"El Cascador" est le dixième tome de la série "XIII". Cet album cartonné de quarante-six planches est sorti aux éditions Dargaud en février 1994 ; c'est la suite directe de "Pour Maria".
La série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal", "Lady S." ou "Largo Winch" - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries importantes, telles que, entre autres, "Ringo", "Bob Morane" ou "Bruno Brazil". Assez curieusement, ces deux géants devaient au départ collaborer sur "Bruno Brazil". Vance est malheureusement atteint de la maladie de Parkinson ; il a dû se retirer il y a quelques années.
Précédemment, XIII, qui coule des jours tranquilles à San Miguel, est contacté par le padre Jacinto, un étrange ecclésiastique qui lui révèle qu'il a une épouse ; celle-ci est la fille du président déchu du Costa Verde. Elle a été incarcérée, condamnée à mort et sera exécutée sous peu. XIII prend l'identité de l'homme d'affaires (assassiné) Meredith et se rend au Costa Verde, mais il est démasqué par la maîtresse du dictateur local, qui n'est autre que Felicity Brown. XIII tombe dans le piège ourdi par le colonel Juan Peralta, chef de la police secrète présidentielle.
À Minneapolis, les pontes de la Minerco résument la situation. L'entreprise a investi vingt millions de dollars dans cette opération et ne peut plus reculer ; Mac Lane devra se débrouiller seul. Ce dernier est incarcéré à la forteresse de Roca Negra, une prison humide, difficile d'accès. Il y subit un interrogatoire musclé, supervisé par Peralta lui-même. Le colonel tient à savoir par qui XIII a été envoyé, lorsqu'un planton vient l'informer qu'on le demande au téléphone. Avant de sortir de la salle, Peralta lâche à un XIII surpris qu'il a été dénoncé par les révolutionnaires eux-mêmes. L'officier prend l'appel qui lui est destiné et apprend qu'une délégation du Comité international de la Croix-Rouge veut visiter la forteresse de Roca Negra le lendemain. Peralta entend bien répondre positivement à cette requête, le président étant soucieux de soigner l'image de marque du Costa Verde. Il demande à son second, le commandant Morales, de préparer une petite mise en scène (cellules nettoyées, soldats remplaçant les prisonniers) afin de duper les émissaires de l'institution d'aide humanitaire. Pendant ce temps, XIII parvient à tromper la vigilance de son geôlier et de ses gardiens et fonce vers les escaliers, qui le mènent à des cachots sombres, humides et insalubres. Il se rue vers la grille du couloir, mais rien à faire : elle est fermée. Dans la pénombre, quelqu'un l'appelle. Il se retourne et reconnaît Maria, mais l'un des gardiens de la prison l'assomme d'un coup de crosse de son arme...
"El Cascador", c'est un projet de manipulation et d'ingérence insensé conçu par l'éminence grise d'une entreprise qui ne recule devant rien, la Minerco. Il est probable que Van Hamme se soit inspiré de la United Fruit Company, multinationale devenue Chiquita Brands International en 1989. En 1975, l'actionnaire principal de la United Fruit Company se suicide ; l'enquête met à jour une affaire de corruption et révèle que la compagnie a acheté le président du Honduras. "El Cascador", c'est aussi une révolution ratée, pourrie de l'intérieur. Van Hamme avait déjà partagé cette réflexion sur l'inéluctable corruption du pouvoir dans "La Chute de Brek Zarith". Devant le carnaval des passations de pouvoir entre dictatures bananières (l'emblème et l'uniforme de la police secrète rappellent bien sûr ceux des Totenkopf) et révolutions hypocrites jouant sur la naïveté populaire, il est difficile de ne pas songer à la conclusion de "Tintin et les Picaros" (1976). Le scénario est solide, impeccable ; action et narration s'équilibrent parfaitement et le suspense dure jusqu'à la dernière planche.
