Le scénario ont été écrits par Jean Van Hamme, qui restera le scénariste de "Thorgal" jusqu'en 2007, date à laquelle il se retire. La couverture, les dessins, l'encrage ainsi que la mise en couleur ont été réalisés par Grzegorz Rosinski, toujours dessinateur de la série. Ce tome compte quarante-six planches.
Des Vikings mettent un village à feu et à sang. Un villageois âgé a été torturé afin qu'il révèle l'endroit où les vivres ont été dissimulés. Lorsque le vieux lui montre franchement son mépris, le chef des soudards l'exécute. Tandis qu'il s'éloigne avec ses sbires, leur attention est attirée par les gémissements bruyants d'un étrange survivant. L'homme, qui ne semble pas savoir parler, est borgne, crasseux, bossu, et sa bouche édentée est surmontée d'un bec-de-lièvre. Les Vikings se gaussent ouvertement de lui et font demi-tour sans s'en préoccuper davantage. L'inconnu, fou de douleur, se précipite dans le dos de Wor, le chef de la bande, et le blesse d'un coup de poignard à l'avant-bras. Orwald, l'un des Vikings, parvient à le maîtriser. Wor, plein de rage, s'empare de sa hache dans le but d'exécuter le malheureux. Mais son lieutenant, Votiak, l'arrête ; les dieux protègent les simples d'esprit et leurs hommes sont croyants. Wor reconnaît que son bras droit a raison. Il renonce à donner la mort au pauvre hère pour lui couper la main qu'il a portée sur lui. Le bossu fuit sans demander son reste, et Wor ordonne que le village soit incendié avant que le convoi prenne la route du retour. Au loin, dissimulé par les feuillages, le bossu les observe, et prononce - difficilement - le nom "Viking".
Plus tard et ailleurs, Thorgal, Aaricia, enceinte, et Jolan sont les passagers du drakkar d'Einar, qui les conduit au village d'Aaricia ; l'épouse de Thorgal désire que son enfant naisse dans le village de ses origines. Thorgal s'enquiert du temps de trajet restant. Einar lui précise qu'ils devraient arriver dans moins d'une journée si les vents sont favorables, lorsque des voiles apparaissent à l'horizon. Thorgal demande au marin s'il s'agit d'amis ou d'ennemis ; celui-ci reconnaît le drakkar de Wor le Magnifique, le chef d'un clan du grand fjord du Sud qui souhaite unir tous les clans vikings en une seule nation dont il deviendrait le roi. L'Althing soutiendrait le projet. Thorgal s'étonne que l'idée soit acceptée par les Vikings ; Einar ajoute que Wor est un formidable guerrier qui suscite l'admiration et que de nombreux Vikings sont prêts à le suivre. Le navire de Wor se dirige vers l'embarcation d'Einar, l'accoste en douceur, et Wor saute à bord sous les cris enthousiastes de ses rameurs...
"Louve" est l'histoire d'une naissance, celle d'une petite fille prénommée Louve suite à l'incroyable accouchement d'Aaricia, un moment d'une émotion rare mettant en scène une véritable fusion entre humaine et animal dans laquelle la douleur est presque palpable. C'est également l'affrontement entre deux personnages que tout oppose. Thorgal d'un côté, Wor de l'autre. Le premier n'aspire qu'à la paix. Il croise le chemin de Wor le Magnifique, un homme jeune, charismatique, imposant, au physique aussi avenant que son âme est noire. Wor est un monstre, un bourreau, un assassin cruel, sans scrupule, convaincu de la supériorité de ses origines, chez qui remords et besoin de rédemption sont inexistants. Comme si cela n'était pas suffisant, Van Hamme juge bon de forcer le trait en faisant tenir à son personnage des propos nourris par une terminologie du Troisième Reich, ce qui est hors sujet. Reste un récit riche en émotions et en action, dans lequel Thorgal se métamorphose en guerrier vengeur. Le scénario est cohérent, mais le "deus ex machina" est prévisible.
"Louve" permet à Rosinski de puiser dans toute la variété de son talent : scènes de pillage, contrastes entre ombre et lumière (en extérieur comme en intérieur), guérilla dans un environnement hostile (pluie, orage, forêts, montagnes enneigées). Plusieurs moments sont forts : les premières planches, l'accouchement, ou la malédiction de Votiak. Le découpage, classique et d'une grande lisibilité, est parfait.
Sans rivaliser avec les sommets de la série, "Louve" propose un scénario solide, mais qui souffre d'une caractérisation exagérée de l'adversaire de Thorgal. Ce dernier, par contre, laisse parler le combattant qui sommeille en lui pour protéger sa famille.
