"Les Mystérieuses Enquêtes de Sandman" est une série en trois tomes qui a été publiée dans la collection "Vertigo" des éditions Le Téméraire de 1997 à 1998. Le Téméraire est une ancienne maison française d'édition créée en 1993. Hélas, l'éditeur ayant cessé ses activités en 2000, certaines séries n'ont pas pu être terminées.
Ces albums sont tirés de la série VO "Sandman Mystery Theatre", publiée entre 1993 et 1999. Publié dans la collection Vertigo de DC Comics, le titre compte soixante-dix numéros. Le Téméraire n'ayant sorti que douze d'entre eux, la quantité de matériau inédit en France est de taille ; elle attend patiemment son heure.
"La Tarentule" est le premier des trois tomes. Il comprend les numéros VO #1-4, la totalité de l'arc intitulé "The Tarantula". Cet album cartonné d'une centaine de planches est sorti en janvier 97.
Le scénario est écrit par Matt Wagner. Wagner est notamment connu pour "Batman et les monstres" et "Batman et le moine fou". Les dessins sont signés Guy Davis (entre autres, "Starman"). Davis a été récompensé de trois prix "Eisner" durant sa carrière (en 1997, 2004 et en 2009). David Hornung réalise la mise en couleur.
Wesley Dodds est en plein cauchemar. Il voit une femme au visage indistinct. Un homme en noir. Un soldat américain, pendant la première guerre mondiale, qui part à l'assaut des tranchées et qui meurt gazé malgré son masque. Des corps de femmes, entassés les uns sur les autres et prisonniers d'une immense toile d'araignée.
New York, 1938. Dian Belmont s'apprête à sortir. Son père, procureur général, exprime son désaccord ; il s'inquiète de la voir fréquenter les clubs de Harlem. La jeune femme (sans remarquer l'intrus dans la maison) ne s'en laisse pas compter et tente de rassurer son père en lui rétorquant que ces boîtes sont tout à fait correctes. Elle prend un taxi. Belmont, mécontent, n'a pas dit son dernier mot ; il compte bien demander à la police d'organiser une descente dans le club en question. Mais en entrant dans son bureau, il est surpris par la présence d'une silhouette engoncée dans un imperméable, coiffée d'un feutre, le visage dissimulé par un masque à gaz, qui fouille son coffre-fort. Belmont interpelle l'étrange visiteur et veut lui demander de quitter les lieux. Celui-ci, pour toute réponse, lui braque un pistolet chargé d'une cartouche vers le visage, et lui envoie un jet de gaz verdâtre. Belmont tombe dans son fauteuil, inerte...
Dodds est de retour à New York depuis un an. Il a hérité de la fortune paternelle. Wagner le dépeint comme un homme hanté par la corruption. Bien qu'en proie à des cauchemars, il est fin psychologue. Il ne boit pas et n'aime pas les sports professionnels. Son alger ego, Sandman, joue sur l'effet de surprise. Loin d'afficher la maîtrise physique d'un Batman, il lui arrive d'être surpris à son tour, malgré l'ingéniosité qu'il déploie. L'auteur revient sur les débuts du personnage de Sandman, qui apparaît pour la première fois dans le #40 (juillet 1939) de la série "Adventure Comics". Il en offre une relecture adulte, un hommage aux pulps qui tire sur l'esthétique du film noir, avec un soupçon de fantastique, voire d'épouvante sobrement distillé. Féminisme et liberté sexuelle font partie des thèmes abordés. La sauvagerie de cette glauque et sordide enquête est tempérée par l'idylle naissante entre Wesley et la sémillante Dian.
Les dessins participent à la réussite de l'album, malgré une couleur pâle. Davis a un style graphique réaliste dans lequel les muscles hypertrophiés n'ont pas leur place. Les visages sont expressifs. Le travail sur l'ombre et la lumière est incroyable. Le découpage est impeccable et la narration décompressée des planches sans paroles est prenante. Son Sandman, esprit nocturne, silhouette fantomatique, est impressionnant.
La traduction de Terry Manomisse est tout à fait compréhensible, mais le texte est criblé d'une vingtaine de fautes. C'est une catastrophe : fautes de grammaire, de conjugaison, de traduction, coquilles, incohérences entre tutoiement et vouvoiement.
