"Trois Montres d'argent" est le onzième tome de la série "XIII". Cet album cartonné de cinquante-deux planches est sorti aux éditions Dargaud en mars 1995 ; c'est la suite de "El Cascador".
La série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal", "Lady S." ou "Largo Winch" - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries importantes, telles que, entre autres, "Ringo", "Bob Morane" ou "Bruno Brazil". Assez curieusement, ces deux géants devaient au départ collaborer sur "Bruno Brazil". Vance est malheureusement atteint de la maladie de Parkinson ; il a dû se retirer il y a quelques années.
Précédemment, XIII, incarcéré à la forteresse de Roca Negra après avoir été trahi, s'échappe et retrouve les révolutionnaires. Jorge le fait arrêter sous prétexte d'espionnage et Simmel lui fait signer des aveux contre sa liberté. Mais XIII reste au Costa Verde et obtient un procès public, lors duquel la machination de Simmel est exposée, et la trahison de Jorge, révélée. Ce dernier se suicide, tout comme le P-DG de la Minerco. À l'issue de ces événements, Mullway avoue à XIII qu'il est son père biologique ; il lui raconte ensuite ses origines.
Mullway revient sur le destin de trois amis âgés de vingt ans, Liam Mac Lane, Jack Callahan et George Mullway, qui, en 1898, décident de quitter leur Irlande natale pour tenter leur chance en Amérique. Au réveillon de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 1900, à Brooklyn, Liam séduit Jenny O'Keefe. Henry 'Daddy" O'Keefe, le père, est un commerçant dont les affaires se portent bien. Liam, Jack et George sont embauchés comme gérants des autres magasins de Brooklyn. Lima et Kenny se marient, et Jack et George épousent les sœurs de Jenny, Beth et Kate. Jack et Beth ont ensuite un fils, Jimmy, dont la naissance est suivie par celle de Tom Mac Lane, puis de Francis Mullway et, enfin, de Deborah Callahan, petite sœur de Jimmy. Bref ; tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes, en tout cas jusqu'au jour où un certain don Vitale Castellana vient se présenter à "Daddy" O'Keefe. "Don Vitale", parrain de la mafia locale, est à la tête de l'une des cinq familles qui règnent sur le crime organisé à New York. Évidemment, s'il rend visite à "Daddy" O'Keefe, c'est pour lui proposer la "protection" de ses boutiques en l'échange d'importants versements mensuels. L'Irlandais refuse, et la réaction de la mafia est immédiate ; ses sbires brisent les vitrines des magasins, agressent les employés et incendient les entrepôts. O'Keefe, résolu, réplique ; ses gros bras rossent les hommes de "Don Vitale". Et puis, lors d'une nuit de février 1910, c'est l'escalade et la tragédie...
Avec "Trois Montres d'argent", Van Hamme se lance dans une grande fresque familiale, épique, telle qu'en offrent surtout le cinéma ou la littérature en général. Ce n'est pas la première fois que l'auteur se prête à cet exercice ; le premier tome des "Maîtres de l'orge" sort en 1992. Quelle tragédie que celle de ce trio d'amis qui quittent leur terre natale et à qui tout semble leur sourire pendant quelques années. Ils vont ensuite connaître le déchirement de la séparation, l'éloignement, la ruine, l'enfer de la guerre et, pour finir, la mort dans l'anonymat, la solitude, voire dans l'oubli. Ces passages sont captivants, à tel point que l'on ne pense plus à la révolution au Costa Verde, qui gêne presque la découverte de l'histoire des aïeux de Mac Lane. Dans les dernières pages, Van Hamme met son personnage dans une situation inextricable avant d'utiliser Jones comme deus ex machina. L'imbrication de la saga familiale prenante dans une intrigue révolutionnaire qui peine à finir provoque un déséquilibre narratif qui pourra laisser perplexe plus d'un lecteur, malgré les qualités de l'album.
C'est presque un siècle entier d'histoire qu'illustre Vance, avec tous ses nouveaux personnages. L'artiste apporte la variété nécessaire aux physionomies, le soin et le sens du détail aux véhicules (train à vapeur, avion de chasse, tacot). Les scènes les plus spectaculaires, les plus réussies qu'il dessine sont les dernières pages de l'album : le sabotage du pont, en pleine nuit, dans une jungle sur laquelle tombe une pluie drue.
Bien que la révolution au Costa Verde soit reléguée au second plan et finisse même par polluer la narration de cette grande tragédie familiale, "Trois Montres d'argent" est un très bon tome, et ce retour sur les racines de Jason Mac Lane est passionnant.
Avec "Trois Montres d'argent", Van Hamme se lance dans une grande fresque familiale, épique, telle qu'en offrent surtout le cinéma ou la littérature en général. Ce n'est pas la première fois que l'auteur se prête à cet exercice ; le premier tome des "Maîtres de l'orge" sort en 1992. Quelle tragédie que celle de ce trio d'amis qui quittent leur terre natale et à qui tout semble leur sourire pendant quelques années. Ils vont ensuite connaître le déchirement de la séparation, l'éloignement, la ruine, l'enfer de la guerre et, pour finir, la mort dans l'anonymat, la solitude, voire dans l'oubli. Ces passages sont captivants, à tel point que l'on ne pense plus à la révolution au Costa Verde, qui gêne presque la découverte de l'histoire des aïeux de Mac Lane. Dans les dernières pages, Van Hamme met son personnage dans une situation inextricable avant d'utiliser Jones comme deus ex machina. L'imbrication de la saga familiale prenante dans une intrigue révolutionnaire qui peine à finir provoque un déséquilibre narratif qui pourra laisser perplexe plus d'un lecteur, malgré les qualités de l'album.
C'est presque un siècle entier d'histoire qu'illustre Vance, avec tous ses nouveaux personnages. L'artiste apporte la variété nécessaire aux physionomies, le soin et le sens du détail aux véhicules (train à vapeur, avion de chasse, tacot). Les scènes les plus spectaculaires, les plus réussies qu'il dessine sont les dernières pages de l'album : le sabotage du pont, en pleine nuit, dans une jungle sur laquelle tombe une pluie drue.
Bien que la révolution au Costa Verde soit reléguée au second plan et finisse même par polluer la narration de cette grande tragédie familiale, "Trois Montres d'argent" est un très bon tome, et ce retour sur les racines de Jason Mac Lane est passionnant.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Je découvre donc ce tome (et les suivants) par le biais de tes commentaires. Je suis étonné par la diversité des genres abordés, et par l'ambition d'embrasser une dimension historique.
RépondreSupprimerOui, même si, du coup, le scénario est un peu déséquilibré...
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