lundi 14 août 2017

"X-Men" : L'Intégrale 1979 (Panini Comics ; mai 2003)

Le troisième tome de l'intégrale Panini Comics consacrée aux X-Men reprend tous les "Uncanny X-Men" de 1979, du #117 de janvier au #128 de décembre, ainsi que le numéro "Annual" #3 d'août de la même année. Cet épais recueil cartonné compile treize épisodes, et compte environ deux cent quarante planches.
Chris Claremont et John Byrne cosignent les scénarios ; Claremont conçoit seul les épisodes #125 et 126 ainsi que le numéro "Annual". Byrne dessine tous les chapitres de la série régulière. Le numéro "Annual" est réalisé par George Pérez. Terry Austin encre toutes les planches sauf le #118, encré par Ric Villamonte.

À l'issue du tome précédent, les X-Men sont séparés en deux groupes. Cyclope et les autres atterrissent en Terre sauvage. Ils sont d'abord attaqués par Sauron (Karl Lykos), puis aident Kazar et ses alliés à renverser la tyrannie de l'Homme de pierre. Ils sont pris dans une tempête alors qu'ils quittent la Terre sauvage.
Les X-Men sont recueillis par un navire en mission spéciale qui les amène au Japon. À New York, Xavier partage une sombre page de sa vie avec Lilandra. Au Japon, les X-Men affrontent Moses Magnum, un terroriste qui menace de détruire le pays s'il n'est pas reconnu comme chef d'État. Cette affaire résolue, le groupe part pour les États-Unis, mais leur vol est détourné par une étrange force. Au sol, ils sont attendus de pied ferme par la Division Alpha. Tandis qu'en Écosse, Jean Grey fait la connaissance d'un certain Jason Wyngarde (le Cerveau), les X-Men sont pris au piège par Arcade, pour le compte de Black Tom Cassidy et du Fléau. Ensuite, après une conversation téléphonique avec Lorna Dane (Polaris) interrompue par un cri d'horreur, Cyclope et ses compagnons filent vers les Hébrides extérieures. Enfin, Arkon est sur Terre pour rencontrer Thor, qui est absent. Par télépathie, son vizir l'informe qu'il existe une Terrienne qui peut les sauver...

Les X-Men font le tour du monde. Wolverine tombe amoureux au pays du Soleil-Levant, la Division Alpha leur demande des comptes sur le territoire canadien, le combat contre Proteus se déroule en Écosse. Le groupe conserve ainsi son côté international, apatride, tout comme le professeur Xavier, qui quitte son foyer pour accompagner Lilandra. Ces récits sont importants : une partie du passé de Xavier est dévoilée, les X-Men affrontent leur première super-équipe en la Division Alpha, créée dans ces pages, et c'est ici que sont semées les graines de l'intrigue du Club des Damnés. Si Claremont fait de ses héros des êtres faillibles, ces histoires sont placées sous le signe de la famille. Les X-Men sont dorénavant plus que la somme de leurs individualités. Les rivalités se lissent, tandis que chaque membre réalise pourquoi il est attaché à l'équipe. Les liens entre membres de l'équipe se resserrent et Claremont développe un sens de la famille chez des personnages qui n'en ont jamais vraiment eu, à part les exceptions. C'est la famille encore, cette fois-ci dysfonctionnelle et déchirée, des McTaggert qui sera le terreau dans lequel germeront les racines de la tragédie de Proteus. Arkon était plus intéressant avec les Vengeurs.
Ces épisodes bénéficient de tout le talent de Byrne : le soin apporté aux personnages et leur beauté plastique, la science du découpage et de la narration graphique, la variété des plans. Cependant, l'absence d'Austin à l'encrage dans le #118, qui est visuellement nettement moins abouti, est révélatrice de ce que le talent du dessinateur doit à son encreur fétiche. Petit clin d'œil à l'histoire, l'artiste a respecté les traits du Premier ministre canadien de l'époque, Pierre Elliott Trudeau. Le travail de Pérez est parfait : louons notamment la finesse du trait, le sens du détail.

La traduction de Geneviève Coulomb est criblée de défauts : prénoms traduits là où il n'y a pas lieu ("Moïse" pour "Moses") et inversement ("Outer Hébrides" pour "Hébrides extérieures"), incohérences anglais/français pour les surnoms des héros ("Storm"/"Tornade"), forme négative trop souvent malmenée, phrases manquant de clarté, expressions et vocabulaire inadéquats... Ces pages-là méritaient plus de soin.

Bien que le numéro "Annual" avec Arkon ait un goût de déjà-vu (en plus d'être chronologiquement inséré au mauvais endroit) et que l'affrontement avec Moses Magnum soit convenu, le reste est franchement incontournable, notamment l'arc avec Proteus.

Mon verdict : ★★★★

Barbuz

2 commentaires:

  1. Présence01 septembre

    Une belle évocation de ces épisodes qui leur rend bien hommage. Je ne m'étais jamais fait la remarque que ces voyages permettent au groupe de conserver son côté international, et maintenant que l'as écrit, cela m'apparaît comme une évidence.

    Je partage entièrement tes autres constats, à commencer par l'apport significatif de l'encrage de Terry Austin aux dessins de John Byrne, et l'utilisation très fonctionnelle et mécanique d'Arkon. Pour avoir relu il y a quelques mois les épisodes d'Alpha Flight réalisés par Byrne, là aussi il prenait soin de promener les membres de l'équipe pour ajouter une dimension touristique à la série, et faire découvrir différents endroits du Canada.

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    Réponses
    1. Merci !
      J'ai hâte de lire la suite ; ce sera pour décembre.
      Il faudra bien que ces épisodes soient réédités un jour, avec une traduction digne de ce nom.

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