Wesley Dodds est en plein cauchemar. Il voit une femme au visage indistinct. Un homme en noir. Un soldat américain, pendant la première guerre mondiale, qui part à l'assaut des tranchées et qui meurt gazé malgré son masque. Des corps de femmes, entassés les uns sur les autres et prisonniers d'une immense toile d'araignée.
New York, 1938. Dian Belmont s'apprête à sortir. Son père, procureur général, exprime son désaccord ; il s'inquiète de la voir fréquenter les clubs de Harlem. La jeune femme (sans remarquer l'intrus dans la maison) ne s'en laisse pas compter et tente de rassurer son père en lui rétorquant que ces boîtes sont tout à fait correctes. Elle prend un taxi. Belmont, mécontent, n'a pas dit son dernier mot ; il compte bien demander à la police d'organiser une descente dans le club en question. Mais en entrant dans son bureau, il est surpris par la présence d'une silhouette engoncée dans un imperméable, coiffée d'un feutre, le visage dissimulé par un masque à gaz, qui fouille son coffre-fort. Belmont interpelle l'étrange visiteur et veut lui demander de quitter les lieux. Celui-ci, pour toute réponse, lui braque un pistolet chargé d'une cartouche vers le visage, et lui envoie un jet de gaz verdâtre. Belmont tombe dans son fauteuil, inerte...
Dodds est de retour à New York depuis un an. Il a hérité de la fortune paternelle. Wagner le dépeint comme un homme hanté par la corruption. Bien qu'en proie à des cauchemars, il est fin psychologue. Il ne boit pas et n'aime pas les sports professionnels. Son alger ego, Sandman, joue sur l'effet de surprise. Loin d'afficher la maîtrise physique d'un Batman, il lui arrive d'être surpris à son tour, malgré l'ingéniosité qu'il déploie. L'auteur revient sur les débuts du personnage de Sandman, qui apparaît pour la première fois dans le #40 (juillet 1939) de la série "Adventure Comics". Il en offre une relecture adulte, un hommage aux pulps qui tire sur l'esthétique du film noir, avec un soupçon de fantastique, voire d'épouvante sobrement distillé. Féminisme et liberté sexuelle font partie des thèmes abordés. La sauvagerie de cette glauque et sordide enquête est tempérée par l'idylle naissante entre Wesley et la sémillante Dian.
Les dessins participent à la réussite de l'album, malgré une couleur pâle. Davis a un style graphique réaliste dans lequel les muscles hypertrophiés n'ont pas leur place. Les visages sont expressifs. Le travail sur l'ombre et la lumière est incroyable. Le découpage est impeccable et la narration décompressée des planches sans paroles est prenante. Son Sandman, esprit nocturne, silhouette fantomatique, est impressionnant.
La traduction de Terry Manomisse est tout à fait compréhensible, mais le texte est criblé d'une vingtaine de fautes. C'est une catastrophe : fautes de grammaire, de conjugaison, de traduction, coquilles, incohérences entre tutoiement et vouvoiement.
Malgré sa noirceur, ce premier volume est excellent. Sandman est un héros attachant, humain, et les personnages secondaires (Burke, Humphries) sont réussis. Ces aventures sont à lire, à relire en parallèle au (tome 2 du) "Starman" de James Robinson.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Celui-là je l'ai lu, et je l'ai relu des années après, avec un 5 étoiles direct et confirmé. Je suis un fervent lecteur de Matt Wagner, pour les séries que tu cites, et plus encore pour ses séries indépendantes Mage et Grendel. Je suis un fervent admirateur de Guy Davis, surtout pour son travail incroyable sur la série BPRD de Mike Mignola & John Arcudi. Je ne me souviens plus si le lien avec Morpheus (Sandman de Neil Gaiman)est abordé dans ce tome ou dans les suivants.
RépondreSupprimerJe n'ai pas voulu mettre cinq étoiles, parce que l'intrigue ne m'a pas non plus renversé, ce qui est pareil pour les autres tomes, d'ailleurs.
SupprimerJ'ai oublié de répondre à ta question concernant Morpheus. Il n'est question de ce personnage dans aucun des trois volumes de Le Téméraire.
SupprimerLeur lien apparaît parfois de manière implicite dans les visions oniriques qui tourmentent Wesley Dodds et il avait été explicité dans un numéro spécial Sandman/Sandman Mystery Theatre, coécrit par Matt Wagner & Neil Gaiman, peint par Teddy Christiansen.
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