"Le Mercenaire" est une série de bande dessinée créée et réalisée (scénarisée, illustrée, encrée et mise en couleur) par l'artiste espagnol (catalan) Vicente Segrelles. Elle a d'abord été publiée en Espagne à partir de mars 1981, dans le premier numéro du journal "Cimoc", sous le titre "El Mercenario". En France, elle a été publiée dans le magazine Circus, qui appartenait aux éditions Glénat. C'est chez Glénat que paraîtront les treize tomes de cette série médiévale fantastique (qui peut être, hélas, considérée comme finie), entre 1982 et 2004.
"Les Ancêtres disparus" ("Los ascendientes perdidos" en VO) est le neuvième tome de la série. C'est un album de quarante-six planches sorti chez Glénat en août 1997. Il n'y a qu'une édition.
Espagne, an de grâce 1003, dans la partie chrétienne du pays. Une procession nocturne quitte une ville à la lueur des torches. Elle traverse le pont qui surplombe un fleuve jusqu'à un bûcher qui a été dressé. Outre les porteurs de torches, le convoi est composé d'un chariot qui transporte une jeune femme vêtue de blanc et ligotée. L'ecclésiastique (sans doute un évêque) à la tête de la troupe déclare que les preuves de sorcellerie contre leur prisonnière sont suffisantes et ordonne qu'elle soit brûlée vive. Une voix leur demande soudainement d'arrêter. C'est Belzébuth, prince des enfers, qui apparaît au milieu de flammes. Il accepte de prendre l'âme de la jeune femme et ajoute qu'il emportera celle du représentant du clergé, qu'il désigne comme un serviteur. Tous sont apeurés devant le démon, qui émerge des brumes monté sur un dragon. Le prêtre dément œuvrer pour le Malin et demande pitié ; après tout, il n'a fait qu'exécuter les ordres du comte, le seigneur des lieux. Belzébuth rétorque que le comte est l'un de ses fidèles et lance son dragon, qui s'empare de l'évêque entre ses mâchoires. C'est alors que saint Georges apparaît, armé de sa lance et monté sur un destrier. S'ensuite une joute entre bien et mal, à l'issue de laquelle saint George transperce le crâne du dragon de sa lance. Belzébuth, enragé, maudit le paladin, abandonne le combat et disparaît dans les flammes. Le preux chevalier ordonne que la jeune femme soit libérée et promet à ces hommes la colère de Dieu si jamais ils avaient l'intention de faire monter d'autres innocentes sur le bûcher. Tous se soumettent, penauds, et rentrent chez eux.
Plus tard, le Mercenaire et Nan-Tay se retrouvent chez Ramiro, un alchimiste juif. Tout cela n'était qu'une mise en scène afin de sauver la nièce de Ramiro, avec Nan-Tay interprétant saint Georges, et le Mercenaire, Belzébuth. Le savant est un agent de la Cité du Cratère et doit remettre aux deux aventuriers un document contenant des informations sur la localisation de l'Atlantide, l'objet des recherches de Nan-Tay...
Plus tard, le Mercenaire et Nan-Tay se retrouvent chez Ramiro, un alchimiste juif. Tout cela n'était qu'une mise en scène afin de sauver la nièce de Ramiro, avec Nan-Tay interprétant saint Georges, et le Mercenaire, Belzébuth. Le savant est un agent de la Cité du Cratère et doit remettre aux deux aventuriers un document contenant des informations sur la localisation de l'Atlantide, l'objet des recherches de Nan-Tay...
Segrelles donne une suite à "L'An 1000" et lance le Mercenaire à la recherche des Atlantes. Il continue à puiser dans notre histoire : après l'Égypte ancienne et la Grèce antique, il s'inspire des civilisations précolombiennes (les Toltèques). On retrouve ce mélange des genres qui lui est cher. Les aventures en terre toltèque succèdent à un Moyen Âge teinté de superstitions et des éléments de science-fiction avec des vaisseaux colossaux, conçus pour emmener des villes. L'auteur, dans l'introduction, égratigne le catholicisme et son clergé, dont le représentant apparaît comme un pleutre. La huitième case de la troisième planche, dans laquelle figure la tête d'un âne qui se mêle aux zélotes, comme s'il s'agissait d'un portrait de famille, est éloquente.
L'artiste signe des planches magnifiques : le cheminement de la procession, dont les flammes se reflètent dans l'eau du fleuve, l'affrontement entre saint Georges et Belzébuth, les constructions atlantes, la vue sur la cité toltèque au coucher du soleil.
Bien que le texte ne comporte aucune faute de français, la traduction d'Anne-Marie Meunier est perfectible. Le lettrage - c'est un problème récurrent de la série - n'est pas soigné : la ponctuation est hasardeuse et les phylactères sont souvent trop petits.
"Les Ancêtres disparus" est un album cohérent et solide malgré une introduction longuette et hors de propos. Outre la quête du peuple de l'Atlantide et les planches de l'artiste, l'intérêt du recueil est de faire revenir un personnage que l'on croyait oublié.
Mon verdict : ★★★☆☆
Barbuz
On retrouve ce mélange des genres qui lui est cher. - Effectivement en lisant ton résumé, je me demandais comment le mercenaire allait bien pouvoir trouver sa place après une telle entrée en matière.
RépondreSupprimerOui, cet album-là n'est sans doute pas le meilleur.
SupprimerIl me reste pour le moment deux tomes à lire, les deux derniers, donc.