"L'Or de Maximilien" est le dix-septième tome de la série "XIII". Il fait suite à "Opération Montecristo". L'album est sorti chez Dargaud en septembre 2005. Il compte quarante-six planches.
Cette série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal", "Largo Winch" ou "Lady S." - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries importantes, telles que, entre autres, "Bob Morane", "Bruno Brazil" ou encore "Ringo". Assez curieusement, ces deux géants devaient au départ collaborer sur "Bruno Brazil". Vance est malheureusement atteint de la maladie de Parkinson ; il a dû se retirer il y a quelques années.
À l'issue du tome précédent, XIII et Jones remontent la montre de Liam Mac Lane d'une plongée. Mais la CIA a reçu de Giordino l'ordre de les faire disparaître dans l'explosion du barrage. Amos trouve la mort dans une fusillade. L'équipe fait ses adieux au Costa Verde et rentre par le jet privé de Préseau.
Fort George G. Meade, siège de la National Security Agency, État du Maryland. Giordino, installé à son bureau, est averti par son second, Floyd, qu'il vient de recevoir un e-mail, un message menaçant qui l’informe que ses jours sont comptés ; il est signé "Sean et Jason" (Mullway et XIII). D'après les analystes de la NSA, le courriel a été envoyé depuis un cybercafé situé à Mexico. L'avion de Préseau a été pisté jusqu'au Mexique, mais il a fini par disparaître des radars. Giordino se demande si XIII et les autres ne sont pas rentrés aux États-Unis. Floyd l'informe qu'il va placer toutes les écoutes en alerte. Giordino lui ordonne d'utiliser tous les moyens nécessaires pour retrouver les fuyards. Puis il passe un appel et exige d'être mis immédiatement en contact avec le général Wittaker. Un officier lui répond que le général, qui a pris quelques congés, est absent, mais qu'il reste joignable chez lui en cas d'urgence...
La chasse au trésor continue, et c'est dans ce tome-ci qu'elle prend fin. Autant dire tout de suite que ce n'est pas là l'élément le plus intéressant de cet album, bien que sa chute soit quand même inattendue. L'énigme de l'emplacement est somme toute relativement peu originale. Surtout, la quasi-absence de réaction des protagonistes devant ce qu'il advient du trésor est d'une véritable platitude. La grande surprise de ce récit, c'est l'évolution de la relation entre Giordino et Wittaker. Giordino montre qu'il a de la ressource et qu'il est difficilement intimidable. Lui et Wittaker sont sans doute les deux personnages les plus intéressants de ce tome. Le scénariste crée, à l'occasion de cet album, quelques nouveaux personnages qui ne sont pas tous exploités avec la même importance : John Killarney, professeur de langes celtes à l’Institut philologique de Mexico, Charlie, un sergent-chef qui doit la vie à Carrington, et la famille de cet ex-militaire, dont c'est le fils aîné qui joue le rôle le plus significatif. Les caractérisations n'évoluent guère. Préseau est un poil plus sérieux, moins caustique, tandis que Barnowsky est tour à tour présentée comme une dinde écervelée qui ne pense qu'à manger (planches 4 et 13) dans des tentatives d'humour pénibles, une ancienne des SPADS toujours prête à plonger dans le feu de l'action (planche 25) ou une séductrice (malgré elle ?) sur le retour (planche 36). Quoi qu'il en soit, Van Hamme retombe dans l'un de ses travers : exploiter jusqu'au bout ses personnages secondaires, une habitude qui ne lui réussit pas vraiment dans le troisième tiers de cette série, et qu'il poussera pourtant jusqu'au dix-neuvième tome, le dernier qu'il écrira. Malgré des défauts toujours plus agaçants au fil des histoires, le scénario de ce volume présente un ensemble généralement cohérent sans invraisemblance majeure ; Van Hamme dispose de suffisamment de métier pour cela. La partie graphique est soignée (véhicules, paysages, etc.), bien que les visages soient rarement expressifs. Le découpage reste relativement classique. En moyenne, Vance produit approximativement une dizaine de cases par planche. Les deux grandes scènes de l'album sont la fusillade chez les Wittaker (trois planches et vingt-cinq cases à cent à l'heure) et puis, bien sûr, l'épisode du Monte dos Colmillos, bien qu'il doive assurément beaucoup à la mise en couleurs de Petra.
"L'Or de Maximilien" est plus réussi que l'album précédent, "Opération Montecristo", sans pour autant être véritablement passionnant. Le lecteur n'est pas mécontent de voir se clore l'autre grande énigme de la série, celle du trésor de Liam Mac Lane.
Mon verdict : ★★★☆☆
Barbuz
Un cybercafé - C'est rigolo de voir comment une série débutée en 1984 se voit contrainte d'intégrer des technologies récentes, invalidant d'une certaine manière la chronologie de la série, car datant ainsi les premiers tomes.
RépondreSupprimerJe retiens également de ton commentaire le nombre de cases par page qui est assez élevé y compris dans la BD francobelge même si ce n'est pas comparable au nombre que tu citais pour les premiers Alix. :)
Exact.
SupprimerFinalement, cette série - ou en tout cas la période Van Hamme - Vance - aura duré près d'un quart de siècle.