Le douzième volume de l'intégrale Panini Comics consacrée aux Vengeurs comprend les douze numéros de la série régulière "Avengers" de 1975, du #131 de janvier au #142 de décembre et des chapitres extraits des "Giant-Size Avengers" #3 et 4 (février et juin). Chaque épisode est composé, en moyenne, de dix-huit planches, sauf les "Giant-Size", qui en comptent trente chacun. Cet épais recueil comprend environ deux cent quatre-vingts planches.
Les scénarios sont tous de Steve Englehart, mais le #132 (février) a été coécrit avec Roy Thomas. Sal Buscema dessine les quatre premiers numéros, George Tuska (1916-2009), le #135 et les #137 à 140, George Pérez, les #141 et 142, Dave Cockrum (1943-2006), le "Giant-Size Avengers" #3, et Don Heck (1929-1995), le #4. Joe Staton, Frank Chiaramonte (1942-1983), Mike Ploog, Vince Colletta (1923-1991), Joe Giella et John Tartaglione (1921-2003) assurent l'encrage, et Phil Rachelson, Petra Goldberg, George Roussos (1915-2000), et Janice Cohen, la mise en couleur.
La couverture de cette première édition (l'intégrale est en cours de réédition, au compte-gouttes) est adaptée de celle du #141 (novembre) ; elle est signée Gil Kane (1926-2000) et John Romita.
Alors que les Vengeurs sont sur les traces du passé de Mantis, Kang le Conquérant échappe au pharaon Rama-Tut et atterrit chez Immortus, où il crée la Légion des Morts-Vivants. Quant à la Sorcière rouge, restée à New York avec Madame Harkness, elle est enlevée par Dormammu. À l'issue de cette quête, Mantis et le Spadassin ne sont plus des leurs et Vision et Wanda partent en lune de miel ; il faut donc recruter. Le Frelon et la Guêpe répondent présents. Le Fauve se présente à temps pour contrecarrer les plans de l'Étranger. Lors du combat, la Guêpe est grièvement blessée ; c'est ce moment que choisit Cyclone pour attaquer. Enfin, Thor, Dragon-Lune et Immortus, à la poursuite de Kang, remontent le temps jusqu'au far west, tandis que les autres membres (et Captain America) enquêtent sur une milice liée au groupe Roxxon.
Englehart mène l'arc de "La Madone céleste" (voir le tome précédent) à sa fin. L'histoire s'étire et les digressions se multiplient, mais finissent par former un tout. Mantis disparaît comme s'il elle n'avait jamais existé. Wanda et Vision vivent leur lune de miel dans une contrée éloignée (vivons heureux, vivons cachés). D'anciens Vengeurs font leur retour, et de nouvelles têtes, leur apparition. Le Frelon et la Guêpe réintègrent l'équipe ; Hank Pym montre cependant qu'il est prompt à la panique et à la colère. Dragon-Lune participe aux missions. Le Fauve rejoint le groupe sans que l'on sache vraiment ni pourquoi ni comment, et les autres l'acceptent sans trop de questions. L'évolution de la composition de l'équipe, sans cesse fluctuante, lasse. Elle manque de continuité, d'autant que les caractérisations n'évoluent pas et que les psychés ne sont pas approfondies. Il n'y a plus grand-chose à dire sur Vision et Wanda, qui filent le parfait amour, et les relations entre les autres personnages sont sans saveur. Englehart multiplie les dangers et les adversaires et a une fâcheuse tendance à dédoubler l'action afin de générer plus de suspense. Mais sa série manque cruellement d'une intrigue de fond sérieuse et l'ennui s'installe au fil des adversaires.
La qualité des dessins est inégale. Le style de Buscema est classique et efficace, mais il lui manque une touche d'expressivité et de personnalité. Le niveau monte avec Tuska, dont le trait bénéficie de l'encrage de Chiaramonte davantage que de celui de Colletta, mais redescend avec Heck, qui produit des cases souvent peu soignées, avec des personnages aux proportions variables et aux physionomies irrégulières. Pérez n'a que vingt et un ans lorsqu'il illustre les deux derniers récits ; il est encore loin d'être arrivé au sommet de son art et l'influence de Barry Windsor-Smith est évidente.
C'est la valse des traducteurs : Thomas Davier, Nicole Duclos et Laurence Belingard. Les noms des personnages changent, démontrant l'absence de cohérence éditoriale. Le Frelon récupère un sobriquet approprié et "Pourpoint jaune" semble (enfin) oublié.
En 1975, les Vengeurs tournent en rond. Les va-et-vient incessants au sein de l'équipe ne surprennent plus. Les drames humains sont absents. Malgré "La Madone céleste", Englehart peine à rester inspiré ; graphiquement, il faut un artiste durable à la série.
Mon verdict : ★★☆☆☆
Barbuz
Il aura fallu que j'attende tout ce temps pour que ton commentaire me détrompe sur le nom de Yellow Jacket. J'avais toujours trouvé que Pourpoint Jaune était assez joli, sans me rendre compte que le nom anglais désigne une famille de guêpe.
RépondreSupprimerJe ne garde pas un grand souvenir de ces aventures dans le temps, juste le sentiment que les Vengeurs n'étaient pas à leur place au Far-West. Je garde également la (très) vague impression qu'Englehart ne savait pas trop comment faire aboutir la filiation Kang / Rama-Tut.
Mais moi aussi, j'aimais le nom de Pourpoint jaune ! Un souvenir de mes lectures d'enfance !
SupprimerJe trouve Englehart généralement peu inspiré dans ces épisodes ; c'est la raison pour laquelle j'ai décidé d'arrêter la lecture de cette intégrale.