"Le Livre du destin" est un album (couverture flexible) d'environ cent trente-deux planches, sorti en février 2009 chez Panini Comics dans la collection DC Heroes. C'est le second et dernier volume de la série "The Brave and the Bold" ; il fait suite aux "Maîtres de la chance". En VO, cette histoire porte le titre "The Book of Destiny" (publiée entre décembre 2007 et juin 2008) ; elle est ici reprise dans son intégralité (numéros 7 à 12). C'est alors une nouvelle période pour ce titre, relancé par DC Comics après la période 1955-1983 et les mini-séries de 1991-1992 et 1999-2000.
Le scénario est de Mark Waid, qui a été notamment scénariste de "Heaven's Ladder" (2000) et de "Birthright" (2004). George Pérez, connu pour son travail sur les Jeunes Titans, dessine les numéros 7 à 10, Jerry Ordway les 11 et 12. L'encrage est de Bob Wiacek (avec Scott Koblish pour le #8) et les couleurs sont de Tom Smith.
À l'issue du tome précédent, Batman, le Green Lantern Hal Jordan, Adam Strange et les Challengers de l'Inconnu empêchent les Maîtres de la chance de conserver le Livre du destin (l'ouvrage relate tout événement passé ou à venir). Sa garde est confiée aux Challengers, dont l'ouvrage ne fait curieusement aucune mention.
Wonder Woman et Power Girl affrontent une armée de momies ; elles ne faiblissent pas, mais le flot de leurs ennemis semble intarissable. L'Amazone pense avoir trouvé le moyen d'en finir rapidement. Elle attrape la flèche de l’autel qui soutient une sphère lumineuse d'un adroit jet de lasso et tire sur la corde. La flèche se brise, la sphère tombe à terre et se brise, faisant disparaître les momies dans une grande explosion lumineuse. Les deux héroïnes, indemnes, émergent d'une épaisse couche de poussière et reprennent leurs esprits. Power Girl avoue avec humour que la réflexion l'a emporté sur la force brute. Elle ramasse le lasso de Wonder Woman et le lui tend. Wonder Woman lui demande alors ce qu'elle a ensuite prévu. Power Girl lui répond qu'elle a l'intention d'aller assassiner Superman dans sa forteresse. Les deux femmes sont stupéfaites, abasourdies. Power Girl tenait encore le lasso de Wonder Woman lorsqu'elle a répondu, donc, pour Diana, cela ne fait aucun doute : son lasso a surpris Power Girl en l'obligeant à dire la vérité. La princesse des Amazones commence à croire que Kara est soit possédée, soit sous hypnose. Mais Power Girl ne souhaite en faire qu'à sa tête ; elle veut résoudre cette affaire seule et par les poings. Elle tente de s'envoler, mais Wonder Woman la retient avec son lasso. Power Girl se rebiffe, mais Diana la fait parler. Kara se souvient des trois derniers jours, mais elle ne peut remonter plus loin. Les seuls vagues souvenirs qu'elle a de ce lundi-là sont un alchimiste et une pierre jaunâtre de la taille d'un poing. Un nom finit pourtant par surgir des brumes de sa mémoire, celui de Megistus...
Waid met en scène une grande fresque cosmique et temporelle dans laquelle ses personnages vont remonter le temps et parcourir l'espace et le fond des océans. Le ton oscille entre moderne et léger, lorsque l'auteur réutilise des personnages parfois oubliés. Malgré l'humour, l'ensemble est moins parodique que dans "Les Maîtres de la chance". Waid rend ici hommage à l'Âge d'ar et l'Âge d'argent avec les Boy Commandos (1942) de Joe Simon (1913-2011) et Jack Kirby (1917-1994), la Doom Patrol (1963) d'Arnold Drake (1924-2007) et Bruno Premiani (1907-1984), les Metal Men (1967) de Robert Kanigher (1915-2002) et Ross Andru (1927-1993), Robby Reed, de la série "Dial H for Hero" (1966), les Blackhawks (1941) de Chuck Cuidera (1915-2011), Silent Knight (1955), le Chevalier silencieux, de Kanigher et Irv Novick (1916-2004), ou encore Metamorpho (1965), de Bob Haney (1926-2004) et Ramona Fradon.
Pérez illustre, de son style classique, ses planches avec méticulosité. Celles d'Ordway sont moins finies, moins soignées, mais la différence de style graphique entre les deux artistes est légère et offre ainsi à cet album une certaine homogénéité visuelle.
Alex Nikolavitch réalise la traduction, comme dans le tome précédent. Il soigne son texte, mais le choix du mot "orbe" est douteux (une orbe n'est pas une sphère).
"Le Livre du destin" souffre d'une surabondance de personnages, d'un morcellement du scénario et d'une intrigue qui manque de densité, cela étant dû à la volonté de Mark Waid de rendre hommage à des héros oubliés de l'Âge d'or et de l'Âge d'argent.
Mon verdict : ★★☆☆☆
Barbuz
Je me souviens vaguement que, comme toi, j'avais moins apprécié cette deuxième partie. L'inclusion des dates de naissance et mort des créateurs est très intéressante, car elle m'a fait prendre conscience qu'ils étaient de la même génération, chose dont je ne m'étais pas rendu compte.
RépondreSupprimerOui, ajouter les dates est un exercice auquel je me livre de façon presque systématique.
SupprimerPour moi, le seul intérêt de ce diptyque est de faire revenir des héros complètement oubliés.