mardi 13 juin 2017

Green Lantern : "Sans péché" (Panini Comics ; août 2011)

"Sans péché" est un album à couverture flexible d'une petite centaine de planches, sorti dans la collection DC Heroes de Panini Comics en août 2011. C'est une histoire complète en quatre numéros, "The Brave and the Bold: Without Sin" #19-22 (janvier à mai 2009). Bien qu'en VO, cette mini-série soit issue de la franchise "The Brave and the Bold", Panini Comics l'ont commercialisée en tant que "Green Lantern" pour profiter de la sortie du film (2011).
C'est un tandem 100% britannique qui produit cette histoire. Elle est écrite par David Hine. Hine a travaillé sur de nombreuses séries phares, aussi bien chez DC Comics ("Batman") que chez Marvel ("X-Men", "Inhumans"). Les dessins sont de Doug Braithwaite (voir les quatre tomes de l'excellente saga "Justice", entre autres). Le travail de Braithwaite est encré par Bill Reinhold. Quant à la mise en couleur, elle a été réalisée par Brian Reber et Art Lyon.

Le Green Lantern Hal Jordan est convoqué par le Phantom Stranger, qui lui demande de le rejoindre en Virginie-Occidentale, à l'hôpital d'Arcadia. Le message du Phantom Stranger est aussi bref que mystérieux : "La corruption règne à Arcardia". Arrivé sur place, Jordan se défait de deux agents de sécurité, dont l'un n'hésite pas à utiliser son arme à feu. Le docteur Bernard Treves intervient avant que la situation ne dégénère. Intimidé par la présence d'un membre du Corps des Green Lanterns, Treves hésite, mais le Phantom Stranger le convainc de se confier. Treves explique ainsi à Jordan qu'il a travaillé sur la génésine, un traitement contre l'infertilité ayant pour but d'empêcher les fausses couches. Les premiers essais montrèrent que la substance traversait le placenta. Les lapins utilisés pour les tests étant saufs et sains, l'information fut écartée et de nouveaux essais furent réalisés, mais sur l'homme. Huit volontaires eurent ainsi huit enfants, atteints d'effets désastreux (crâne hypertrophié, absence d'yeux, capacité limitée à comprendre et à s'exprimer). Jordan en voit sept sur les huit. La moutarde commence à lui monter au nez. Lorsqu'il demande au Phantom Stranger la raison de son invitation, l'autre lui répond que c'est une forme de magie inconnue qui l'a conduit jusque là. Le Dr Treves les mène au huitième enfant, Cora. Complètement sourde (elle ne reconnaît ni ne réagit à aucun son), elle a commencé à recouvrir toutes les surfaces disponibles de caractères inconnus. Treves pense avoir décrypté une partie de ses symboles, mais l'anneau de Jordan identifie formellement ces signes comme provenant de plusieurs langues extraterrestres. Sur le mur, la fillette a même reproduit le fameux cri de guerre des Green Lanterns. Un début de lecture des carnets indique que les textes de Cora évoquent une catastrophe apocalyptique. Jordan décide de montrer ces livrets aux Gardiens d'Oa. Avant leur départ, Treves demande au Phantom Stranger si ses cauchemars vont cesser. L'Étranger lui répond qu'il en doute...

"The Brave and the Bold" met en scène deux héros affrontant ensemble une menace commune. Ici, le Green Lantern Hal Jordan est convoqué par le Phantom Stranger. L'histoire est enthousiasmante. Le scénario est cohérent, bien structuré, intéressant, avec un sujet original. L'intrigue est riche en retournements de situation, en scènes-chocs et propose plusieurs thèmes de réflexion (expérimentations, addiction, décadence des sociétés). Ni émotion ni humour ne sont absents. La caractérisation du Phantom Stranger est irréprochable ; il est énigmatique, mystérieux et marmoréen. Celle de Hal Jordan est trop lisse ; sa personnalité de bagarreur est en retrait. Green Arrow est égal à lui-même. Visuellement, leur ennemi Toba rappelle le manga.
Braithwaite livre quelques très belles planches de son style réaliste. Notons l'inspiration et les trouvailles du dessinateur pour mettre en scène la planète Kahlo. La couleur est trop diluée et manque de contraste, hélas. Le découpage est impeccable.

La traduction a été réalisée par Laurence Belingard. Son travail, bien que perfectible, est correct et le texte ne comprend aucune faute. Panini Comics ont regroupé les couvertures d'origine en fin de recueil plutôt que de les intercaler entre les chapitres.

"Sans péché" est un très bon récit, hors continuité, au ton adulte, qui bénéficie d'une excellente intrigue, tragique, dans une contrée inconnue, de dessins réussis et d'une traduction à la hauteur. Son seul et unique véritable défaut est d'être trop court.

Mon verdict : ★★★★☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Présence26 juillet

    David Hine & Doug Braithwaite : 2 créateurs que je trouve inégaux. Ils sont capables de choses très originales, mais aussi de BD qui semblent avoir été réalisées dans un délai trop contraint. Merci pour la présentation de cette histoire que je n'ai pas lue.

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  2. Hine se fait rare, je trouve.
    Braithwaite est en effet inégal ; ça me fait penser à "Justice", où il dessine, mais l'encrage de Ross transfigure ses illustrations.

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