"Le Secret de l'Espadon" est le premier récit (du point de vue de l'historique de publication) de la série des "Aventures de Blake et Mortimer". Il a d'abord été prépublié dans la version belge du "Journal de Tintin", du 26 septembre 1946 (le tout premier numéro) au 8 septembre 1949. Les Éditions du Lombard rééditeront cette saga dans une version retravaillée par Edgar P. Jacobs, en deux tomes (1950 et 1953), puis en trois (contre l'opinion de l'auteur, d'ailleurs) - en ajoutant des pleines pages, aux Éditions Blake et Mortimer à partir de 1984.
L'histoire a été entièrement produite par Edgar P. Jacobs (1904-1987), véritable légende du neuvième art, hélas trop peu prolifique ; il ne réalisera que onze albums pendant ses quarante-cinq ans de carrière. Jacobs collabora aussi avec Hergé sur "Tintin au Congo", "Tintin en Amérique", "Le Sceptre d'Ottokar", "Le Lotus bleu", "Les Sept Boules de cristal", "Le Temple du Soleil" et y dessinera notamment des décors ou du matériel.
À l'issue du tome précédent, Blake fait échapper Mortimer par hélicoptère du pavillon de Karachi. Olrik, rentré peu après, fait donner la chasse. Blake et les autres rejoignent le S II. Le sous-marin plonge, mais est acculé par la flotte impériale. Le S II se range le long d'une épave pour attendre que l'orage passe.
Un mois plus tard, à Karachi. Un convoi militaire s'arrête en gare ; des intellectuels envoyés en camp de concentration. Deux officiers échangent des nouvelles : Olrik a été accusé par Fo de duplicité devant le Grand Conseil et serait en résidence surveillée. Dans l'un des wagons, un prisonnier conte à ses compagnons l'évasion de Mortimer et ajoute que la flotte ennemie n'a pas réussi à débusquer sa proie. La porte s'ouvre et un individu est poussé vers l'intérieur. Mal rasé, les vêtements déchirés, il porte un bandeau taché de sang sur l'œil. Il se présente : Donald Bell. L'un des prisonniers, Jack Harper, sait que Bell est ingénieur à l'Atomic Energy Commission...
Après "La Poursuite fantastique" et "L'Évasion de Mortimer", voici le troisième volet de la saga du "Secret de l'Espadon", "SX1 contre-attaque". La première planche de cette dernière partie a été prépubliée dans le nº44 du 28 octobre 1948 de l'édition belge du "Journal de Tintin". "SX1 contre-attaque" peut-être découpé en trois grandes parties : l'infiltration, l'attente et la victoire. L'infiltration, c'est d'abord ce coup de génie d'Olrik - et de l'auteur. Certes, d'aucuns pourront toujours revenir sur l'invraisemblance de la situation, puisqu'il semblerait que Harper ne discute même pas de son ami Archie, frère de Donald Bell, avec ce dernier. Quoi qu'il en soit, tout le monde tombe dans le panneau. Vient ensuite l'attente, qui commence avec la fuite du scaphandrier, puis continue avec les grandes manœuvres de la flotte impériale. Les "Jaunes" déploient ainsi tous les moyens de leur colossal arsenal : troupes aéroportées, lance-roquettes, navires de guerre, chasseurs et bombardiers, fantassins, véritable chair à canon dont les pertes s'avèrent importantes, puis, finalement, le gaz (évoqué dans le premier tome). La dernière partie est entièrement focalisée sur l'Espadon et ses attaques qui sèment le chaos et la destruction au cœur de l'Empire. Dans l'absolu, tout se passe très vite, de la découverte de l'espion jusqu'aux assauts répétés des troupes impériales. Jacobs construit son intrigue et déroule un scénario particulièrement efficace qui aboutit à un spectacle de grande envergure. "SX1 contre-attaque", c'est aussi l'album dans lequel le maître inaugure ce qui sera l'une de ses marques de fabrique : les longs dialogues ponctués d'explications scientifiques (très vulgarisées, bien entendu). Curieusement, personne ne parviendra à le faire aussi bien ou mieux que lui, les repreneurs se cassant régulièrement les dents sur cet exercice. Graphiquement, il est toujours surprenant de voir le soin et la minutie avec lesquels l'artiste met en scène les machines, les véhicules (aéronefs, navires, trains, etc.), voire les uniformes. Ces planches ont certainement été retouchées, bien que cela soit moins flagrant que dans les tomes précédents (surtout le tout premier). Jacobs opte, surtout vers la fin, pour un découpage plus serré qu'à l'accoutumée et produit à peu près treize cases par planche (la moyenne est approximative), soit deux de plus que dans les albums précédents.
Première histoire de la série et, d'emblée, coup de maître de Jacobs, malgré les caractérisations parfois caricaturales, les imperfections scénaristiques ou graphiques de ces pages bourrées d'énergie et d'action. Le meilleur, bien entendu, reste à venir.
