Ce cinquième volume de l'intégrale consacrée au personnage de Daredevil est sorti en janvier 2018. Cet épais recueil cartonné contient tous les numéros de 1969, de janvier (#48) à décembre (#59), ainsi que le "Not Brand Echh" #4 de novembre 1967. Le tome compte approximativement deux cent cinquante planches.
Stan Lee écrit les #48 à 50, puis passe le flambeau à Roy Thomas ; seul le #53 est encore conçu avec le concours de Lee. Gene Colan (1926-2011) dessine tous les numéros - y compris le "Not Brand Echh" - sauf les #50 à 52, réalisés par Barry Smith. George Klein (1915/1920-1969) encre la plupart des épisodes ; Johnny Craig (1926-2001) et Syd Shores (1913-1973) se partagent le reste (un récit chacun). Il n'y a pas de crédit pour la mise en couleurs.
Stan Lee écrit les #48 à 50, puis passe le flambeau à Roy Thomas ; seul le #53 est encore conçu avec le concours de Lee. Gene Colan (1926-2011) dessine tous les numéros - y compris le "Not Brand Echh" - sauf les #50 à 52, réalisés par Barry Smith. George Klein (1915/1920-1969) encre la plupart des épisodes ; Johnny Craig (1926-2001) et Syd Shores (1913-1973) se partagent le reste (un récit chacun). Il n'y a pas de crédit pour la mise en couleurs.
À l'issue du tome précédent, Daredevil aide Willie Lincoln, ex-flic devenu aveugle suite à l'explosion d'une grenade ennemie au Viêtnam, à se disculper d'une machination organisée par la mafia.
La nuit. Daredevil patrouille en songeant à la campagne de Foggy Nelson. Il surprend quatre malfrats en pleine discussion dans une rue déserte ; ils savent que si Nelson est élu, c'en est fini de leurs petites affaires. L'un d'eux, hâbleur, annonce aux autres qu'il a agi sans attendre et qu'il a fait appel au meilleur sur le marché : l'Homme aux Échasses. De la corniche où il est perché, Daredevil, qui ne perd pas un mot de la conversation, est estomaqué ; ainsi, le super-criminel est de retour et a été engagé pour supprimer Foggy. Comprenant qu'il lui faut plus d'informations pour protéger son ami, le justicier se jette dans le tas. Il neutralise deux des gangsters assez rapidement, mais les deux autres parviennent à sauter dans leur automobile. Plutôt que de se retirer et de fuir, ils font demi-tour et foncent vers Daredevil, qui reste figé, concentré, pour pouvoir saisir toutes les bribes de discussion et un indice sur l'attaque de l'Homme aux Échasses. Il enregistre l'information qu'il lui faut à tout prix au dernier instant et plonge au sol afin d'éviter d'être percuté par le véhicule...
1969 est une année importante pour Tête-à-Cornes, bien que les épisodes soient moyens dans l'ensemble. Un robot tueur caché dans l'armoire de la chambre de Matt Murdock ? Vraiment ? Lee a été plus inspiré que cela. Dieu merci, il se retire du scénario pour le laisser entre les mains de Roy Thomas, qui restera sur le titre jusqu'à décembre 1970. Si Thomas continue dans la lignée de Lee, il développe ses intrigues autour de deux axes interdépendants : identité secrète et vie sentimentale. Il crée ainsi Starr Saxon, scientifique génial et intrigant immoral, derrière ce fameux robot, et le fait découvrir l'identité secrète de Murdock. Ensuite, après avoir tergiversé avant de déclarer sa flamme à Karen Page, s'être inventé un frère jumeau tellement extraverti qu'il en est devenu insupportable, et avoir mis en scène sa propre mort, Murdock décide finalement de révéler son secret à Karen. Celle-ci a entre-temps pardonné à l'avocat aveugle et est même revenue dans sa vie. Ces épisodes sont importants, car ils trouveront un écho tragique plus de quinze ans plus tard, dans le fabuleux "Renaissance" de Frank Miller. Thomas étoffe les origines du justicier, puis renforce le côté sombre qui sied si bien à cette série en opposant à Daredevil des adversaires exploitant le registre de la phobie (Mister Fear) ou du surnaturel (le Spectre). Graphiquement, c'est un régal. Colan fait des merveilles et son style expressionniste convient à la perfection. Il dessine rarement plus de quatre cases par planche, mais l'artiste soigne les plans, les visages et les personnages, et fait évoluer son découpage, en privilégiant de plus en plus des cases aux contours irréguliers et aux formes sophistiquées. Notons (#54) la référence cachée aux agitations sur le campus de l'UCLA. Le trait de (Windsor-)Smith n'en est pas moins remarquable, bien que les influences de Jack Kirby (1917-1994) dans les silhouettes et de Jim Steranko dans la composition soient évidentes. Le "Not Brand Echh" (huit pages) est une succession de gags indigestes, hystériques ; sans intérêt.
Nicole Duclos réalise une traduction honorable et produit un texte satisfaisant. Aucune évolution du côté de la maquette : les couvertures originales sont groupées à la fin du recueil plutôt que d'être intercalées entre les numéros pour aérer la lecture.
Lee transmet le flambeau à Thomas, qui met en scène un héros éprouvant des difficultés à concilier identité secrète et vie sentimentale, leitmotiv du genre. Inspiré par le trait de Colan, Thomas donne aux histoires une atmosphère plus surnaturelle.
Mon verdict : ★★★☆☆Lee transmet le flambeau à Thomas, qui met en scène un héros éprouvant des difficultés à concilier identité secrète et vie sentimentale, leitmotiv du genre. Inspiré par le trait de Colan, Thomas donne aux histoires une atmosphère plus surnaturelle.
Barbuz
Je me souviens avoir lu il y a de cela fort longtemps ce passage étonnant avec la mort de Matt Murdock et l'apparition de son frère jumeau. Comme toi j'aime beaucoup les dessins de Gene Colan et je croise les doigts pour que arvel reprenne la réédition des Tomb of Dracula, dans un autre format que les omnibus introuvables.
RépondreSupprimerTiens, en parlant de Dracula, je découvre les épisodes "X-Men" de 1982. Il y est l'antagoniste dans deux numéros, dont le spécial de cette année-là. Certainement pas les épisodes les plus intéressants de l'année, il faut l'avouer. Ils sont dessinés par Bill Sienkiewicz.
SupprimerJe me souviens effectivement de l'épisode annuel 6 de 1982, où Ororo ressent l'appel de Dracula. Je n'en garde pas un souvenir très précis, si ce n'est d'une alliance contre nature entre 2 univers peu compatibles, les X-Men tirant Dracula dans le registre superhéros ce qui diminue d'autant sa mystique.
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