vendredi 4 août 2017

"X-Men" : L'Intégrale 1977-1978 (Panini Comics ; décembre 2002)

Le second tome de l'intégrale Panini Comics consacrée aux X-Men reprend les numéros de "Uncanny X-Men", du #103 de février 1977 au #116 de décembre 1978. En 1977, la série paraît toujours bimestriellement. Ce n'est qu'à partir d'août 1978 que le titre devient mensuel. Ce recueil cartonné compile quatorze épisodes. Chaque numéro comprenant, en moyenne, dix-sept à dix-huit planches, il comporte donc environ deux cent quarante planches.
Chris Claremont écrit tous les scénarios, dont le #106 avec Bill Mantlo, et le #114 et le #116 avec John Byrne. Dave Cockrum (1943-2006) dessine les #103-107, dont le #106 avec Bob Brown (1915-1977) et le #110 avec Tony DeZuniga (1932-2012). Byrne illustre tous les autres épisodes. Outre DeZuniga, Sam Grainger (1930-1990), Bob Layton, Tom Sutton (1937-2002), Dan Green et Terry Austin (partenaire attitré de Byrne) participent à l'encrage.

À l'issue du tome précédent, Jean Grey devient le Phénix. Elle est épuisée. Le professeur Xavier ordonne aux X-Men de partir en vacances, sans Jean ni Scott. Le Hurleur les invite alors en Irlande, dans la demeure ancestrale dont il vient d'hériter. Sur place, ils tombent dans un piège ourdi par Black Tom Cassidy et le Fléau.
Les X-Men prennent leur revanche sur ces derniers, puis affrontent Magnéto. Xavier et Lilandra se rencontrent enfin, mais Éric le Rouge retourne Firelord contre les mutants. Jean Grey et ses coéquipiers traversent le portail stellaire pour contrecarrer les plans de l'empereur des Shi'ar. Sur place, les X-Men ont fort à faire avec la Garde impériale, mais les Starjammers leur prêtent main forte. À l'intérieur du cristal, Jean Grey resserre le maillage qui retient la galaxie de neutrons. Plus tard, après avoir subi les attaques de l'Arme Alpha puis de Warhawk, ils retrouvent Magnéto sur leur chemin. À l'issue de l'affrontement, les X-Men sont séparés en deux groupes. L'un d'eux échoue en Terre sauvage...

Ces numéros sont importants. Xavier y rencontre Lilandra, les X-Men découvrent l'empire Shi'ar, leurs rangs s'étoffent avec un "nouveau" venu, la Division Alpha entre en scène afin de récupérer Wolverine pour le gouvernement canadien. Avec la saga du cristal, Claremont impose les X-Men au rang d'équipe majeure, au même niveau que les Quatre Fantastiques ou les Vengeurs, d'ailleurs désemparés devant la menace du cristal M'Kraan. Car les X-Men - surtout Jean Grey - ne se contentent pas de sauver la Terre : ils sauvent l'univers, tout comme ils sauvent la Terre sauvage. Sur un ton tragique où la sérénité est rare, le scénariste évoque l'exclusion, la marginalisation, la ségrégation ou la dégénérescence, en faisant des héros des phénomènes de foire exposés au plaisir des masses, en les excluant de la cité idéale (délire d'un dictateur) de Garokk, en les plaçant, impuissants, soumis, sous la surveillance de Nanny. Claremont approfondit les caractérisations. Cyclope est confronté à des problèmes de prise de décision ; son leadership est remis en cause. Wolverine, bien qu'amoureux transi, est de plus en plus animal. Ororo est fusionnelle avec les éléments, la nature. Jean Grey sent la puissance de son pouvoir ; cela l'effraie et l'émoustille à la fois. L'auteur sème les graines du triangle amoureux Cyclope-Phénix-Wolverine. Les introspections des héros sont aussi importantes que leurs dialogues.
Ce volume est également crucial parce que l'année 1978 est marquée par l'arrivée de Byrne au dessin. Le duo que l'artiste formera dorénavant avec Claremont emportera la série vers les sommets. Bien que Cockrum ne démérite pas, son style graphique fait pâle figure à côté du talent du Britannique. Byrne (aidé d'Austin, son encreur) amène davantage de soin, de détail, de régularité, de variété à tous niveaux, évite de tomber dans l'excès d'expressivité et prend également davantage de libertés avec les corps féminins, ajoutant un très léger soupçon d'érotisme au titre.

La traduction a été répartie entre Élisabeth Delannoy et Laurence Belingard. La partie confiée à Delannoy est impeccable (malgré les deux bulles inversées en page 9, case 1). Celle de Belingard est polluée par trois coquilles et trois fautes de français.

Byrne qui succède à Cockrum au dessin, les Shi'ar et les Starjammers, le Fauve, la Division Alpha, Sauron et la saga en Terre sauvage sont autant d'éléments qui rendent ces numéros indispensables sans qu'ils soient des chefs-d'œuvre pour autant.

Mon verdict : ★★★★☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Présence04 août

    Que de bons souvenirs !

    J'ai bien aimé comment tu as fait ressortir les thèmes de ces épisodes : l'exclusion, la marginalisation, la ségrégation ou la dégénérescence. Ton honnêteté intellectuelle t'honore en indiquant qu'il ne s'agit pas de chefs-d’œuvre.

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    1. Alors ça, c'est le type de remarque qui donne la pêche pour tout le week-end !
      Merci Présence !

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