"Les Mystérieuses Enquêtes de Sandman" est une série en trois tomes qui a été publiée dans la collection "Vertigo" des éditions Le Téméraire de 1997 à 1998. Le Téméraire est une ancienne maison française d'édition créée en 1993. Hélas, l'éditeur ayant cessé ses activités en 2000, certaines séries n'ont pas pu être terminées.
Ces albums sont tirés de la série VO "Sandman Mystery Theatre", publiée entre 1993 et 1999. Publié dans la collection Vertigo de DC Comics, le titre compte soixante-dix numéros. Le Téméraire n'ayant sorti que douze d'entre eux, la quantité de matériau inédit en France est de taille ; elle attend patiemment son heure.
"La Vamp" est le deuxième de ces trois tomes. Il comprend les numéros VO #13-16, soit la totalité de l'arc intitulé "The Vamp". Cet album cartonné d'une centaine de planches est sorti en mai 1997.
Le scénario est de Matt Wagner et Steven T. Seagle. Wagner est connu pour "Batman et les monstres" et "Batman et le moine fou". Seagle, lauréat de deux "Eisner", a beaucoup travaillé pour Vertigo. Guy Davis ("Starman"), qui a été récompensé de trois "Eisner", signe tous les dessins et David Hornung réalise la mise en couleur.
Un homme et une femme s'embrassent avec ardeur dans une chambre. Elle lui mordille la lèvre inférieure et le presse de se déshabiller. Lui est subjugué par l'audace que montre sa partenaire. Elle est à demi nue. Il admire sa poitrine. Elle renverse son amant sur le lit et se met à lui lécher le torse. L'homme est aux anges, lorsqu'elle lui écarte les bras en croix. Deux silhouettes masquées surgissent alors de nulle part et lui serrent chacune un bras. La femme le bâillonne, lui enfonce des aiguilles reliées à des tuyaux en maints endroits du corps et lui ponctionne son sang.
Dian, en retard, entre dans un club de Harlem retrouver des amies. Carole lui reproche son manque de disponibilité. Ses amies raillant un peu sa vie amoureuse, elle leur avoue qu'il y a quelqu'un...
"La Vamp" (il faut lire ou relire "La Tarentule" pour comprendre les références) présente une intrigue dans laquelle le sexe tient une place importante. Wagner et Seagle jouent sur le mot "vamp", qui désigne une femme fatale, mais qui a pour étymologie l'anglais "vampire", d'où le mode opératoire. Cet aspect de l'adversaire de Sandman est évident à la dernière planche du second acte. Les auteurs font monter en puissance la relation amoureuse entre Dodds et Dian, en parallèle avec une intrigue qui tient davantage du thriller érotique que du roman noir. Ce tome est rythmé par d'intenses scènes d'action. Le Sandman de l'auteur se retrouve plus d'une fois dans une situation délicate ; Wagner et Seagle dépeignent un justicier faillible (qui mène un véritable travail d'enquêteur) que la police ne considère pas encore comme un allié. Après l'intrigue et la romance, les personnages secondaires représentent l'autre réussite de cette série. Le plus intéressant d'entre eux est l'inspecteur Burke, un flic cynique, coriace, mais compétent, sorte de condensé enragé de Mike Hammer, Sam Spade et Philip Marlowe, qui prend de gros risques pour faire avancer son enquête. Les thèmes sociaux abordés son nombreux (n'oublions pas que l'action se déroule dans l'Amérique de la fin des années trente) : homosexualité, féminisme ou libération sexuelle, entre autres. L'auteur les utilise comme contexte, mais sans s'appesantir.
La partie visuelle est remarquable. Davis produit souvent de petites cases pour renforcer la décompression de sa narration graphique. Notons l'encrage et le travail sur les ombres et la lumière (il hachure des surfaces importantes des objets ou personnes représentés). Le découpage, classique, est limpide, et les planches sans paroles font ressortir tout le suspense qu'il y a dans les interventions nocturnes de Sandman.
Xavier Hanart remplace Terry Manomisse à la traduction. Hélas, le massacre est renouvelé : fautes de conjugaison, de grammaire, d'orthographe... Il est étonnant qu'un éditeur ait négligé la phase de relecture, et ait laissé passer un texte si peu soigné.
