samedi 8 avril 2017

"The Avengers" : L'Intégrale 1974 (Panini Comics ; avril 2016)

Le onzième tome de l'intégrale Panini Comics consacrée aux Vengeurs comprend les douze numéros de la série régulière "Avengers" de 1974, du #119 de janvier au #130 de décembre, le "Captain Marvel" #33 de juillet 1974, des chapitres extraits des "Giant-Size Avengers" #1 et 2 (août et novembre) et le "Fantastic Four" #150 (septembre 1974). Chaque épisode du volume est composé, en moyenne, d'une vingtaine de planches, sauf les "Giant-Size", qui en comptent trente (#2) ou trente-cinq (#1). Au total, l'épais volume comprend environ trois cent vingt planches.
Les scénarios de la série "Avengers" et le "Giant-Size Avengers" #2 sont de Steve Englehart, qui coécrit le "Captain Marvel" avec Jim Starlin. Roy Thomas écrit le "Giant-Size Avengers" #1 ; le "Fantastic Four" est de Gerry Conway. Bob Brown (1915-1977) dessine les "Avengers" #119, 120, 122, 123 et 126, John Buscema (1927-2002), les #121, 124 et 125, Sal Buscema, les #127 à 130, Rich Buckler (1949-2017), le "Giant-Size Avengers" #1 et le "Fantastic Four", Dave Cockrum (1943-2006), le "Giant-Size Avengers" #2, et Starlin le "Captain Marvel". Outre Cockrum, Don Heck (1929-1995), Mike Esposito (1927-2010), Joe Staton, Joe Sinnott, Dan Adkins (1937-2013) et Klaus Janson se sont partagé l'encrage.
C'est, à ce jour, la seule édition de ce tome ; l'intégrale est en cours de réédition. La couverture, une illustration de Gil Kane (1926-2000) et John Romita, est adaptée de celle du #122 (avril).

En 1974, les Vengeurs retrouvent le Collectionneur, puis le groupe du Zodiaque, combattent le Saigneur stellaire au Vietnam, déjouent les plans de Thanos avec l'aide de Captain Marvel, font face à Nuklo, mettent Klaw et Solarr hors d'état de nuire, puis se rendent au mariage de Vif-Argent et de Crystal à Attilan, où Ultron-7 vient perturber les noces. Wanda et Madame Harkness affrontent ensuite Necrodamus. Enfin, les Vengeurs se dressent devant les projets de conquête - et de reproduction - de Kang le Conquérant, et repartent en Asie sur les traces du passé de Mantis...

La qualité des numéros est inégale. Ceux d'entre eux avec le Collectionneur, le Saigneur stellaire ou Nuklo sont sont intérêt. Ceux qui sont consacrés à Thanos souffrent d'une narration trop condensée et d'une véritable rupture de style graphique. L'arc du mariage ne se conclut pas de façon convaincante, mais celui du Zodiaque est réussi et riche en surprises. Les épisodes avec Klaw, Solarr ou Necrodamus sont corrects. L'arc de la Madone céleste est captivant, bien que les Trois titaniques ne soient là que pour rappeler les relations tendues entre Monde libre et bloc de l'Est. L'intérêt réside dans la caractérisation des personnages et la multiplication des intrigues amoureuses. Si Thor et Iron Man semblent minés par les déceptions amoureuses, la Vision devient le centre des attentions de Wanda et de Mantis. Ce sont les membres de ce quatuor - car il faut y inclure le Spadassin - qui sont les plus approfondis. La Vision d'Englehart, sous son visage marmoréen, est en proie au doute. L'auteur met en scène un androïde angoissé à l'idée de perdre ses moyens. Wanda, elle, vit des amours difficiles avec son amant. Méprisant les humains chaque jour un peu plus, la voilà repoussée par son propre frère, qui rejette avec colère les sentiments qu'elle éprouve pour le robot. Mantis, elle, vient semer la pagaille dans une relation fragile, sans le moindre égard pour le Spadassin, qui devient un perdant incarné, maudit.
Brown a du métier, mais la qualité de son style varie d'un encreur (Heck) à l'autre (Cockrum). John Buscema ne livre, hélas, que trois chapitres. Sal, lui, manque de régularité dans le soin qu'il apporte à ses cases. Au milieu de ces pages, le numéro signé Starlin tranche de façon particulièrement marquée avec le reste : originalité du découpage et de la narration graphique, compositions pleines de créativité.

La traduction de Nicolas Meylaender (Makma) est de qualité. Le texte est soigné ; ces intégrales ne méritent pas moins. L'éditeur ne le fait pas systématiquement, mais commence à ajouter les couvertures d'origine entre les différents chapitres.

L'année 1974 est celle de Mantis et Wanda. Si Englehart en fait des rivales en amour, il offre une destinée cosmique à la première et augmente la puissance des pouvoirs de la Sorcière rouge par l'intermédiaire de la mystérieuse Madame Harkness.

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Présence06 juillet

    Encore de bons souvenirs éveillés par ton article : le pauvre Spadassin, effectivement perdant né, et l'imprévisible réussite de Jim Starlin qui a réussi à mener à bien son intrigue émiettée sur plusieurs séries.

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    1. Au fait, Présence, où écris-tu, ces derniers temps ? On te trouve toujours sur Amazon et Bruce Lit ?

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