Mon verdict : ★★★★☆
À l'issue du tome précédent, Blake fait échapper Mortimer par hélicoptère du pavillon de Karachi. Olrik, rentré peu après, fait donner la chasse. Blake et les autres rejoignent le S II. Le sous-marin plonge, mais est acculé par la flotte impériale. Le S II se range le long d'une épave pour attendre que l'orage passe.
Un mois plus tard, à Karachi. Un convoi militaire s'arrête en gare ; des intellectuels envoyés en camp de concentration. Deux officiers échangent des nouvelles : Olrik a été accusé par Fo de duplicité devant le Grand Conseil et serait en résidence surveillée. Dans l'un des wagons, un prisonnier conte à ses compagnons l'évasion de Mortimer et ajoute que la flotte ennemie n'a pas réussi à débusquer sa proie. La porte s'ouvre et un individu est poussé vers l'intérieur. Mal rasé, les vêtements déchirés, il porte un bandeau taché de sang sur l'œil. Il se présente : Donald Bell. L'un des prisonniers, Jack Harper, sait que Bell est ingénieur à l'Atomic Energy Commission...
Après "La Poursuite fantastique" et "L'Évasion de Mortimer", voici le troisième volet de la saga du "Secret de l'Espadon", "SX1 contre-attaque". La première planche de cette dernière partie a été prépubliée dans le nº44 du 28 octobre 1948 de l'édition belge du "Journal de Tintin". "SX1 contre-attaque" peut-être découpé en trois grandes parties : l'infiltration, l'attente et la victoire. L'infiltration, c'est d'abord ce coup de génie d'Olrik - et de l'auteur. Certes, d'aucuns pourront toujours revenir sur l'invraisemblance de la situation, puisqu'il semblerait que Harper ne discute même pas de son ami Archie, frère de Donald Bell, avec ce dernier. Quoi qu'il en soit, tout le monde tombe dans le panneau. Vient ensuite l'attente, qui commence avec la fuite du scaphandrier, puis continue avec les grandes manœuvres de la flotte impériale. Les "Jaunes" déploient ainsi tous les moyens de leur colossal arsenal : troupes aéroportées, lance-roquettes, navires de guerre, chasseurs et bombardiers, fantassins, véritable chair à canon dont les pertes s'avèrent importantes, puis, finalement, le gaz (évoqué dans le premier tome). La dernière partie est entièrement focalisée sur l'Espadon et ses attaques qui sèment le chaos et la destruction au cœur de l'Empire. Dans l'absolu, tout se passe très vite, de la découverte de l'espion jusqu'aux assauts répétés des troupes impériales. Jacobs construit son intrigue et déroule un scénario particulièrement efficace qui aboutit à un spectacle de grande envergure. "SX1 contre-attaque", c'est aussi l'album dans lequel le maître inaugure ce qui sera l'une de ses marques de fabrique : les longs dialogues ponctués d'explications scientifiques (très vulgarisées, bien entendu). Curieusement, personne ne parviendra à le faire aussi bien ou mieux que lui, les repreneurs se cassant régulièrement les dents sur cet exercice. Graphiquement, il est toujours surprenant de voir le soin et la minutie avec lesquels l'artiste met en scène les machines, les véhicules (aéronefs, navires, trains, etc.), voire les uniformes. Ces planches ont certainement été retouchées, bien que cela soit moins flagrant que dans les tomes précédents (surtout le tout premier). Jacobs opte, surtout vers la fin, pour un découpage plus serré qu'à l'accoutumée et produit à peu près treize cases par planche (la moyenne est approximative), soit deux de plus que dans les albums précédents.
Première histoire de la série et, d'emblée, coup de maître de Jacobs, malgré les caractérisations parfois caricaturales, les imperfections scénaristiques ou graphiques de ces pages bourrées d'énergie et d'action. Le meilleur, bien entendu, reste à venir.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Un des éléments qui m'avaient décontenancé à la découverte de cette histoire était l'ampleur de la conquête du monde par l'empereur Basam-Dandu. Ayant conscience de me lancer dans une série avec des héros récurrents dans un monde proche du notre (à l'époque considérée), je n'arrivais pas à envisager que l'auteur ait mis en scène un tel bouleversement, si éloigné du déroulement de l'Histoire.
RépondreSupprimerLes longs dialogues ponctués d'explications scientifiques - Ça me fait penser aux passages de même nature dans les romans der Jules Verne. J'ai l'impression que les auteurs se tiennent à l'écart de ce type de vulgarisation scientifique, soit parce qu'elles sont rapidement datées, soit parce qu'ils ne disposent pas des connaissances, soit parce que la vulgarisation est un exercice complexe à réaliser, et pas forcément très divertissant dans une BD d'action.
C'est vrai que cette conquête est aussi rapide qu'elle est mondiale ! Aucune ville n'est épargnée et aucune armée ne résiste aux armées impériales.
SupprimerCes explications scientifiques ne m'ont jamais fait tiquer, avant que je ne voie à quel point les repreneurs ont essayé de singer Jacobs, sans vraiment y parvenir de façon convaincante.