mardi 17 octobre 2017

Superman : "Super Fiction" (tome 2) (Urban Comics ; avril 2012)

Le deuxième et dernier tome de "Super Fiction" est un album à la couverture cartonnée de près de cent soixante pages, sorti en avril 2012 dans la collection "DC Classiques" d'Urban Comics. Ce second recueil est composé, dans l'ordre, des numéros #617 à 623 (août 2003 à février 2004) du titre "Adventures of Superman".
Joe Casey écrit les scénarios. Charlie Adlard dessine les deux premiers numéros, Derec Aucoin les cinq restants. Ils encrent leur propre travail. Richard et Tanya Horie signent la mise en couleur.

À l'issue du tome précédent, Superman, avec l'aide du docteur Christopher Camel et de Kid Scout, parvient à sauver la petite ville d'Heroville - et le monde - de la menace des Hommes creux.
Ce deuxième tome est divisé en trois chapitres et un épilogue. Dans le premier, Superman est confronté aux caprices d'une nouvelle version de M. Mxyzptlk, qui apparaît ici sous la forme de jumeaux (un frère et une sœur) complètement foutraques qui souhaitent absolument vendre leur encyclopédie universelle. Dans la suite, Clark et Lois font un reportage sur un politicien original qui entend bien remplacer Lex Luthor à la Maison-Blanche, un leader charismatique et improbable rappelant autant Jésus-Christ que John F. Kennedy, Elvis, ou encore le Chevalier blanc. Dans la dernière partie, Superman fait la rencontre de Minuteman, un nouveau super-héros qui s'est préparé toute sa vie pour contrecarrer les plans d'un couple d'insectes venus d'un autre monde, qui, afin de pouvoir consommer leur union, transforment tous les enfants de moins de cinq ans en insectes. Enfin, ce recueil se conclut sur une discussion philosophique entre Superman et Lois, qui se déroule dans des lieux particuliers choisis par l'Homme d'acier, Smallville et Nambourg, avant de rentrer à Metropolis. Elle est représentée sous la forme d'un conte illustré plutôt que d'une véritable bande dessinée, avec de larges encarts de texte narratif. Superman s'y remémore certaines de ses aventures les plus surprenantes, tout en faisant son autocritique.

À première vue, ces trois histoires semblent plus délirantes les unes que les autres et sans véritable fil conducteur, mais elles posent toutes la question de savoir ce que deviendrait l'humanité sans Superman. Plus que jamais, Superman est ici en première ligne (soutenu par ses frères d'armes de la Ligue de Justice), confronté à des menaces improbables (fantôme d'une planète parallèle défunte, disparition de la pesanteur terrestre, dieu de la mort de l'Égypte antique, ou encore planète cannibale et chute des températures sur le globe terrestre). Le surhomme sauve l'humanité, la planète ou l'univers sans jamais faillir ou renoncer, bien que les Terriens n'aient pas nécessairement vent de chacune de ses interventions, à l'exception peut-être de cette poignée de "privilégiés" travaillant sur la plateforme orbitale de S.T.A.R. Labs (et qui seront ceux qui pourront alimenter la légende). Suite au sacrifice de son acolyte d'une aventure, Kal-El en vient à douter de ses motivations, de la place (trop importante ?) qui lui est accordée dans le cœur des humains, ces derniers montrant une tendance à ignorer les véritables héros du quotidien, c'est-à-dire ceux qui ne disposent pas de super-pouvoirs : pompiers, infirmières, ou médecins.
Adlard (le dessinateur de "Walking Dead") et Aucoin se partagent les illustrations. Le style graphique du premier est plus rond que celui du second, tout en étant sans doute moins satirique et en restant peut-être plus proche des canons ordinaires du genre. La différence de trait, si elle est perceptible, ne crée cependant pas de rupture visuelle d'un chapitre à l'autre, un effet certainement dû à la mise en couleur des époux Horie. Les deux artistes souffrent d'un encrage et surtout d'une couleur beaucoup trop sombre, ce qui était déjà le cas dans le volume précédent.

Le traducteur Laurent Queyssi réalise un travail satisfaisant, malgré une faute de conjugaison et une autre à un nom propre ("Naumburg"). Les couvertures d'origine figurent en début de chapitre et des encarts illustrés présentent les protagonistes.

Sur les deux volumes, "Super Fiction" reste une intéressante suite d'épisodes, bien qu'il faille noter une légère baisse de régime dans ce second volet, certainement plus délirant, voire satirique, que le premier. Cette somme n'est pas indispensable.

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbuz

4 commentaires:

  1. Présence02 novembre

    Joe Casey étant un scénariste que j'apprécie beaucoup (mais pas toujours inspiré au même niveau), j'aurais bien aimé lire ces épisodes, mais ils n'ont pas bénéficié d'une édition en recueil en VO. Je présume qu'Urban a en partie misé sur la notoriété de Charlie Adlard pour Walking Dead, en choisissant ces histoires. De ce que tu en dis, ça a l'air d'une réflexion personnelle sur l'importance des personnages héroïques pour l'humanité.

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    1. J'avais préféré le premier tome, qui jouait un peu moins la carte satyrique.
      Mais je suis sûr, comme tu le soulignes, que si Urban Comics a édité ces épisodes, c'est pour la notoriété d'Adlard. Ils avaient, dès le début, cette stratégie de capitaliser sur des noms connus.

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  2. Présence02 novembre

    Je pense que tu exagères un peu et que ces épisodes sont bien comme il faut, sans sous-entendus en dessous de la ceinture. D'ailleurs, dans ton commentaire, je n'ai pas trouvé trace d'un allusion à une sorte de demi-dieu qui habiterait les bois, arborant des jambes, des pieds, des oreilles et une queue de bouc. Je suppose qu'il s'agit plutôt d'un discours piquant, mordant contre quelqu'un, plutôt d'une satire que d'un satyre. :)

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    1. HAHAHA !!! Va-t-en savoir pourquoi, je fais toujours cette faute. Et je sais, en écrivant le mot, qu'il y a une astuce quelque part au niveau des "i" ou "y".
      Mais là, tu viens de me donner un sacré moyen mnémotechnique :-) !...

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