À Minneapolis, les pontes de la Minerco résument la situation. L'entreprise a investi vingt millions de dollars dans cette opération et ne peut plus reculer ; Mac Lane devra se débrouiller seul. Ce dernier est incarcéré à la forteresse de Roca Negra, une prison humide, difficile d'accès. Il y subit un interrogatoire musclé, supervisé par Peralta lui-même. Le colonel tient à savoir par qui XIII a été envoyé, lorsqu'un planton vient l'informer qu'on le demande au téléphone. Avant de sortir de la salle, Peralta lâche à un XIII surpris qu'il a été dénoncé par les révolutionnaires eux-mêmes. L'officier prend l'appel qui lui est destiné et apprend qu'une délégation du Comité international de la Croix-Rouge veut visiter la forteresse de Roca Negra le lendemain. Peralta entend bien répondre positivement à cette requête, le président étant soucieux de soigner l'image de marque du Costa Verde. Il demande à son second, le commandant Morales, de préparer une petite mise en scène (cellules nettoyées, soldats remplaçant les prisonniers) afin de duper les émissaires de l'institution d'aide humanitaire. Pendant ce temps, XIII parvient à tromper la vigilance de son geôlier et de ses gardiens et fonce vers les escaliers, qui le mènent à des cachots sombres, humides et insalubres. Il se rue vers la grille du couloir, mais rien à faire : elle est fermée. Dans la pénombre, quelqu'un l'appelle. Il se retourne et reconnaît Maria, mais l'un des gardiens de la prison l'assomme d'un coup de crosse de son arme...
"El Cascador", c'est un projet de manipulation et d'ingérence insensé conçu par l'éminence grise d'une entreprise qui ne recule devant rien, la Minerco. Il est probable que Van Hamme se soit inspiré de la United Fruit Company, multinationale devenue Chiquita Brands International en 1989. En 1975, l'actionnaire principal de la United Fruit Company se suicide ; l'enquête met à jour une affaire de corruption et révèle que la compagnie a acheté le président du Honduras. "El Cascador", c'est aussi une révolution ratée, pourrie de l'intérieur. Van Hamme avait déjà partagé cette réflexion sur l'inéluctable corruption du pouvoir dans "La Chute de Brek Zarith". Devant le carnaval des passations de pouvoir entre dictatures bananières (l'emblème et l'uniforme de la police secrète rappellent bien sûr ceux des Totenkopf) et révolutions hypocrites jouant sur la naïveté populaire, il est difficile de ne pas songer à la conclusion de "Tintin et les Picaros" (1976). Le scénario est solide, impeccable ; action et narration s'équilibrent parfaitement et le suspense dure jusqu'à la dernière planche.
Dans "El Cascador", Vance se régale. Certes, certains visages manquent un brin d'expressivité, mais l'artiste concocte de superbes scènes, des cachots de la prison à la mangrove, et se fait plaisir avec les explosions, fusillades, combats au corps à corps ou cascades improbables. Le scénario étant dense, Vance doit utiliser un découpage serré pour sa narration graphique. L'action reste limpide, et exemplaire de lisibilité.
"El Cascador" est un album excellent, certainement l'un des volumes les plus captivants et les plus réussis de la série. Action et narration s'y imbriquent à la perfection. La suite et fin du triptyque est contée dans le onzième tome, "Trois Montres d'argent".
Mon verdict : ★★★★★
Barbuz
Au vu de ton résumé, je pense que je me suis arrêté avec le tome précédent et que je n'ai lu ni celui-ci, ni les suivants. Tu m'as donné envie d'aller consulter l'entrée de wikipedia sur la United Fruit Company dont je n'ai pas vu beaucoup d'avatar dans les comics, ce qui m'étonne. En fait je ne l'ai vu apparaître qu'une seule fois et c'était dans une BD franco-belge : l'Orfèvre d'Éric Warnauts et Raives, le tome 2 pour être précis.
RépondreSupprimerTiens, je n'ai jamais entendu parler de cette série, "L'Orfèvre".
SupprimerEn ce moment, je suis en train de lire le treizième tome de "XIII", "XIII Mystery : L'Enquête". Un peu long. Mais je ferai les tomes suivants quoi qu'il en soit.