Ce second volume est très satisfaisant, même si l'effet de surprise du premier tend à se dissiper. Le scénario n'est pas prévisible pour autant. Le lecteur prend plaisir à voir la relation entre Wesley Dodds et Dian Belmont évoluer. Dommage pour le texte.
Un homme et une femme s'embrassent avec ardeur dans une chambre. Elle lui mordille la lèvre inférieure et le presse de se déshabiller. Lui est subjugué par l'audace que montre sa partenaire. Elle est à demi nue. Il admire sa poitrine. Elle renverse son amant sur le lit et se met à lui lécher le torse. L'homme est aux anges, lorsqu'elle lui écarte les bras en croix. Deux silhouettes masquées surgissent alors de nulle part et lui serrent chacune un bras. La femme le bâillonne, lui enfonce des aiguilles reliées à des tuyaux en maints endroits du corps et lui ponctionne son sang.
Dian, en retard, entre dans un club de Harlem retrouver des amies. Carole lui reproche son manque de disponibilité. Ses amies raillant un peu sa vie amoureuse, elle leur avoue qu'il y a quelqu'un...
"La Vamp" (il faut lire ou relire "La Tarentule" pour comprendre les références) présente une intrigue dans laquelle le sexe tient une place importante. Wagner et Seagle jouent sur le mot "vamp", qui désigne une femme fatale, mais qui a pour étymologie l'anglais "vampire", d'où le mode opératoire. Cet aspect de l'adversaire de Sandman est évident à la dernière planche du second acte. Les auteurs font monter en puissance la relation amoureuse entre Dodds et Dian, en parallèle avec une intrigue qui tient davantage du thriller érotique que du roman noir. Ce tome est rythmé par d'intenses scènes d'action. Le Sandman de l'auteur se retrouve plus d'une fois dans une situation délicate ; Wagner et Seagle dépeignent un justicier faillible (qui mène un véritable travail d'enquêteur) que la police ne considère pas encore comme un allié. Après l'intrigue et la romance, les personnages secondaires représentent l'autre réussite de cette série. Le plus intéressant d'entre eux est l'inspecteur Burke, un flic cynique, coriace, mais compétent, sorte de condensé enragé de Mike Hammer, Sam Spade et Philip Marlowe, qui prend de gros risques pour faire avancer son enquête. Les thèmes sociaux abordés son nombreux (n'oublions pas que l'action se déroule dans l'Amérique de la fin des années trente) : homosexualité, féminisme ou libération sexuelle, entre autres. L'auteur les utilise comme contexte, mais sans s'appesantir.
La partie visuelle est remarquable. Davis produit souvent de petites cases pour renforcer la décompression de sa narration graphique. Notons l'encrage et le travail sur les ombres et la lumière (il hachure des surfaces importantes des objets ou personnes représentés). Le découpage, classique, est limpide, et les planches sans paroles font ressortir tout le suspense qu'il y a dans les interventions nocturnes de Sandman.
Xavier Hanart remplace Terry Manomisse à la traduction. Hélas, le massacre est renouvelé : fautes de conjugaison, de grammaire, d'orthographe... Il est étonnant qu'un éditeur ait négligé la phase de relecture, et ait laissé passer un texte si peu soigné.
Ce second volume est très satisfaisant, même si l'effet de surprise du premier tend à se dissiper. Le scénario n'est pas prévisible pour autant. Le lecteur prend plaisir à voir la relation entre Wesley Dodds et Dian Belmont évoluer. Dommage pour le texte.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Voici une découverte pour moi, car j'ai lâché la série, 2 ou 3 épisodes après l'arrivée de Steven Seagle en tant que coscénariste. Je n'éprouvais plus la même intensité et la même sensibilité que quand Matt Wagner l'écrivait tout seul. Visiblement les éditions Le Téméraire se sont plutôt focalisées sur Guy Davis, ce qui est un parti pris un peu surprenant car il y avait une évolution construite de la relation entre Dian Belmont et Wesley Dodds.
RépondreSupprimerJ'ai vu ça, en effet. Je ne sais pas pourquoi l'éditeur a fait ce choix. J'aurais préféré, bien sûr, que les épisodes soient repris dans l'ordre de parution.
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