Mon verdict : ★★★★☆
Des Vikings mettent un village à feu et à sang. Un villageois âgé a été torturé afin qu'il révèle l'endroit où les vivres ont été dissimulés. Lorsque le vieux lui montre franchement son mépris, le chef des soudards l'exécute. Tandis qu'il s'éloigne avec ses sbires, leur attention est attirée par les gémissements bruyants d'un étrange survivant. L'homme, qui ne semble pas savoir parler, est borgne, crasseux, bossu, et sa bouche édentée est surmontée d'un bec-de-lièvre. Les Vikings se gaussent ouvertement de lui et font demi-tour sans s'en préoccuper davantage. L'inconnu, fou de douleur, se précipite dans le dos de Wor, le chef de la bande, et le blesse d'un coup de poignard à l'avant-bras. Orwald, l'un des Vikings, parvient à le maîtriser. Wor, plein de rage, s'empare de sa hache dans le but d'exécuter le malheureux. Mais son lieutenant, Votiak, l'arrête ; les dieux protègent les simples d'esprit et leurs hommes sont croyants. Wor reconnaît que son bras droit a raison. Il renonce à donner la mort au pauvre hère pour lui couper la main qu'il a portée sur lui. Le bossu fuit sans demander son reste, et Wor ordonne que le village soit incendié avant que le convoi prenne la route du retour. Au loin, dissimulé par les feuillages, le bossu les observe, et prononce - difficilement - le nom "Viking".
Plus tard et ailleurs, Thorgal, Aaricia, enceinte, et Jolan sont les passagers du drakkar d'Einar, qui les conduit au village d'Aaricia ; l'épouse de Thorgal désire que son enfant naisse dans le village de ses origines. Thorgal s'enquiert du temps de trajet restant. Einar lui précise qu'ils devraient arriver dans moins d'une journée si les vents sont favorables, lorsque des voiles apparaissent à l'horizon. Thorgal demande au marin s'il s'agit d'amis ou d'ennemis ; celui-ci reconnaît le drakkar de Wor le Magnifique, le chef d'un clan du grand fjord du Sud qui souhaite unir tous les clans vikings en une seule nation dont il deviendrait le roi. L'Althing soutiendrait le projet. Thorgal s'étonne que l'idée soit acceptée par les Vikings ; Einar ajoute que Wor est un formidable guerrier qui suscite l'admiration et que de nombreux Vikings sont prêts à le suivre. Le navire de Wor se dirige vers l'embarcation d'Einar, l'accoste en douceur, et Wor saute à bord sous les cris enthousiastes de ses rameurs...
"Louve" est l'histoire d'une naissance, celle d'une petite fille prénommée Louve suite à l'incroyable accouchement d'Aaricia, un moment d'une émotion rare mettant en scène une véritable fusion entre humaine et animal dans laquelle la douleur est presque palpable. C'est également l'affrontement entre deux personnages que tout oppose. Thorgal d'un côté, Wor de l'autre. Le premier n'aspire qu'à la paix. Il croise le chemin de Wor le Magnifique, un homme jeune, charismatique, imposant, au physique aussi avenant que son âme est noire. Wor est un monstre, un bourreau, un assassin cruel, sans scrupule, convaincu de la supériorité de ses origines, chez qui remords et besoin de rédemption sont inexistants. Comme si cela n'était pas suffisant, Van Hamme juge bon de forcer le trait en faisant tenir à son personnage des propos nourris par une terminologie du Troisième Reich, ce qui est hors sujet. Reste un récit riche en émotions et en action, dans lequel Thorgal se métamorphose en guerrier vengeur. Le scénario est cohérent, mais le "deus ex machina" est prévisible.
"Louve" permet à Rosinski de puiser dans toute la variété de son talent : scènes de pillage, contrastes entre ombre et lumière (en extérieur comme en intérieur), guérilla dans un environnement hostile (pluie, orage, forêts, montagnes enneigées). Plusieurs moments sont forts : les premières planches, l'accouchement, ou la malédiction de Votiak. Le découpage, classique et d'une grande lisibilité, est parfait.
Sans rivaliser avec les sommets de la série, "Louve" propose un scénario solide, mais qui souffre d'une caractérisation exagérée de l'adversaire de Thorgal. Ce dernier, par contre, laisse parler le combattant qui sommeille en lui pour protéger sa famille.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
A la lecture de ton commentaire pour ce tome, je me dis qu'ils ne sont pas si nombreux que ça les scénaristes masculins qui s'aventurent à mettre en scène un accouchement, ou simplement qui pensent à cette étape particulière de la vie. C'est d'autant plus impressionnant que Van Hamme l'ait intégré dans un récit d'aventures, à base de combats physiques à l'arme blanche et de sorcellerie.
RépondreSupprimerC’est vrai ! Cette scène a quelque chose de profondément animal, naturel ; elle renvoie à nos origines, bien qu’elle soit quand même très pudique, forcément (public oblige). Tiens, toi qui es en train de lire/relire « The Walking Dead », n’y a-t-il pas une scène d’accouchement aussi ?
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