"Lâchez les chiens !" est le quinzième tome de la série "XIII". Cet album cartonné de quarante-six planches est sorti chez Dargaud en mars 2002. Il fait suite à "Secret Défense", le nº14.
Cette série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal", "Lady S." ou "Largo Winch" - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries importantes, telles que, entre autres, "Ringo", "Bob Morane" ou encore "Bruno Brazil". Assez curieusement, ces deux géants devaient au départ collaborer sur "Bruno Brazil". Vance est malheureusement atteint de la maladie de Parkinson ; il a dû se retirer il y a quelques années.
Cette série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal", "Lady S." ou "Largo Winch" - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries importantes, telles que, entre autres, "Ringo", "Bob Morane" ou encore "Bruno Brazil". Assez curieusement, ces deux géants devaient au départ collaborer sur "Bruno Brazil". Vance est malheureusement atteint de la maladie de Parkinson ; il a dû se retirer il y a quelques années.
À la fin de "Secret-défense", XIII échappe à Executor. Il arrive à Dunsmuir et y contacte Carrington, qui lui conseille de prendre un train pour la Californie du Sud et, de là, de se rendre à l'aérodrome privé de Moon Valley, où il connaît un pilote. Jessie (alias Diane) et la NSA sont encore à ses trousses.
Le train s'arrête en gare de Sacramento. Trois hommes de la NSA (noms de code Saturne, Styx et Orcus) attendent ; les deux premiers montent à bord puis se séparent, tandis qu'Orcus reste sur le quai. Diane accueille son collègue en compagnie de l'inspecteur Fairwater, de la police des chemins de fer ; XIII se trouve dans le compartiment 3, voiture 7. Satisfait, Saturne lui tend une mallette censée contenir quelques vêtements, puis congédie froidement Fairwater, invoquant le secret-défense. Jessie se change sous les yeux de Saturne, qui n'a que faire de son désir feint d'intimité. Il lui demande un état des lieux ; elle estime que XIII ne sait pas qu'il a été retrouvé, mais qu'il a certainement repéré Styx et Orcus. Elle ignore s'il est armé. Saturne connaît Diane de réputation ; il est étonné qu'elle ait besoin d'aide. Mais pour Diane, XIII est un pro et le meilleur qu'elle ait jamais rencontré...
Bien que Van Hamme sache concevoir des scénarios en maître et que l'homme ait suffisamment de métier pour éviter de sombrer dans le pire, n'y allons pas par quatre chemins : "Lâchez les chiens !" est sans aucun doute l'un des tomes les moins aboutis de la série. Et c'est dommage, car le premier tiers - une course-poursuite classique à bord d'un train - est une véritable réussite. Malheureusement, l'album tourne vinaigre lorsque XIII retrouve Jessie (alias Diane) et qu'ils partent en cavale (Van Hamme, au passage, en profite - non sans humour - pour railler la famille américaine moyenne). Une promenade en montgolfière, et hop, Jessie se confie dans le détail. Le lecteur incrédule apprend ainsi que la jeune femme débute sa carrière à la NSA comme dactylo au service de Giordino, puis bénéficie d'une promotion canapé, avant de devenir tueuse et enfin agent double pour Executor. "Une manière classiquement simple", explique-t-elle. "Classiquement simple" ? Vraiment ? Ajoutons à cela que la belle finit bien entendu par s'amouracher de XIII, et la farce est complète. À cette brochette de révélations invraisemblables et de situations ridicules (Jessie en string et dentelles dans la montagne) vient s'insérer un énième épisode au Costa Verde. Alors oui, l'inspiration de Van Hamme lui fait défaut et les personnages secondaires en pâtissent. Oui, le scénariste abuse du recyclage de son propre matériau. Et oui, ce quinzième tome patine. Il patine, sans pour autant devenir foncièrement mauvais ; il ne faudrait pas oublier l'expérience de Van Hamme, qui a suffisamment de métier pour structurer les différentes parties de son scénario avec équilibre. Cela suffit à sauver l'album du naufrage, mais pas à en masquer les défauts, hélas. Graphiquement, cette histoire bénéficie de la régularité dans le talent de Vance (malgré des visages qui manquent parfois singulièrement d'expressivité) et de la mise en couleurs de Petra. Le dessinateur et la coloriste livrent un travail époustouflant dans le premier tiers de l'album. Le second tiers, moins riche en action, est moins intéressant ; le duel entre l'hélicoptère et le North American OV-10 Bronco tourne court, et la scène lors de laquelle XIII et Jessie sautent n'est pas mise en valeur. Vance utilise toute sa science du découpage cinématographique dans le dernier tiers (voir la fusillade avec les sbires de la NSA).
Malgré un fameux premier tiers et un scénario qui reste structuré, "Lâchez les chiens !" est l'un des moins bons tomes de la série. Avec ce retour au Costa Verde, le titre se met à tourner en rond, et ces nouveaux personnages sont bien peu inspirés.
Mon verdict : ★★☆☆☆
Barbuz
Je repense à l'information que tu donnais pour le précédent tome : Jean Van Hamme a continué la série à la demande de son éditeur. Si je me montre de mauvaise foi, cela donne une image assez déstabilisante de la série. Elle a été créée sous l'inspiration des romans de Robert Ludlum. Puis le scénariste a transposé de manière plus ou moins discrète quelques films datant de quelques années en arrière. Puis quand il doit écrire de nouveaux tomes à la demande, son inspiration semble accuser le coup. :)
RépondreSupprimerJ'aime bien la manière dont tu mets en évidence comment le savoir-faire du dessinateur permet de conserver un rythme à la lecture, et d'éviter une enfilade de lieux communs, montrant ainsi en quoi il bonifie le scénario.
Une chose est sûre à mes yeux, c'est que sans le talent de Vance, les derniers tomes de cette série (je parle encore des derniers écrits par Van Hamme) auraient sans doute été plus quelconques.
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