mercredi 3 janvier 2018

XIII (tome 14) : "Secret-défense" (Dargaud ; octobre 2000)

"Secret-défense" est le quatorzième tome de la série "XIII". Cet album cartonné de quarante-six planches est sorti chez Dargaud en octobre 2000. C'est la suite chronologique du nº12, "Le Jugement". Sa sortie fut une surprise, "The XIII Mystery : L'Enquête" ayant été annoncé comme étant le dernier volume.
Cette série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal", "Lady S." ou "Largo Winch" - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries importantes, telles que, entre autres, "Ringo", "Bob Morane" ou "Bruno Brazil". Assez curieusement, ces deux géants devaient au départ collaborer sur "Bruno Brazil". Vance est malheureusement atteint de la maladie de Parkinson ; il a dû se retirer il y a quelques années.

À la fin du "Jugement", Sheridan abat la Mangouste, qui avoue tout avant de mourir. Dans la confusion, Wittaker et Giordino activent l’explosif, mais tuent Sheridan. Carrington fait ses adieux à sa fille, puis part pour le Mexique avec Jones. XIII est incarcéré. Giordino l'accuse d'être Kelly Brian, membre de l'IRA.
Ici, le marquis de Préseau et son épouse Betty (ex-Barnowsky) reçoivent le général Carrington et le major Jones dans leur hacienda au San Miguel. Sean Mullway appelle Préseau du Costa Verde ; l'aristocrate se plaint du cours de la banane et de l'état de ses finances, et relance l'idée de partir à la recherche de la tombe de Liam Mac Lane et de la troisième montre. N'y a-t-il pas 100.000 pesos-or à la clé ? Mullway promet d'y songer, puis demande des nouvelles de XIII, mais ni Préseau si ses invités n'en ont. Lorsqu'il raccroche, deux hommes, de ceux qui ont abattu Ron Finkelstein et sans doute Warren Glass (voir "The XIII Mystery : L'Enquête"), font irruption sans gêne sur sa terrasse et déclarent abruptement que s'il veut du neuf concernant son fils, cela tombe bien, car ils vont lui en donner...

Van Hamme fait durer la série à la demande des éditions Dargaud. Dans cet album, il y parvient en relançant cette partie de la saga qui porte sur l'identité du héros. Cependant, après treize (disons douze) numéros et un énième retournement de situation, les lecteurs se demandent - à raison - si la réelle identité de XIII leur sera un jour révélée. L'auteur conçoit néanmoins un volume cohérent et une intrigue équilibrée et pleine d'action, sans toutefois atteindre les sommets des douze premiers tomes. Se replonger dans le treizième, "The XIII Mystery : L'Enquête", pourra s'avérer utile, car de nombreuses références y sont faites. Dans "Secret-défense", XIII, interrogé et jugé à huis clos, devient - à nouveau - fugitif, mais doublement, cette fois-ci. En effet, d'un côté, il est poursuivi par les grandes agences fédérales américaines (la NSA de Giordino, la CIA de Cummings et le FBI du Dr Stanwyk, sans compter la participation de l'armée, sous les ordres du général Wittaker). De l'autre côté, il est le gibier d'une chasse à l'homme élaborée par Executor, une organisation criminelle disposant de moyens importants qui n'est pas sans rappeler le SPECTRE de l'univers de James Bond. Van Hamme met de vieilles connaissances sur la route de XIII (à la tête d'Executor) et, pour le moment, cette manie qu'a le scénariste d'exploiter ses seconds rôles à fond ne nuit pas encore à la série. L'auteur introduit également de nouveaux personnages ; là, par contre, l'inspiration commence à faire défaut. Van Hamme crée ainsi une énième femme fatale, dont l'ambivalence et la duplicité ne sont pas sans rappeler une certaine Felicity Brown. Quant à Danny Finkelstein, il représente une autre incarnation de l'archétype du journaliste engagé et incorruptible, sorte de version naïve et rajeunie de Jonathan Mac Lane (voir "Le Dossier Jason Fly" et "La Nuit du 3 août"). Le vieux motocycle faisant office de deus ex machina est incongru dans cet environnement et les prétendues forces spéciales d'Executor tirent comme de la bleusaille, mais admettons ! Graphiquement, les lecteurs apprécieront encore une fois le trait précis de Vance. Les scènes d'actions sont remarquables, surtout l'affrontement entre XIII et les sbires d'Executor dans le chalet. Personnages (visages, silhouettes), paysages, véhicules, tout est soigné et lisible, grâce au découpage classique et sans fioriture inutile de l'artiste.

Avec cette nouvelle identité supplémentaire, l'intrigue a tendance à s'étirer et Van Hamme tombe un peu dans le réchauffé et le convenu, mais ce numéro plein de punch, pris séparément, tient solidement la route - malgré quelques petits défauts.

Mon verdict : ★★★★☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Présence07 janvier

    Se replonger dans le 13ème tome pourra s'avérer utile. - A l'époque, je ne prenais pas de note sur les intrigues, et j'avais la flemme de me replonger dans les tomes précédents, car XIII était une série que j'empruntais à la bibliothèque municipale et il aurait fallu que je retourne emprunter le tome précédent. Ma fainéantise a eu raison de mon envie de connaître la suite.

    Je pense qu'aujourd'hui je serais moins sensible au fait de comprendre en cours de route qu'il y a peu de chance que l'identité réelle de XIII puisse être révélée de manière définitive. Je ne trouverais pas ça gênant. Il se trouve aussi que j'avais lu les 2 premiers tomes de Jason Bourne avant, et que la ressemblance de des BD XIII avec les livres étaient trop flagrantes à mes yeux.

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    1. Je crois que cette ressemblance se cantonne aux premiers tomes. Van Hamme ajoute l'intrigue des trois montres sur fond de saga familiale. Cette cette intrigue-là qui devient peut-être la plus importante des deux pendant les six derniers tomes (écrits par Van Hamme).

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