975). Atlas est un survivant, dont la famille a été massacrée par les troupes d'Hyssa, le roi lézard. Tirant sa force d'un cristal magique, Atlas se venge du despote et monte sur le trône. Il révèle progressivement une personnalité plus sombre. "Le Monde selon Atlas", c'est aussi un complot visant Superman, dont le combat est analysé de loin pour le compte de l'homme - un militaire restant dans l'ombre - qui a capturé Atlas et l'a lâché sur Metropolis. Jimmy Olsen est le premier à remarquer la présence d'un inconnu et de drones non identifiés filmant l'affrontement. Enfin, dans "Le Monde selon Atlas", Robinson met, non sans humour, Superman dans la peau de l'homme de tous les jours sous l'angle de sa vie de couple : scène de ménage, crise de jalousie, explications et justifications, incompréhension et sujet de discorde récurrent (Krypto, le chien)... L'auteur ne s’appesantit pas sur le sujet et évite de sombrer dans la narration du quotidien routinier du héros.
Le style graphique de Guedes est réaliste. L'artiste parvient, grâce à son découpage et sa science de la perspective, à intégrer dans ces cases mouvement et puissance. Il n'oublie pas de représenter les dégâts causés à la ville, notamment par des points d'impact dans l'asphalte. Les protagonistes sont très (trop) musculeux et les visages, malgré la finesse des traits, sont trop lisses, ce qui accentue le manque d'expressivité. Cette sensation est renforcée par un encrage léger, timide. La mise en couleur est fabuleuse et lumineuse. L'exercice de style (l'hommage à Kirby) est une réussite.

La traduction est de Nicole Duclos. Il n'y a rien à redire sur le texte, qui a été soigné et qui ne comporte aucune faute. Il est dommage que Panini Comics aient regroupé les couvertures à la fin du recueil plutôt que de les intercaler entre chaque chapitre.

Malgré de bonnes idées et quelques scènes humoristiques, l'album n'est pas passionnant. C'est avant tout une histoire dans laquelle les auteurs rendent hommage à Jack Kirby (1917-1994) et dans laquelle Robinson ramène Krypto sur le devant de la scène.

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbuz

4 commentaires:

  1. Présence15 mars

    J'avais essayé de reprendre la lecture des séries Superman avec le récit La nouvelle Krypton dont l'idée de départ me semblait prometteuse. Mais j'en abandonné la lecture au bout de 2 tomes trop dispersés. Je n'ai jamais lu ce prologue. Avais-tu lu les épisodes écrits par Kurt Busiek (si tant est qu'ils aient été traduits en français) quelques années plutôt ?

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    1. Non, les épisodes de Busiek dont tu parles ne m'évoquent rien. Je suis sûr de ne pas les avoir lus. Comme tu dis, il est probable qu'ils n'aient pas été traduits en VO ; et comme je ne lis que la VF...

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  2. Présence16 mars

    Après recherche, ils ont été publiés dans la série Superman & Batman publiée par Panini entre 2007 et 2010, dans les numéros 13 à 15.

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    1. C'est justement le magazine que j'avais choisi de ne pas lire, à l'époque...
      Le choix de Panini Comics de regrouper deux grosses franchises dans un seul et unique magazine m'avait déçu.

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